Yankhoba Badiane doit expliquer au juge ce qui l’a poussé à abuser sexuellement de ses cinq filles quatre années durant. Pourtant, il était le muezzin de son quartier et bénéficiait de l’estime de tous.
Agé de 54 ans, Yankhoba Badiane, qui officie comme muezzin à la grande mosquée de Dangou Résidence à Rufisque, vient de commettre l’irréparable. Ses cinq filles l’accusent de leur avoir fait subir des actes incestueux. Agées entre 12 et 23 ans, les filles disent avoir, pendant quatre années, supporté les agressions sexuelles de leur propre père, dans la plus grande discrétion et dans l’enceinte de la maison familiale. Si la cadette soutient avoir simplement été victime d’attouchements sexuels, l’aînée soutient avoir été réellement violée et pénétrée par son propre père. Idem pour sa demi-sœur qui rapporte que le premier jour où son père l’a violée, elle était seule dans la maison. Il était encore 7 heures du matin, toutes les autres filles étaient à l’école et sa mère au marché. Subitement, son père vêtu juste d’une culotte, est entré dans sa chambre. Avant qu’elle ne puisse soupçonner quelque chose, il l’aurait jeté sur le lit et aurait enlevé son slip pour satisfaire ses pulsions sexuelles. La fille soutient que c’était son premier rapport sexuel.
Les autres tentatives du vieux sur celle-ci seront vaines car la fille l’évitait constamment et la fuyait parfois. Jusqu’au jour où elle fit une fugue et quitta la maison familiale une journée entière. Quand son oncle lui demanda la raison de cette fugue, elle se résigna finalement à parler des actes de son père à son encontre. L’oncle rapporta la même version aux policiers qui entendront une à une les filles de Yankhoba Badiane. Le discours est le même : elles auraient toutes été violées par leur père, depuis 2006. Une réquisition a été demandée au médecin du district de Rufisque afin de vérifier si les filles ont perdu ou non leur hymen. Quant à Yankhoba Badiane, il est présentement en garde à vue au commissariat de Rufisque et attend qu’il soit fixé sur son sort. A Dangou Résidence, où il jouissait pourtant d’une grande estime, on est sûrement en train de lui chercher un remplaçant au poste de muezzin. Poste dont il a été déchu pour de bon.
Maguette NDONG
Lesoleil.sn