Président de la commission « orientation et stratégies », Abdourahmane ne fait pas dans la langue de bois quand il s’agit de donner son point de vue sur la marche du pays. Dans cet entretien qu’il nous accorder, ce jeune très engagé pour la cause national indique que le président Sall a bien joué pour mieux s’entourer. Son objectif principal de Macky Sall fut d’isoler Idrissa Seck et le PDS d’une part, et de museler toute la coalition Benno appâtée par des postes et autres avantages, a-t-il fait savoir
Par la Redaction de Xalima
Des divergences très profondes ont surgi au cours de la constitution des listes entre l’APR et ses alliés. Vous vous attendiez à une telle situation ? Pourquoi ?
La divergence notée du côté de la majorité présidentielle lors de la constitution des listes pour les élections locales, était plus que prévisible. L’APR, parti au pouvoir qui a besoin d’une suprématie et d’une assise confortable pour anticiper sur la présidentielle de 2017 et jouer pleinement son rôle de locomotive, a fait preuve de boulimie en voulant tout accaparer et casser en même temps d’éventuels candidats qui, forts de certaines réalisations, pourraient obstruer le chemin à Macky Sall. Ces derniers, conscients des enjeux politiques qu’offraient ces élections qui virtuellement constituent le 1er tour de la présidentielle de 2017, ont pris leur responsabilité en créant de nouvelles forces susceptibles de changer la donne, ceci, au risque de faire exploser la coalition Benno Bok Yakkar qui en réalité n’était qu’une structure de complaisance et de profit. Le cas du Maire sortant de la Ville de Dakar est des plus illustratifs. Par ailleurs, il faut aller plus loin pour appréhender les véritables raisons de la dispute interne au parti au pouvoir, qui se justifie par des tentatives de positionnement en perspective aux renouvellements et la redistribution des rôles après ces élections.
Que vous inspire le procès très controversé de Karim de Karim Wade qui approche à grands pas, et que certains considèrent comme très politisé ?
Cela n’augure rien de bon quant à la stabilité sociale et politique du pays. D’ailleurs, la venue de Maître Wade essentiellement suscitée par la tenue de ce procès en dit long. En tant que républicains, nous nous devons de laisser la loi suivre son cours normal, en épuisant tout la procédure conformément aux normes édictées par le droit et la législation. Ceci bien sûr, en respectant les droits inaliénables de l’accusé. Tout en espérant qu’il se déroulera en toute équité, sans acharnement, sans règlements de comptes ni parti pris, nous en appelons à la responsabilité de tous les acteurs concernés, aussi bien du côté de la justice que celui de l’accusé, pour préserver la paix et la stabilité du pays. Cependant, pour ceux qui disent que la gestion du dossier Karim Wade est politisée, on ne peut pas réellement leur donner tort, compte tenu de la manière dont elle a été conduite. On en retient la violation des dispositions de la CEDEAO que le Sénégal a ratifiées, certaines incohérences notées du côté de CREI etc. Deux aspects fondamentaux attirent notre attention dans la gestion de la traque aux biens mal acquis ou supposés mal acquis. L’un, qui est relatif à la dimension pédagogique de la loi, entame totalement la crédibilité du pouvoir et découvre la nature incongrue de certains acteurs. Je veux citer en exemple le cas « Awa Ndiaye ». Son adhésion à l’APR alors qu’elle est passible de poursuites judiciaires pour fautes de gestion dénoncées par la Cour des comptes doit mettre mal à l’aise un même pouvoir qui doit juger un supposé coupable. L’autre, se présente sous forme de questionnement et mérite des réponses logiques et acceptables. 1) Est-t-il coupable d’enrichissement illicite quelqu’un supposé détenir de fortes sommes d’argent dont il réfute la propriété et dont la provenance n’est pas justifiée ? Dans ce cas, que Macky Sall, Idrissa Seck et tous les autres expliquent comment ils se sont enrichis.n2) La culpabilité d’enrichissement illicite est-elle avérée par la détention de fortes sommes d’argent ou par la provenance illicite de biens quel qu’en soit la taille ? S’il s’agit de reddition de comptes, pourquoi n’attaque-t-on pas le bilan de l’ANOCI et la gestion des différents ministères occupés parKarim Wade qui pourraient déceler des révélations fracassantes et beaucoup de nébuleuses en termes de surfacturations, de détournements d’objectifs et de deniers publics ? En somme, c’est quelques préoccupations qui taraudent l’esprit critique d’une certaine opinion et qui la pousse à évoquer une politisation du dossier « Karim Wade ». Néanmoins, nous espérons que la justice sénégalaise sera très regardante et vigilante par la consécration du droit et que les parties concernées auront une posture responsable.
