Le Président de l’Assemblée nationale doit surveiller ses arrières. En effet, les députés ne lui rendront pas la vie facile. Après, un échange de propos aigres-doux avec Modou Diagne Fada, Moustapha Niasse a été encore défié par Hélène Tine, qui a fait un amendement, pour contester la violation du principe paritaire et de la loi sur l’orientation sociale, lors du vote du projet de loi portant création du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Les députés ont adopté mercredi dernier, le projet de loi organique N°15/2012 portant organisation et?fonctionnement du Conseil économique, social et environnemental. Mais, même si le projet est finalement passé comme « comme lettre à la poste », le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse a frôlé l’humiliation. Et, pour cause : la députée Hélène Tine, son ancienne collaboratrice à l’Afp, dénonçant la non application de la parité et la non intégration de la loi d’orientation sociale, a introduit un amendement. Un rectificatif que le président de l’Assemblée nationale soumettra au vote de ses collègues. Ainsi, au décompte final, 38 parlementaires ont été favorables à l’amendement contre 39 voix défavorables. Un résultat qui a relégué l’amendement au bénéfice du projet de loi initial. Mais, de l’avis de certaines sources qui se sont (re) prononcées sur la question, « si l’amendement Hélène Tine n’est pas passé, c’est que le comptage des voix n’a pas été fait dans les règles de l’art ». Les mêmes sources accusent Moustapha Niasse d’avoir « torpillé » cette proposition de l’honorable député Hélène Tine. Joint au téléphone, la concernée qui est largement revenue sur les motivations à l’origine de (son) amendement, précise : « Les libéraux se plaisent à dire que Me Abdoulaye Wade a institué la loi sur la parité et en réponse, les partisans de Macky Sall soutenaient que c’est l’actuel Président de la République qui l’a mise en application. Donc, il doit faire mieux que son prédécesseur ». Pour Hélène Tine, « le Sénégal a signé plusieurs conventions relatives aux droits des femmes et des personnes handicapés ». Sans verser dans l’excès de commentaires, notre interlocutrice s’est limitée à ces généralités, tout en se gardant de remettre en cause le décompte des voix effectué par le président de l’Assemblée nationale.
Abdourahmane Mbodj
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