Lors de la Journée du bégaiement célébrée hier, les personnes vivant avec ce handicap ont dénoncé les discriminations auxquelles elles sont confrontées comme l’accès à l’emploi.
La Journée mondiale du bégaiement a été célébrée ce week-end à Guédiawaye. Pour l’Association pour la prise en charge du bégaiement, les revendications sont nombreuses, notamment l’accès à l’emploi dans le secteur privé et dans le public. Selon Abdoulaye Diarra, président de la structure, les urgences de l’heure : «Nous avons mis en place cette association pour aider les enfants, les hommes et femmes qui sont confrontés à ce handicap. Nous sommes en train de faire le tour des écoles pour recenser les élèves qui bégaient pour qu’ils puissent avoir l’assistance d’un orthophoniste. Dans les écoles, certains élèves souffrent de ce handicap. Parfois même, l’enfant subit une moquerie qui le pousse à ne plus vouloir se rendre à l’école. Et tout cela est dû à un problème de parole. Il ne peut s’exprimer couramment, bien vrai que souvent, ce sont des enfants très intelligents.» Il poursuit : «Beaucoup d’étudiants aujourd’hui, après leurs études, ne peuvent pas avoir un boulot. Souvent ils sont recalés lors d’un entretien etentendu», les différents intervenants ont soutenu avoir été «humiliés», «chahutés» et aussi «discriminés». «Quand nous prenons la parole, nous subissons des moqueries, et cela serait surmontable si nous avions l’appui de l’Etat. Nous avons invité le ministère de la Santé pour qu’il puisse venir assister à cette journée. Et cela allait nous permettre de lui expliquer nos difficultés. Malheureusement, nous n’avons reçu aucune réaction de sa part. Et c’est désolant», affiche le président de l’Association pour la prise en charge du bégaiement.Dans un autre registre, les «bègues» réclament la construction d’un Centre d’orthophonie pour un recrutement massif d’orthophonistes. «Cela permettra de prendre en charge les enfants qui bégaient. La seule école d’orthophonie qui existe au Sénégal doit être renforcée, bien équipée et modernisée», assène M. M. Diarra.
Lequotidien