Moustapha Niasse a décidé d’aller en guerre contre des pratiques aussi vieilles que l’Assemblée nationale. L’absentéisme et le manque de ponctualité des députés. Hier, il n’a pas contenu sa colère en suppliant ses collègues à venir travailler.
Le président de l’Assemblée nationale est en colère contre des pratiques qui ont pratiquement le même âge que l’institution qu’il dirige. Il s’agit de l’absentéisme des députés et surtout des vice-présidents lors du vote du budget des ministères. Hier, le ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des télé-services de l’Etat a dû patienter plus de quarante-cinq minutes «parce que» l’Hémicycle sonnait vide. «Nous sommes 150, il n’est pas normal que 40 fassent le travail alors que le programme est distribué depuis 15 jours. Certains restent chez eux, d’autres viennent à 18h et partent à 18h 20 mn», martèle-t-il.
Faisant la comparaison entre le Législatif et l’Exécutif, il constate le manque de rigueur de ses collègues qui ont un problème avec le respect des horaires de travail. «Le gouvernement n’est jamais en retard mais voilà trois quarts d’heure que nous attendons pour démarrer car les vice-présidents ne sont pas là. Ils sont huit mais le règlement dit 2 mais personne n’était là», regrette le président de l’Assemblée. Impuissant, il supplie les députés à venir travailler : «De grâce, il faut venir, il s’agit du budget de la Nation.»
Mise en place d’un registre
Face à cette situation, il a décidé d’agir lors de la prochaine réunion du Bureau du Parlement. Il ne cache pas ses menaces : «Mesdames et messieurs les vice-présidents et les députés, je voudrais que cela s’arrête. Nous poserons le problème lors de la prochaine réunion du Bureau. Si cela continue, on va mettre un registre pour que les députés émargent à leur arrivée et à leur départ.»
Cette sortie de Moustapha Niasse ne va pas redonner à l’Assemblée nationale ses lettres de noblesse. Dernièrement, son image a été encore écornée après la scène de pugilat entre des députés de l’opposition et de la majorité. Elle avait poussé certains à réclamer la dissolution de l’institution.
Le Quotidien
Un laisser aller,laisser faire généralisé à tous les niveaux. Une absence totale de discipline citoyenne Qui sommes nous?Ou en sommes nous? Et ou allons nous? Trop,c’est trop ! Il faut que chacun se reprenne en mains très sérieusement