Alors que la tempête Harvey a plongé Houston sous les eaux, les autorités craignent le pire pour les prochaines heures. Plus de 5 500 personnes sont déjà dans des centres d’hébergement d’urgence.
La situation ne devrait pas aller en s’améliorant. Frappée depuis plus de 48 heures par des inondations « sans précédent », la métropole de Houston, Texas, et ses environs redoutaient le pire, lundi 28 août, après le passage de la tempête tropicale Harvey. La quatrième ville des États-Uniset ses 2,3 millions d’habitants sont paralysés par des crues d’une ampleur jamais enregistrée depuis des siècles.
Après trois décès confirmés liés à Harvey ce week-end, la tempête pourrait avoir causé six nouveaux décès, selon le service médico-légal du comté de Harris, comprenant Houston ; des autopsies devraient pouvoir le confirmer.
Écoles, aéroports et immeubles de bureaux ont reçu l’ordre de rester fermés, de nombreuses routes ayant été transformées en rivières. Dans certains quartiers, l’eau arrive à hauteur de poitrine.
Alors que déjà 5500 personnes ont déjà rejoint les hébergements d’urgence, les autorités ont dit s’attendre à devoir accueillir environ 30000 personnes dans des centres d’évacuation. Le maire de Houston, Sylvester Turner, a appelé la population à se porter volontaire pour aider les sinistrés. En tout, plus de 450000 personnes pourraient avoir besoin d’aide, ont également précisé les services d’urgence.
D’après le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC), entre 38 et 63cm de pluie devraient encore tomber dans certaines zones côtières du Texas d’ici jeudi, pour un cumul total pouvant atteindre 127 cm. Soit en moyenne le niveau d’une année entière dans cette partie des États-Unis. Il s’agit du pire ouragan à frapper le pays depuis Katrina, qui avait provoqué une catastrophe humanitaire avec plus de 1 800 morts en 2005, essentiellement en Louisiane.
La crue a été tellement soudaine à Houston que le Corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis a dû ouvrir les vannes de deux barrages-réservoirs dont les eaux se sont déversées dans la rivière Buffalo Bayou, qui traverse la ville, aggravant encore la situation en aval. « Si nous ne commençons pas à les vider dès à présent, l’eau va atteindre un niveau plus élevé autour des barrages et cela aura des conséquences encore plus grande sur les populations des environs », a expliqué le colonel Lars Zetterstrom, chargé de l’opération.
« C’est grave et ça va empirer »
« C’est grave et ça va empirer », a averti le gouverneur du Texas sur Fox News Sunday, soulignant que les dégâts atteindront « des milliards de dollars ».
Des milliers de sauveteurs, pompiers, policiers, garde-côtes, 12 000 membres de la garde nationale et de simples volontaires, appuyés par 20 hélicoptères, restent mobilisés pour sauver des gens de la montée des eaux, parfois fulgurante. Plus de 2000 sauvetages ont déjà pu être réalisés. Des renforts sont arrivés de plusieurs États américains, dont la Louisiane voisine, désormais placée en état d’urgence.
Tout comme pour Katrina, les autorités craignent qu’il ne faille des années pour réparer les dégâts provoqués par Harvey. D’autant que la tempête a touché l’industrie américaine du pétrole et du gaz en son cœur. Plusieurs groupes pétroliers ont suspendu l’activité de leurs raffineries et évacué les nombreuses plateformes implantées dans le golfe du Mexique. Exxon Mobil a notamment fermé sa raffinerie de Baytown, la deuxième du pays. La côte du Texas abrite près de la moitié des capacités de raffinage du pays et la diminution de la production devrait pénaliser les approvisionnements dans le sud-ouest américain, mais également dans d’autres parties du pays.
Confronté à la première grosse catastrophe naturelle de son mandat, Donald Trump, qui avait promis d’attendre de ne pas gêner les secours pour se rendre dans cet État du sud, ira sur place dès mardi, a finalement fait savoir la Maison Blanche. « C’est un volume d’eau historique », a déclaré le président américain depuis Washington. « Il n’y a jamais rien eu de tel. Les gens gèrent ça incroyablement bien, les Texans ont vraiment persévéré. »
Avec AFP et Reuters