Le Sénégal se trouve à un tournant crucial de son histoire, où il est impératif de dépasser nos différences culturelles et religieuses pour mettre en avant ce qui nous unit en tant qu’un seul peuple avec un seul but et une seule foi, celle de croire en un Dieu unique. Dès lors, il incombe à chacun d’entre nous d’accepter les positions et les croyances des autres, tant qu’elles ne perturbent pas notre équilibre social.
Le débat sur la question du voile dans les établissements scolaires ne fait que susciter de l’animosité entre frères et sœurs qui cohabitent et se respectent mutuellement. En conséquence, il n’existe pas une solution miracle, si ce n’est de respecter les règles propres à chaque établissement religieux intégré dans le programme éducatif national. Un parent catholique, par exemple, ne trouvera pas pertinent d’envoyer ses enfants dans un établissement franco-arabe où ces derniers seront contraints de porter le voile, car il a l’alternative des écoles privées catholiques ou publiques. De la même manière, un parent musulman ne devrait pas rencontrer de difficultés à envoyer ses enfants dans des établissements où le port du voile est interdit, car il a l’alternative des écoles franco-arabes ou publiques.
Que chacun choisisse pour ses enfants, l’établissement où il espère trouver à la fois une éducation nationale et une éducation spirituelle, conformément à ses valeurs et ses croyances.
Quant à l’État, il doit intégrer toutes les sensibilités religieuses et veiller à ce que nos enfants évoluent dans des conditions équitables, quel que soit le système éducatif choisi.
Enfin, j’invite le peuple sénégalais à se concentrer sur l’essentiel en évitant tout débat qui retarde notre évolution collective.
Cheikh Moubarack Wade, Formateur en Marketing et Entreprenariat