La commission orientations et stratégies est très vigilante. Quelle analyse faites-vous de la situation politique du pays ?
La Commission « Orientations et Stratégies » avait tôt fait de tirer la sonnette d’alarme pour aviser l’opinion nationale sur la fausse route du nouveau pouvoir et cela depuis la nomination de Madame Aminata Niane de l’APIX. Ensuite, progressivement, Macky Sall se révélait par des actes de népotisme, de comportements partisans, de stratégies politiciennes, le retour de certaines pratiques antidémocratiques, plus fin que son maître. L’objectif principal de ce dernier, fut d’isoler Idrissa Seck et le PDS ‘d’une part, et de museler toute la coalition Benno Bok Yakkar appâtée par des postes et autres avantages d’autre part, ce qu’il a presque réussi. Presque parce qu’aujourd’hui, des ambitieux comme Khalifa Sall refusent de se faire submergé par l’ogre APR, le PDS est revigoré par le retour du Pape, Idrissa Seck s’est émancipé. Tout cela, coïncidant avec le procès au contexte très compliqué de Karim Wade et la tenue des élections locales, fait prévaloir un climat de tension perceptible aux conséquences inconnues et craintes. A cela, s’ajoutera évidemment l’équation Abdoulaye Wade. Nul n’ignore que son ambition majeure, c’est la libération de son fils. Comment va-t-il s’y prendre si toutefois ce dernier est lourdement condamné ? Qu’el sera l’aboutissement et l’impact de sa stratégie de propagande sur la stabilité du pays ? Autant de questions qui nous interpellent tous à concourir à la sérénité, la lucidité et la responsabilité. Macky Sall sera mis à l’épreuve, nous lui recommandons beaucoup de grandeur et de tact. Abdoulaye Wade aussi est interpellé pour une posture responsable qui mette en avant l’intérêt national.
Une chute vertigineuse a été notée sur le taux de croissance, dernier pays de l’Uemoa, juste devant la Guinée Bissau. Qu’est-ce qui l’explique selon vous ?
Nous assistons à la confirmation des conclusions du Doing Business qui donnait au Sénégal un rang similaire très contesté dans le temps. Cela pourrait être dû en partie à l’exercice d’assainissement des finances publiques par le pouvoir, la fermeture de plusieurs entreprises qui évidemment ralentit et diminue l’activité et la productivité économique, la situation financière héritée du pouvoir précédent etc. Ce qu’il faut quand même souligner, c’est qu’on a l’impression que Macky vient de démarrer son programme économique par le PSE. Un programme étalé jusqu’en 2030 dans sa mise en œuvre qui est conditionnelle et circonstancielle. On a réellement l’impression que Macky Sall et son équipe tâtonnaient depuis leur arrivée au pouvoir, même s’il faut admettre que le processus de redressement et de relance économique est soumis à des aléas très contraignants et résistants et que cela se fait de manière planifiée et progressive. En tout cas, il faut savoir que le baromètre du Sénégalais lambda en termes de croissance n’est ni le FMI, ni la Banque mondiale, encore moins l’UEMOA. Si on nous parle de croissance élevé, à deux chiffres, alors que les gens ont faim, peinent à se soigner, cela n’a aucun sens. Tous les pays qui ont émergé, ont axé leurs politiques sur l’autosuffisance alimentaire d’abord. Macky devra beaucoup travailler pour renverser la tendance et tout le monde doit être impliqué, surtout l’expertise locale.
On a noté des arrestations lors des manifestations contre le mur de la honte ; la visite de Wade a aussi été très controversée. Pensez-vous que le régime de Macky Sall a des similitudes avec celui de Wade. Pourquoi ?
On ne parle pas de similitudes mais plutôt de recul démocratique avec les interdictions de manifester. Si cela persiste, c’est l’Etat lui-même qui risquera de troubler l’ordre public en poussant les gens dehors pour cause d’abus. La manifestation est un droit garantie par la Constitution et les Forces publiques doivent veiller à son bon déroulement et sa sécurisation. On se rappelle les propos du candidat Macky Sall dénonçant cette entrave à la liberté sous le régime de Wade. Que le pouvoir sache raison gardée et laisse la population jouir de ses droits les plus démocratiques dans la discipline et la responsabilité bien sûr. Que les enjeux politiciens ne prennent pas le dessus sur les principes et les règles. Pour un pouvoir intelligent, compte tenu du contexte tendu, l’heure est à la sérénité la lucidité.
Par la Redaction de Xalima
Et c’est maintenant que vous vous en rendez compte ?
Les citoyens se rendent, à présent, compte de la grosse escroquerie que constitue l’élection de ce nullard de macky Sall. Retournons-le à ses chères études pendant qu’il est encore temps. macky est un fourbe doublé d’hypocrite !