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A la Cité Lobatt Fall, l’assassinat de Fatoumata Matar Ndiaye relance le débat sur la peine de mort

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L’assassinat de la responsable politique des femmes de l’Alliance pour la République (Apr) de Pikine, par ailleurs vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Fatoumata Matar Ndiaye, a ainsi relancé le débat sur la peine de mort au Sénégal, qui, selon plusieurs citoyens, doit être ramenée pour « plus de justice ».

Lobatt Fall ! Cette cité nichée dans le département de Pkine, en banlieue dakaroise, a retenu ce samedi 19 novembre 2016, l’attention des politiques et des citoyens lambda. Là où a eu lieu le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye, vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental. Une « fervente » politique assassinée ce matin dans sa propre chambre. Sur place, une foule abattue. On pleure de tout bord. Difficile même pour certains de consoler les autres. Les pick-up de la Police immobilisées non loin de la maison de la défunte font partie du décor. Quatre agents de la Police s’occupent de la surveillance de la porte d’entrée. Accès interdit pour tout le monde.

Parmi la foule immense qui a gagné le domicile de la défunte, Abdoul Malick Diallo, cousin de Fatoumata Matar Ndiaye. Ce dernier, ne veut rien savoir. Il plaide tout simplement pour le retour de la loi relative à la peine de mort.

C’est vers 8 heures que Fatoumata Matar Ndiaye est assassinée dans son domicile. Elle qui, au réveil, avait demandé à sa petite sœur d’aller chercher du pain pour le petit-déjeuner, n’a pas partagé ce dernier repas avec les membres de sa famille. « Je ne peux pas vous dire ce que je ressens au fond de moi-même. Les gens sont là depuis ce matin et ne peuvent pas rentrer. C’est vrai que je n’y peux rien, mais je voudrais bien que l’État ramène la peine de mort au Sénégal. Toute personne qui tue son concitoyen, devrait à son tour être tuée. C’est tout ce que je souhaite », insiste M. Diallo, qui qualifie le décès de sa cousine d’« actes de lâcheté, de méchanceté et de barbarie ». De l’avis d’Abdoul Matar Ndiaye, des personnes sont tuées comme des « mouches » et les gens ne réagissent pas.

Cependant, il interpelle les forces de défense et de sécurité, qui selon lui, doivent renforcer les mesures sécuritaires dans la banlieue dakaroise, surtout dans le département de Pikine. « Cette dame a été tuée dans sa propre chambre. Pensez-vous qu’il y a assez de sécurité dans la banlieue ? On agresse les gens dans la rue et on peut même les tuer dans leur foyer. Il n’y a plus de sécurité au Sénégal », déplore M. Diallo.

Son chauffeur principal suspect

Selon les informations recueillies sur place, Fatoumata Matar Ndiaye aurait été égorgée par son chauffeur. A l’heure du drame, le chauffeur et le fils de la défunte étaient tous, à l’intérieur du domicile. Même s’il y a déjà des soupçons impliquant le chauffeur, Abdoul Malick Diallo, soutient qu’il faut « laisser la Police mener son enquête jusqu’au bout » pour élucider les circonstances du meurtre et situer les responsabilités. «Présentement, je ne peux rien avancer», dit-il. Pour l’heure, rien n’est encore clair. Et le suspect numéro est arrêté par la police. Cette dernière a déjà ouvert une enquête pour trouver et traduire en justice, le véritable coupable.

Son fils hospitalisé

Il y a une double tentative de meurtre dans cette affaire qui a coûté la vie à la responsable des femmes l’Apr de Pikine. D’après les nombreux témoignages, le meurtrier a voulu aussi tuer le fils de la défunte. « Il y a eu meurtre. Et il y a eu encore une tentative de meurtre, parce que le fils de Fatoumata a été également visé. Il a été blessé et se trouve actuellement à l’hôpital Principal de Dakar pour les besoins de la réanimation », confie un voisin trouvé dans la devanture de « Keur Lobatt Fall ».

Ce samedi 19 novembre 2016 est une date noire dans l’histoire politique et institutionnelle du Sénégal. La 5e vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental, 3ème adjointe au maire de Pikine-Ouest, Fatoumata Matar Ndiaye, a été sauvagement assassinée. Sa mort intervient dans un contexte un peu particulier, car la communauté mouride célèbre ce même jour samedi, le grand Magal de Touba. Un rendez-vous religieux, qui comme chaque année, a vidé Dakar de sa population.

L’Imam Massamba Diop, de l’Ong Jamra, a indiqué à l’occasion que déjà 13 meurtres ont été commis au niveau national en l’espace de quatre mois dont 4 dans la banlieue dakaroise. On se demande à quand la fin de ce qui est qualifié de «barbarie».

Gaustin Diatta
lignedirecte.sn

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