XALIMANEWS : Abdou Karim Sall, ministre de l’Environnement et du Développement durable déplore l’agression du littoral du Sénégal. Désormais, il n’y aura donc plus de construction si le promoteur ne présente un quitus pour l’étude d’impact environnemental. «Vous avez tous vu ce qui se passe sur notre littoral. Le Sénégal dispose d’au moins 700 km de côte, nous avons l’obligation de protéger la côte. Il est important de rappeler que ceux qui veulent s’installer sur le littoral, veulent y ériger des bâtiments, quel que soit le type de construction, d’installation qu’ils veulent à proximité de la mer, doivent d’abord, en dehors des obligations vis-à-vis des services du ministère de l’Economie et des Finances, satisfaire les obligations liées à l’environnement», a précisé le ministre.
Dans la foulée, il poursuit : «Toute installation doit faire l’objet d’une étude d’impact environnementale et sociale. Désormais, nous prendrons toutes les dispositions et n’accepterons plus que des gens viennent s’installer le long du littoral, sans que les installations qu’ils envisagent de faire ou qu’ils érigent ne fassent l’objet d’étude d’impact environnemental et sociale parce que c’est une recommandation du Code de l’environnement», a-t-il souligné.
Abdou Karim Sall indique les services de la Directions de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) délivreront les quitus, après une étude menée car cela va aussi impliquer les populations concernées pour mieux préserver les intérêts de ces dernières. Le ministre présidait la célébration de la 48e édition de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, instituée lors de la conférence des Nations Unis sur l’environnement en 1972 à Stockolm, hier, vendredi 5 juin 2020, au Technopole de Pikine. Le thème de cette année est «Biodiversité et Urgence Climatique», avec comme slogan «C’est le temps de la nature». Revenant sur le choix du Technopole et les effets de dégradation lié au changement climatique, Abdou Karim Sall dira : «la grande réserve naturelle urbaine de la grande Niayes de Pikine est entre trois départements et met en jeu la question de l’approche intercommunale dans la gestion des infrastructures naturelles d’intérêt commun», a fait savoir le ministre.
GRANDE NIAYES DE PIKINE : FONCTIONS, SERVICES ECO-SYSTEMIQUES ET OPPORTUNITES DU TECHNOPOLE
La zone humide de Technopole fait près de 645 hectares et est le seul vestige de l’écosystème des Niayes, au regard de son étendue. «Cette zone humide est un lieu de reproduction et d’étape migratoire pour plus de 233 espèces d’oiseaux. Elle participe à l’atténuation des inondations, à l’amélioration de la qualité des eaux par le recyclage de matières organique et chimique, a l’éradication, à l’interception de matières en suspens, mais au stockage du carbone atmosphérique, a la production d’oxygène et à la production de l’air», a soutenu le ministre sur les opportunités de la réserve.
La réserve fournit 21 services éco-systémiques et un espace vital où se côtoient 600 acteurs à savoir les maraichers, les pêcheurs, les récolteurs de fourrage, etc. «Ce site est un endroit idéal pour célébrer la nature et lui redonner la place méritée dans le développement urbain et dans notre marche vers le développement durable. Protéger la nature, c’est protéger les supports de la vie sur terre dont des êtres humains que nous sommes. J’en appelle à la mobilisation de tous pour conserver nos écosystèmes naturels, qu’ils soient ruraux ou urbains, au profit des générations actuelles et futures», a lancé Abdou Karim Sall.
Le Quotidien
NON M. le Ministre ! Le problème du littoral de Dakar n’est pas un « quitus environnemental », mais le fait même d’y construire des résidences privées et des hôtels ! C’est pas normal, c’est égoïste et c’est criminel ! De l’aéroport Yoff jusqu’à la Médina et jusqu’au Cap Manuel, non seulement il ne faut plus délivrer d’autorisation de construire et il faut arrêter toutes les constructions actuellement en cours, mais aussi il faut présenter un plan de destruction de toutes les constructions qui empêchent les populations de voir la mer ou d’accéder à la plage. C’est ce que tous les pays qui ont un littoral font, du Maroc à l’Afrique du Sud, en passant par le Ghana, le Kénya, de l’Inde, le Brésil, l »Argentine, la Chine, l’Algérie et tous les pays occidentaux et asiatiques. C’est un crime de privatiser un littoral qui doit être plutôt aménagé à usage public pour les citoyens et les familles ! Il faut respecter le droit des populations sénégalaises d’accéder librement à la mer et aux plages, au lieu de les donner frauduleusement à privés nationaux et à des étrangers. Même un ancien président sénégalais ou un khalife général ne pourra jamais construire sur 1m² du littoral au Maroc, en Turquie, en Afrique du Sud, en France ou au Brésil ! Nous devons nous respecter ! Donc le problème n’est pas « un quitus environnemental », mais une interdiction totale, ferme et définitive de construire sur le littoral, l’arrêt des constructions en cours et la destruction des anciennes constructions.
La boulimie immobilière, une triste réalité comme une folle maladie qui ravage tout. Est ce que même il reste encore sur le littoral un bout de parcelle vacant? Une image de notre triste état d’esprit et d’appât de gain quasi généralisé