Les retraités du Sénégal, regroupés au sein de l’Association générale des allocataires des régimes de retraite, ont vivement dénoncé ce samedi, le faible taux de leur pension après la mensualisation. Ils ont failli en venir aux mains lors de l’Assemblée générale de la structure qui se tenait à Saint-Louis.
L’Assemblée générale des allocataires des régimes de retraite (Agarr) a, en effet, failli tourner au vinaigre après la décision d’une partie de l’Assemblée générale de dénoncer la démarche adoptée par les organisateurs. Ces derniers voulaient, en lieu et place de la présentation du nouveau bureau pour adoption, qu’il soit d’abord discuté la question de la mensualisation des pensions, bien qu’annoncée en grande pompe, elle n’a fait que causer des problèmes aux retraités qui n’ont reçu finalement que la moitié de ce qu’ils recevaient. Malgré la proposition des frondeurs, les organisateurs ont tout simplement décidé de continuer sur leur lancée arguant que le point relatif à la pension n’était pas inscrit à l’ordre du jour. Il s’en est suivi une vive altercation entre les deux parties : car les retraités allaient s’empoigner si les plus lucides n’étaient pas intervenus pour les séparer.
Finalement, les deux parties solderont leurs comptes par des injures et autres quolibets avant que la raison ne reprenne le dessus. S’expliquant sur cette situation, Ibrahima Sow, retraité des banques et porte-parole des frondeurs, a déploré la modicité des pensions mensuelles. Selon ses déclarations, certains retraités ont reçu seulement 15 mille F Cfa. «Ce qui constitue une honte pour l’Ipres. Le Pca, Racine Sy, a trahi sa parole. C’est lui qui nous avait dit que nous recevrons mensuellement ce que nous recevions par bimestre et il l’avait clamé dans toutes les radios. Nous interpellons directement le chef de l’Etat sur cette situation qui peut créer beaucoup de problèmes. En Guinée et au Mali, par exemple, les retraités sont payés mensuellement et ils n’ont pas de problèmes», a-t-il souligné avant de faire remarquer que les retraités sont dans le dénuement total.
Répondant à ces interpellations, Mme Fatou Thioune, chargée des relations avec les femmes dans le nouveau bureau de l’Agarr, a fait remarquer que l’objet de la réunion de Saint-Louis était tout simplement d’honorer la mémoire de Malick Diop, ancien responsable de la structure à Saint-Louis, qui avait demandé que la prochaine Assemblée générale se tienne dans sa ville natale. Selon Mme Thioune, le bureau, qui devait être présenté à Saint-Louis, avait déjà été proposé et adopté à l’unanimité à Rufisque au mois de novembre. Sur la question de la mensualisation, elle dédramatise certaines critiques : «Celui qui recevait 30 mille francs par bimestre peut bien recevoir 15 mille par mois même si la question peut faire l’objet d’une étude.» Malgré les désaccords, le bureau de l’Aggar a reconduit Alioune Diouf.
Le Quotidien
