Vous avez dirigé le Sénégal pendant trente ans, dont vingt ans comme Président et dix comme Premier ministre. Quel est votre principal sujet de fierté ?
En toute modestie, il y en a beaucoup… mais je suis surtout fier d’avoir instauré, avant les fameuses conférences nationales des années 1990, et cela dès mon ascension à la magistrature suprême, le pluralisme intégral. Et d’avoir favorisé, sur la lancée, la liberté de la presse, qui est foisonnante aujourd’hui.
Quel est votre principal regret ? La chose que vous n’avez pas pu faire comme vous le souhaitiez ?
Il y a deux choses. D’abord, j’ai voulu, avec peut-être trop de volontarisme, lutter contre la corruption en mettant en place un tribunal de lutte contre l’enrichissement illicite. Je n’ai pas été soutenu. Ni par la classe politique, ni par le magistrat que j’avais mis à la tête de l’institution, ni par les policiers qui devaient faire les enquêtes. On prenait des lampistes. Finalement, le projet est tombé à l’eau. Dans la Bible, il ya un moment ou Dieu dit : «Ce peuple m’honore du bout des lèvres». Dans l’affaire que j’évoque, tout le monde m’a suivi sur la pointe des pieds…
J’imagine que votre seconde déception est relative à la crise indépendantiste en Casamance, la région sud du Sénégal ?
En effet. J’étais tellement attaché à cette région… Je venais à peine d’être nommé ministre du Plan, en 1968, lorsque l’ambassadeur du Danemark m’a contacté pour me dire : «j’ai tant de millions de couronnes danoises pour votre pays». Ma première décision a été de créer un village de vacance en Casamance. C’est comme cela qu’est né Cap Skiring.
Par la suite, pendant les dix ans où j’ai occupé les fonctions de Premier Ministre, j’étais toujours en Casamance. Un jour, au retour de l’une de mes innombrables visites sur le terrain, un journaliste m’a dit : «Monsieur le Premier Ministre, j’ai l’impression que le Sénégal est divisé en deux parties, une partie nord gouvernée par le Président Senghor et une partie sud, la Casamance, gouvernée par
Abdou Diouf».
La ville de Ziguinchor était coupée en deux par le fleuve Casamance. Pour passer d’une rive à l’autre, il fallait emprunter un bac. Je me suis battu pour avoir un pont. C’était mon devoir, assurément. Mais de voir émerger, quand je suis devenu Président, ce mouvement indépendantiste poussé par ce prêtre que je n’ose pas qualifier, cela m’a beaucoup déçu. Les gens ont eu l’impression que c’était une province délaissée qui se révoltait, alors que c’était la province la plus choyée. Dans ma propre région natale, Louga, je n’ai pas fait le dixième de ce que j’ai fait pour la Casamance.
Comment analysez-vous cet échec ?
Une fois que l’on a mis le doigt dans l’engrenage de la violence… Parce qu’il n’y avait pas de revendication sérieuse. Cala devient du banditisme.
Dans quel domaine le Sénégal que vous avez quitté il y a dix ans a-t-il connu les évolutions les plus significatives ?
Je ne porte pas de jugement sur l’action de mon successeur. En tout cas, le Sénégal est toujours une référence démocratique.
Vous devez quand même suivre de près la vie politique Sénégalaise ?
Non, pas vraiment. J’ai tellement de choses à faire ici. Diriger la Francophonie dans une période ou, partout, les gens parlent de recul, de déclin du français, cela n’est pas une mince affaire. Mais les sujets de satisfaction ne manquant pas non plus. En 2006, je suis allé au Vanuatu, un des onze pays membres à la fois de la Francophonie et du Commonwealth. Là-bas, à l’autre bout du monde, on m’a demandé d’inaugurer un boulevard Léopold Sédar Senghor. Cela a été un moment fantastique.
Lu pour vous par
M. Bachir Diop
les hommes se succédent mais ne se ressemblent pas !! kel vérité croire celle de l’opposant ou celle de l’initiateur .
en tt cas kan wade et diouf parlent on sait pertinament k’ils n’ont pas fait les banc ensemble et si concret traduit ce que les sénégalais vivent ojord8, çà serai vraiment lamentable de porter le chapeau au PS
wa salam !!
Tu n’es qu’un lache
Depuis tout petit c’est le Senegal qui t’a nourrit,veti,logé.
A 25ans, gouverneur,1er Ministre, President durée dans l’administration Sénégalaise 50ans. Tu as le culot de dire que tu ne suis pas la situation politique senegalaise. Au moment ou tes freres,soeurs, cousins, cousines, petits fils pataugent dans les eaux verdatres, meurent dans les hopitaux faute de courent, etc… Tu n’as rien d’autre a faire que de te promener au VANUATOU pour inaugurer un boulevard. Saches que les Senegalais ont trés bien fait de te défenestrer en 2000 et ton ami WADE est voué au même sort, s
Il a tous les défauts mais en tant que président c’était un RÉPUBLICAIN
Il avait donné une sacralité à sa fonction, et savait choisir ses ministres – des Agne, sada Ndiaye, Babou, Mbaye jacque – avec lui ne dépasseraient pas le poste de député ou DG, et encore ………
Nous avons lâché la proie pour l’ombre et comme l’ombre est invisible dans le noir de la Senelec …………………………….