L’actualité politique de notre pays a été marquée ces temps-ci par une implication de plus en plus visible de la société civile, avec l’avènement de nouveaux mouvements citoyens cautionnés par de fortes personnalités ; entre autres, on peut noter d’éminents intellectuels, religieux et artistes qui ont pris l’engagement devant Dieu et les hommes de veiller scrupuleusement sur la gouvernance du pays. Cette irruption fracassante de la société civile dans la sphère politique est diversement appréciée par les uns et les autres ; certains y voient une volonté de positionnement ou de chantage ; par contre, l’immense majorité des sénégalais y voient une nouvelle prise de conscience d’une exigence de tout patriote à participer à l’édification de la cité ; pour eux, il n’y a pas d’autres alternatives : soit servir la mission de construction nationale, sinon la trahir. Ainsi, ces mouvements citoyens se proposent de constituer de véritables contre-pouvoirs ; il faut interpréter leur proximité avec l’opposition comme le fait d’une certaine radicalisation induite par les nombreuses dérives du pouvoir libéral ; c’est donc une opposition de circonstance susceptible d’évoluer en fonction des réponses apportées par l’exécutif – On peut en rapprocher le comportement de la presse, d’une manière générale. Il faut savoir que ce ne sont pas les militants des partis politiques qui font la différence lors des scrutins ; c’est incontestablement la ‘’société civile’’ qui a toujours constitué la majorité silencieuse ; dès lors, son intrusion fracassante dans le champ politique, par le biais de mouvements citoyens, pourrait faire très mal, en dépit de son caractère informel et donc difficilement quantifiable.
A l’évidence, ces mouvements citoyens vont relativement affaiblir les par