DETROIT (Reuters) – Umar Farouk Abdulmutallab, le jeune Nigérian accusé d’avoir voulu faire sauter en vol le jour de Noël un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit, a plaidé non coupable vendredi devant la justice fédérale des six chefs d’accusation retenus contre lui.
Abdulmutallab, vêtu d’un t-shirt blanc et d’un pantalon brun, les chaînes aux pieds, encadré par deux policiers, a répondu d’une voix calme et d’un ton poli aux questions du magistrat Mark Randon.
« Comprenez-vous les charges contenues dans l’acte d’accusation? », lui a demandé le juge. « Oui », a répondu doucement Abdulmutallab.
Le juge lui a alors demandé s’il était conscient de la condamnation que pouvaient lui valoir ces chefs d’inculpation – il risque la prison à vie. « Oui », a dit le suspect.
Miriam Siefer, l’avocate commise d’office pour défendre le Nigérian, a déclaré que son client ne répondrait pas à la question de savoir s’il plaidait coupable ou non, et le juge a en conséquence estimé qu’il plaidait non coupable.
L’avocate n’a pas demandé la remise en liberté conditionnelle de son client et le jeune homme a regagné sa prison de Milan, dans le Michigan.
L’audience n’a pas duré plus de trois minutes.
L’activiste de 23 ans a été inculpé mercredi par un grand jury de tentative d’attentat à la bombe contre l’appareil, un Airbus A330 de la Northwest Airlines, qui transportait près de 300 personnes.
Abdulmutallab, qui s’était apparemment entraîné les mois précédents dans un camp d’Al Qaïda au Yémen, était monté à bord de l’avion après avoir gagné les Pays-Bas à partir d’Accra, au Ghana, via Lagos.
Parmi les charges retenues contre le suspect, qui avait dissimulé un explosif dans ses sous-vêtements, figurent celles de tentatives de meurtres et d' »usage d’arme de destruction de masse ».
Sa tentative d’attentat a avorté lorsque des passagers l’ont maîtrisé alors qu’il tentait d’amorcer sa charge peu avant l’atterrissage de l’appareil à Detroit.
Le président Barack Obama a endossé jeudi la responsabilité ultime des dysfonctionnements des procédures de sécurité mises au jour lors de cette affaire.
Mais le chef de la Maison blanche a ordonné au département d’Etat de revoir son système d’attribution et de révocation de visas.
D’après un rapport des services de renseignement, le gouvernement américain disposait d’assez d’informations pour déjouer la tentative ourdie par Abdulmutallab.
Le nom du jeune étudiant nigérian figurait bien sur l’une des listes de données des services de renseignement américains, ce qui ne l’a pas empêché d’embarquer dans l’avion.
Version française Marc Delteil et Guy Kerivel
Le Nigérian de 23 ans, accusé d’avoir voulu faire exploser un avion de ligne le jour de Noël, a affirmé pendant son interrogatoire que 20 autres aspirants terroristes subissaient un entraînement pour mener des attaques similaires, a rapporté vendredi la chaîne CBS.
Des responsables des services de renseignement britanniques ont indiqué qu’Umar Farouk Abdulmutallab, s’était «vanté du fait que près de 20 autres jeunes hommes musulmans étaient entraînés au Yémen à utiliser la même technique pour faire exploser des avions», a dit la chaîne américaine.
Abdulmutallab a plaidé non coupable vendredi devant un tribunal fédéral de Detroit des six chefs d’accusation pesant contre lui dont «tentative de meurtre» et «tentative d’utilisation d’armes de destruction massive».
Les autorités américaines n’ont pas dévoilé le résultat des interrogatoires du jeune homme qui a notamment été interrogé par le FBI, se contentant de signaler qu’il fournissait des informations «utiles».
Le 25 décembre, alors que le vol 253 de la compagnie Northwest Airlines assurant la liaison Amsterdam-Detroit avec 290 personnes à son bord entamait sa descente, Umar Farouk Abdulmutallab a tenté de déclencher un engin explosif dissimulé dans ses sous-vêtements. Il a été empêché d’agir par des passagers puis isolé par l’équipage.
Il a ensuite assuré aux enquêteurs avoir suivi un entraînement terroriste au Yémen dans un camp d’Al-Qaïda. La branche du réseau dans la péninsule arabique a depuis revendiqué la tentative d’attentat.