Le représentant spécial du chef de l’ONU en Libye, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, a dressé un constat mitigé de la situation du pays, en estimant que le volet sécuritaire et économique demeurait fragile bien que des signes positifs soient perceptibles sur le respect du cessez-le-feu et la préparation des élections de 2023.
S’il constate le respect du cessez-le-feu et des signes positifs pour la préparation des élections de 2023, Abdoulaye Bathily qui s’adressait au Conseil de sécurité de l’ONU a jugé la situation sécuritaire et l’économie encore fragiles tout en s’inquiétant du recul des droits humains en Libye’’.
Dans des propos rapportés par le site d’information des Nations Unies, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’organisation a rappelé que la Libye avait célébré le 17 février le 12e anniversaire du soulèvement de 2011, en regrettant notamment que le processus politique restait long et ne répondait pas toujours aux aspirations des Libyens qui cherchent à élire leurs dirigeants et revigorer leurs institutions politiques.
A ce sujet, il a insisté sur le fait que tous les partenaires régionaux et internationaux ont convenu de la nécessité de tenir des élections inclusives et transparentes en 2023.
Le Représentant spécial, nommé en septembre 2022, a souligné que la tenue d’élections présidentielle et législatives exige un large consensus national, qui implique l’adhésion et la participation d’un plus large éventail de parties prenantes, y compris les institutions nationales, les personnalités politiques, les acteurs de la sécurité, les forces tribales.
Dans ce but, il a donc décidé de créer un Groupe directeur de haut niveau pour la Libye comprenant toutes les parties prenantes libyennes concernées pour faciliter la tenue des scrutins.
Il s’est dans le même temps félicité du maintien, sans aucune violation, du cessez-le-feu en Libye grâce aux progrès accomplis par la Commission militaire mixte libyenne 5+5. Toutefois, il a jugé que la situation en matière de sécurité reste fragile.
Le professeur Bathily s’est également dit préoccupé par la gouvernance économique du pays, estimant que l’utilisation des ressources du pays, en particulier la hiérarchisation des dépenses, le manque persistant de services de base, l’absence de responsabilisation et les demandes de répartition équitable des ressources, doit être pleinement prise en compte.
Abordant la question des droits humains en Libye, l’Envoyé de l’ONU a regretté que l’espace civique déjà limité en Libye continue de se rétrécir, réduisant au silence les voix des groupes de la société civile et des militants.
M. Bathily a rappelé que dans toutes ses consultations avec les femmes et les organisations de la société civile, ces dernières continuent de demander un rôle plus important dans les processus politiques et de réconciliation en cours, exigeant que leur voix soit entendue et que leur pleine représentation soit assurée dans toutes les institutions.
APS