A quand les pieds de Wade au Bureau Ovale? Par Frédéric TENDENG

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Abdoulaye Wade va sûrement faire preuve d’efforts surhumains pour ne pas céder à une crise d’hystérie en voyant le président Américain Barack Obama accueillir ce vendredi à la Maison blanche quatre chefs d’Etat de l’Afrique subsaharienne. Lui, le grand démocrate et premier opposant sénégalais arrivé au pouvoir par les urnes, est continuellement snobé par le premier président noir Américain qui lui préfère Yayi Boni, Alpha Condé, Mahamane Issoufou et Alassane Ouattara. Avant eux, il y avait Ali Bongo. Mais pour se consoler, Wade ne manquera certainement pas de comprendre et d’admettre aussi que faute de pouvoir lever deux obstacles principaux de son règne actuel à la tête du Sénégal, l’Administration américaine persistera à voter contre lui. Les obstacles à lever ont pour noms la présidence d’Abdoulaye Wade et la diplomatie de Madické Niang. La situation est si complexe pour Wade qu’il n’est pas évident qu’à ce rythme, l’actuel président sénégalais puisse un jour entrer dans le Bureau oval.

Avec son règne insipide caractérisé par la banalisation de la corruption, la multiplication des scandales de détournements de deniers publics, la propension à ne pas sanctionner les atteintes répétées aux droits de l’homme et la restriction flagrante de plusieurs libertés, Abdoulaye Wade ne pouvait mieux espérer du locataire du White House. L’Exécutif américain prend en effet très au sérieux et considère comme un mauvais signal les dérives du pouvoir du Sopi sous Abdoulaye Wade. A première vue donc, l’ennemi d’Abdoulaye Wade à la Maison Blanche et au State Department s’appelle Abdoulaye Wade. D’ailleurs, la relation ludique que notre chef de l’Etat entretien avec l’argent a été le premier germe de la discorde avec les américains lorsqu’il s’est agit de financer la plate-forme de Diamniadio. Depuis lors, Abdoulaye Wade s’est aliéné les américains en confirmant les intentions qui lui étaient prêtées de se faire succéder par son fils quels qu’en soient les moyens. Les pratiques antidémocratiques sur cette voie ont définitivement fait de lui un assoiffé du pouvoir aux yeux de son homologue des Usa. Or, même en sachant que les Yankees n’ont pas une moindre envie de l’approcher de leur plus haute institution, Abdoulaye Wade a rusé pour obtenir la fameuse poignée de main entre Barack Obama et son fils lors du  sommet du dernier sommet du G8 à Deauville. Un jeu au plus fin très mal apprécié à la Maison Blanche. L’échec retentissant du projet de loi sur le ticket présidentiel qui voulait supprimer le second tour de l’élection présidentielle est venu ternir à jamais l’image de Wade auprès de Barack Obama.

Malheureusement pour le président sénégalais, son ministre des Affaires étrangères est incapable de le transformer en objet marketing vendable auprès des autorités américaines. Bien que son métier d’avocat lui a préparé à défendre les causes les plus perdues, Madické Niang n’a jamais su être l’avocat providentiel du diable pour sauver Wade. Les murs du Département d’Etat américain et de la Maison Blanche lui sont  infranchissables. Le chef actuel de la Diplomatie sénégalaise est tout le contraire de son prédécesseur. Cheikh Tidiane Gadio n’a rien d’exceptionnel certes, mais il a souvent été présent à l’autel expiatoire de la communauté internationale pour réparer les bourdes de Wade et sa famille. C’est tout le contraire de Madické Niang, toujours à l’ombre de Karim Wade et incapable d’impulser une ligne d’action claire à la diplomatie sénégalaise. Pour réussir la poignée de main de Deauville, c’est un avocat français qui a éclipsé Madické Niang, réduit à être un témoin lointain de cette rencontre dont Wade tenait tant. Même dans la sous région, la diplomatie Burkinabé fait de l’ombre à Madické Niang qui peine à imposer un sénégalais à la tête de la Commission de l’Uemoa. Nos voisins gambiens arment les rebelles du Mfdc et se rient de Madické Niang qui les considère comme des frères. Les axes diplomatiques iraniens et libyens qui étaient son domaine de prédilection se sont littéralement écroulés. Madické Niang, n’a jamais su imprimer un style propre et une démarche préventive, capables de dissuader et d’éviter à Wade des décisions contre-productives pour l’image du Sénégal dans le monde. Le père de Karim en audience au Bureau oval, ce n’est pas pour demain.

Frédéric TENDENG