C’est au cours d’une rencontre avec les parlementaires (députés et sénateurs) que le ministre Karim Wade a annoncé que l’Etat était à la recherche de 1600 milliards de francs Cfa pour la construction de routes de troisième génération. Mais pour Macky Sall, c’est la preuve que le gouvernement du Président Abdoulaye Wade n’a aucun sens des priorités.
1600 milliards de francs Cfa pour faire des routes à Dakar, dans sa banlieue et à l’intérieur du pays. C’est l’ambition du ministre Karim Wade en charge des infrastructures. Mais cela n’emballe pas du tout Macky Sall. En visite ce dimanche dans la banlieue de Dakar, le président de l’Alliance pour la République (Apr) a laissé entendre que cette annonce de Karim Wade est la preuve que le gouvernement libéral n’a pas le sens des priorités. Pis, l’ancien président de l’Assemblée nationale parle même d’une « absence de clairvoyance du régime libéral ».
Faisant à Wade et à son gouvernement une leçon de priorité, Macky Sall souligne : « Il y a un manque de sensibilité sociale de ce gouvernement. On ne peut pas parler de 1.600 milliards, alors que les gens vivent dans une situation comme celle des populations de la banlieue. » Toutefois, Macky Sall a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas, pour lui, de dire qu’il ne faut pas construire des routes. Mais il n’en pense pas moins qu’il faut savoir faire la part des choses.
En fait, Macky Sall croit que le gouvernement de Wade accorde plus d’importance à ses priorités qu’à celles du peuple. D’ailleurs, dit-il, « au moment où on ne trouve pas 100 milliards pour assainir la banlieue, ce gouvernement cherche plus de 1000 milliards pour des routes ». Pourtant, rappelle-t-il « la banlieue est une catastrophe écologique et il urge de débloquer des moyens ». Aussi suggère-t-il à l’Etat de se ressaisir et de mettre en œuvre un programme d’urgence pour une restructuration complète de la banlieue.
Justement, parlant de la banlieue, Macky Sall n’a pu cacher sa désolation après la visite qu’il a effectuée dans la localité de Yeumbeul Sud. « C’est une désolation et une frustration. Ces populations sont laissées à elles-mêmes avec des conséquences graves », déplore le président de l’Alliance pour la République (Apr) qui dit avoir constaté « une situation indescriptible ». Mais ce qui est plus grave, selon lui, c’est ce qu’il assimile à un manque de volonté du gouvernement de Wade.
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