A trois jours du dead-line du gouvernement, le front des délestages ne faiblit pas

Pourquoi est-ce que Manantali avait décroché le Sénégal samedi dernier ? Accident ou factures impayées ? Quoi qu’il en soit, à quelques jours de la fin de septembre, les délestages ne faiblissent pas, contrairement aux promesses.

Samedi dernier, le Sénégal avait été déconnecté de l’électricité du barrage de Manantali pendant plusieurs heures. Cela avait conduit à des niveaux de délestages assez dramatiques pour plusieurs quartiers de Dakar, tandis que des responsables de la Senelec, se confiant sous anonymat, indiquaient qu’à un moment, toute une bonne partie du pays avait été privée de courant ; et il a fallu de longues heures pour que la situation revienne à la normale. Qu’est-ce qui a été à la base de cette situation ? Les officiels de la Senelec ont affirmé que le problème venait de Manantali, ajoutant que la situation s’était même répercutée en Mauritanie, qui s’est elle aussi retrouvée déconnectée.

Cette information n’a pu être confirmée. Comme n’a pu l’être non plus, celle qui a déclaré que ce black-out du fait de Manantali, était dû à des retards de paiement de la part de la compagnie sénégalaise de distribution de l’électricité. Ce qui est certain au moins, c’est que la situation sur le front des délestages est toujours aussi délicate. Les pouvoirs publics et la Senelec auront beau avoir entamé ces derniers jours, la trompette des pannes dues à des câbles défectueux, les usagers ne peuvent que constater qu’on les prive de courant. Et surtout que, même s’ils restent 28 heures sans électricité, comme à Ngor et dans la zone du Virage, la semaine dernière, leurs factures ne sont pas délestées pour autant. Ce qui explique la frustration et la colère de ces jeunes gens qui envahissent les rues épisodiquement dans plusieurs quartiers, en signe de protestation, ou de ces tailleurs et artisans de Thiès, qui ont fait un gros rassemblement pour faire un bel autodafé avec leurs factures.
Et comme toujours, on déplore le plus la mauvaise, sinon le manque de communication de la part des responsables de la Senelec, qui se cachent derrière leur commutateur, au moment où on les attend au front.

Pourquoi la Senelec a-t-elle des problèmes pour respecter les délais pour mettre fin aux délestages ? Comment expliquer au peuple que l’on a rassemblé tous les moyens financiers pour enfin, en finir avec cette plaie nationale qu’est le manque de courant, et que de nombreux services et entreprises continuent de souffrir d’un manque de courant, et que des soutiens de famille soient condamnés à se tourner les pouces, faute de choisir les chemins de l’exil, comme raconté ci-haut ? N’est-il pas temps de comprendre que le temps des incantations est passé, et d’intégrer véritablement la fourniture de courant dans le cercle concret des objectifs atteints ?

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