(APS) – Le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, a été élevé au rang d’officier de l’ordre de la Légion d’honneur française, a appris l’APS auprès de sources diplomatiques, mardi à Dakar.
En marge d’une signature de convention de financement, l’ambassadeur de France, Jean-Christophe Rufin, a remis à M. Diop la lettre du président de la République française, Nicolas Sarkozy, avant de lui adresser ses propres félicitations.
Le diplomate français a souligné ‘’un signe de l’honneur et de l’amitié’’ que les autorités françaises ont témoigné au ministre d’Etat sénégalais. Il a en outre salué ‘’la qualité de ses relations’’ avec la communauté des partenaires au développement du Sénégal.
Dans sa réponse, le récipiendaire sénégalais n’en croyait pas recevoir plus des autorités françaises. Il s’était empressé de remercier le président Sarkozy de lui avoir décerné le titre de ‘’chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur’’.
Aussitôt rectifié, de façon diplomatique, qu’il lui était plutôt décerner le titre d’‘’officier de l’ordre de la Légion d’honneur française’’, M. Diop s’en est réjoui de surcroît. ‘’J’aurai l’occasion de vous remercier davantage’’, a-t-il promis à son hôte français.
Abdoulaye Diop est entré au gouvernement du Sénégal le 25 mai 2000, comme ministre délégué chargé du Budget. Le 18 mai 2001, il devenait ministre de l’Economie et des Finances. Depuis 2005, M. Diop a été élevé au rang de ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances.
Cet inspecteur principal du trésor, âgé de 58 ans, est diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM/Section Trésor) en 1980, après une maîtrise de Droit privé des affaires, obtenue en 1978 à l’Université de Dakar.
Il fut directeur général de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT), notamment comme premier fondé de pouvoirs du trésorier général, d’août 1998 jusqu’à sa nomination dans le gouvernement du président libéral Abdoulaye Wade.
‘’A la tête du département de l’Economie et des Finances du Sénégal, le ministre des Finances a mis en œuvre, sur la période 2002-2008, quarante cinq (45) réformes budgétaires, financières, fiscales, douanières, etc.’’, indique le site électronique de son ministère.
Ses admirateurs mettent à son actif le triplement du budget du Sénégal en moins de 10 ans. Selon eux, c’est le signe de performances réalisées dans les recettes budgétaires de l’Etat que lui et ses collaborateurs ont réussies depuis 2001.
Il lui est crédité un sérieux pour avoir débusqué et sanctionné des agents véreux dans l’administration financière, notamment des inspecteurs du trésor – son corps d’origine.
A leur tour, les auteurs des dépassements budgétaires (174 milliards) qui ont tenu en haleine le pays et certains de ses partenaires financiers, n’ont pas trouvé grâce auprès du ministre d’Etat.
Cependant, les critiques en particulier des ténors du secteur privé, relèvent que ‘’c’est un excellent ministre des Finances mais il est temps qu’il soit un bon ministre de l’Economie’’.
Entre autres arguments, ces derniers rappellent l’ampleur de la dette publique et leurs conséquences dans le secteur productif en 2008-2009. Certains ne lui ont pas toléré son ton polémique dans cette affaire.
Ses relations avec le président Abdoulaye Wade sont diversement appriciées. Cependant, les fluctuations de son rang dans l’ordre protocolaire du gouvernement sénégalais sont souvent pris comme le baromètre de leurs rapports.
SAB/ADC
