Les habitants des alentours de l’aéroport de Dakar, de Yoff ou encore de la Foire, courent un danger permanent en cohabitant, au quotidien, avec des serpents. Ces derniers acculés par les constructions tous azimuts sont en divagation et il leur arrive même de s’introduire dans des maisons, selon le chef du centre antipoison de Dakar. Attention aux habitants qui crèchent dans les alentours de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, de Yoff ou encore de la Foire, envahis par les nouvelles habitations ! L’on fait état de la présence massive et cachée de serpents, dans ces zones jadis verdoyantes. C’est le chef du centre antipoison de Dakar qui a lancé cette alerte hier, au cours d’un point de presse, en prélude à la 4e Conférence internationale sur les envenimations par morsures de serpents et par piqûres de scorpions en Afrique, qui s’ouvre lundi prochain à Dakar.
Le Pr Amadou Diouf indique que son centre ne cesse d’enregistrer de complaintes d’habitants des zones citées plus haut, du fait de la présence de serpents. Mais les alentours de l’aéroport demeurent le terreau fertile, pour ces reptiles en divagation à cause des nouvelles constructions. «Maintenant, les serpents frappent à la porte des maisons situées à quelques encablures de l’aéroport», révèle le Pr Diouf.
Acculés jusque dans leurs derniers retranchements par le béton, ces serpents cherchent refuge et se ruent vers les habitations les plus proches de leurs anciennes gîtes. Mais à défaut de les évacuer de ces milieux, la seule mesure de prévention trouvée par le centre antipoison est l’usage du grésil devant les habitations. Le serpent ne supportant pas cette odeur, le Pr Diouf estime que cela peut être un moyen efficace pour les éloigner des humains. Sauf que, dans ces conditions, le danger peut devenir encore plus permanent, dans la mesure où ils se sentiront étouffés et de fait, dangereux.
Au-delà de ces zones nichées dans la capitale, le chef du centre antipoison cite les régions sud du pays. Mais le record de morsures et autres attaques de serpent est battu par la région de Kédougou, à cause notamment de sa pluviométrie abondante et de sa proximité avec le parc Niokolokoba. D’ailleurs, une étude réalisée dans la zone fera l’objet d’une communication, à l’occasion de la conférence internationale qui se tiendra au Sénégal, pour la 2e fois, après celle de 2001. Aussi, les régions de Kaolack, Fatick ne sont-elles pas épargnées par cet envahissement de ces reptiles aux morsures meurtrières.
Bref, fait remarquer le Pr Amadou Diouf, c’est tout le pays qui est infesté par les serpents d’où justement, la pertinence de son centre qui s’est nouvellement doté d’un numéro vert (818 00 15 15), pour prendre en charge précocement les cas de morsure et autres piqûres de scorpions, au Sénégal. A propos de la prise en charge médicale, le chef du centre antipoison de Dakar indique que le coût de l’anti-venin revient aux victimes entre 75 000 et 100 00 francs Cfa, selon les officines. Il est même très fréquent, déplore-t-il, de voir ce produit arrivé à la date de péremption, parce qu’inaccessible aux populations. Il en appelle ainsi, aux privés pour un partenariat avec le public, afin d’alléger le prix de ce médicament et éviter le décès de 1,5 habitant sur 100 000 enregistré au Sénégal, par an.
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