Les deux cambrioleurs du domicile du journaliste Abdou Latif Coulibaly et l’un de leurs receleurs encourent une peine ferme de 2ans, au moment où les deux autres receleurs risquent d’être relaxés. Et si les prévenus sont condamnés et que le tribunal suit la requête de l’avocat du journaliste, Mamadou Lamine Signaté, Mamadou Aliou Diallo et Adboul Magib Mbengue devront verser à Adbou Latif Coulibaly la somme de 10 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts.
Dans la nuit du 5 au 6 octobre, des malfaiteurs s’étaient introduits dans le domicile d’Abdou Latif Coulibaly, avant de voler son véhicule 4X4, son ordinateur et ses deux téléphones portables de marque Blackberry et Samsung. A la suite de ce cambriolage, la suspicion s’est installée et d’aucuns ont même pensé que le cambriolage avait été commandité.
« Les 2 téléphones et l’ordinateur bradés à 105.000 francs »
Cependant, cette thèse ne saurait prospérer, si l’on en croit les aveux faits devant le tribunal des flagrants délits par le cerveau de cette affaire. En effet, Mamadou Lamine Signaté qui a reconnu sans ambages les faits, a soutenu qu’il avait besoin d’un ordinateur et d’un téléphone portable. Même s’il a justifie son acte pour régler un besoin ponctuel, cet étudiant en 2ème année de médecine, élargi de prison en août dernier pour vol de chèque, ne s’est pas empêché de brader son butin à 105.000 francs Cfa ( 25.000 pour les 2 téléphones et 85.000 francs pour l’ordinateur ) auprès de Magib Mbengue, commerçant établi à la salle de vente.
Une allégation que le mis en cause n’a pas contestée. Cependant, le commerçant qui est poursuivi pour recel, a tenté de se disculper en déclarant qu’il a acheté le matériel à vil prix parce que Signaté lui doit 150.000 francs.
S’agissant des circonstances du vol, Signaté a tenté d’écarter la réunion, en déclarant qu’il n’était pas avec Mamadou Aliou Diallo. Le prévenu qui précise avoir commis le vol à 6h30 du matin, a également soutenu qu’il a pu accéder au domicile du journaliste, grâce à une clé que le neveu de celui-ci lui avait donnée. Et si dans le procès verbal le prévenu avait déclaré avoir reçu la clé, il y a 4 mois, à la barre, il a affirmé la détenir depuis 13 mois. Une déclaration qu’il a faite après que M. Coulibaly ait déclaré que son neveu dont il est question, est parti en France depuis 2008.
Outre Mamadou Aliou Diallo, Signaté a aussi disculpé Ibrahima Yacine Diallo et Arona Tall. A l’endroit du premier, il dira que c’est à son insu ( Ibrahima Diallo) qu’il avait gardé le sac contenant son butin dans la chambre de celui-ci. Dans la même lancée, il a indiqué qu’il avait fait croire à Tall qu’il avait loué le véhicule. En effet, si le sieur Tall s’est retrouvé dans cette procédure, c’est parce qu’il s’était porté garant à l’endroit de Signaté, lequel, après son forfait, avait percuté le mur d’une mosquée.
Toute chose qui fait que l’avocat de la partie civile n’ait pas plaidé contre lui et Ibrahima Y. Diallo. En revanche Me Aly Fall a demandé au tribunal de maintenir Mamadou Lamine Signaté, Mamadou Aliou Diallo et Magib Mbengue dans les liens de la prévention. Pour la réparation, il a réclamé la somme de 10 millions à titre de dommages et intérêts.
La représentante du parquet a abondé dans le même sens que la partie civile, en demandant au tribunal de relaxer Ibrahima Yacine Diallo et Arona Tall. Elle a requis deux ans ferme contre Mamadou Lamine Signaté, Mamadou Aliou Diallo et Magib Mbengue
Répondant au parquet qui disait dans son réquisitoire que « c’est le receleur qui fait le voleur », Mes Massokhna Kane, Ibrahima Mbengue et Léon Patrice Sarr qui défendaient Magib, ont soutenu que cela ne s’applique pas dans tous les cas. Selon eux, en matière de recel, il faut démontrer la mauvaise foi du receleur. Constant que cela n’a pas été prouvé à la barre, ils ont plaidé la relaxe.
Quant à Me Babacar Camara, conseil de Mamadou Aliou Diallo, il a déploré l’ampleur prise par cette affaire. « La montagne a accouché d’une souris à cause des insinuations qui ont entouré ce dossier. Cette affaire est une banale affaire de vol », a lancé Me Camara qui a plaidé la relaxe de son client, au motif qu’il a été blanchi par l’auteur principal et qu’aucun témoin ne l’a vu.
Me Abdourahmane Sow dit Lénine qui défendait Arona Tall, a soutenu que son client voulait simplement aider Signaté à réparer le véhicule et le mur de la mosquée. C’est pourquoi, il a sollicite la relaxe pure et simple. Il a également plaidé la liberté provisoire au cas où l’affaire serait mis en délibéré.
Le tribunal qui a rendu son verdict, mardi prochain 19 octobre, a rejeté la demande de Me Sow. Il faut préciser que Signaté n’avait pas d’avocat pour le défendre.
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