spot_img

Affaire Bassirou Faye – Sortie des avocats de Mouhamed Boukhaled: La Justice accusée de « tâtonnement »

Date:

XALIMA NEWS – Énième rebondissement dans l’affaire feu Bassirou Faye, du nom de l’étudiant tué le 14 août 2014 lors d’affrontements entre forces de l’ordre et étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). C’est désormais la Chambre d’accusation qui va trancher la «guerre» des suspects (Tombong Waly et Sidy Mohammed Boughaleb) dans ce dossier. En attendant, la défense de Sidy Mohammed Boughaleb, qui accuse la justice de «tâtonnement» dans cette affaire, n’exclut aucune voie de recours pour prouver l’innocence de son client qui ne doit pas être, selon elle, «l’agneau du sacrifice».

Alors que la défense et la famille du (jusque-là) principal suspect Tombong Waly n’ont pas encore fini de «savourer» le non-lieu requis par le doyen des juges d’instruction, le parquet de Dakar a fait appel de l’ordonnance de Mahawa Sémou Diouf. Pendant ce temps, le policier Sidy Mohammed Boughaleb, le nouveau principal suspect désigné par le juge d’instruction décide de se battre, dénonçant le «tâtonnement» de la justice dans ce dossier. En conférence de presse hier, mardi 25 août, Me Moussa Bocar Thiam n’a pas mâché ses mots pour déplorer cet atermoiement.

Pour le conseil de Sidy Mouhamed Boukhale, il est illogique que ce policier soit le meurtrier de Bassirou Faye. Mieux, martèle Me Thiam, «la Justice sénégalaise est dans le tâtonnement dans l’affaire Bassirou Faye». Surpris par la décision du doyen des juges de renvoyer Sidy Mouhamed Boughaleb devant la Chambre criminelle, l’avocat du policier inculpé parle de fait inédit dans l’histoire judiciaire du Sénégal. «C’est du tâtonnement, quand des professionnels de la justice arrivent à des résultats différents.»

Suffisant pour qu’il souligne qu’ils ont exposé des résultats d’enquête différents. Et, partant du principe qu’en matière pénale, le doute profite au mis en cause, la défense de Sidy Mouhamed Boukhaled exclut que ce dernier passe devant la Chambre criminelle. Car, explique la robe noire, ce fameux 14 août, les événements se sont produits dans l’après-midi alors que son client n’est resté sur le théâtre des opérations que jusqu’à 12 heures, avant qu’il ne soit évacué au camp Abdou Diassé (près du camp pénal Liberté 6) pour des soins suite à des blessures qu’il a eues.

«L’analyse objective des faits ont montré que Boughaleb n’était pas sur les lieux au moment du meurtre de l’étudiant. Boughaleb devrait plutôt bénéficier d’un non-lieu. Il n’a jamais tiré sur Bassirou Faye, car l’enquête à montré que son arme de service ne manque aucune balle. Ce sont des faits constants, vérifiés et vérifiables. Nous n’accepterons jamais que notre client soit l’agneau du sacrifice». «S’il y a un doute, il doit profiter à l’accusé.

Le parquet a été constant dans ses analyses des faits. La justice doit être certaine avant d’envoyer une personne devant la Cour d’assisses. Il est mathématiquement impossible qu’il y ait une balle, une victime et trois accusés», renchérit l’avocat.

Selon Me Thiam, Sidy Mouhamed Boughaleb est la personne la moins impliquée dans cette affaire et toutes les voies de recours seront utilisées pour prouver son innocence. «Nous n’excluons de saisir la cour suprême». Et d’ajouter que son client a été très surpris d’être mis aux arrêts, placé sous mandat de dépôt après son inculpation. «Durant toute la procédure, Sidy Mouhamed Boughaleb a été coopératif. Il a collaboré loyalement avec la justice. Il était la personne la moins impliquée dans ce dossier», déclare Me Thiam qui avait à ses côtés le père, le grand-père et un des cousins du policier inculpé.

En effet, dans son ordonnance de renvoi pris la semaine dernière, le doyen des juges d’instruction a pris le contre-pied du procureur de la République qui demandait la traduction de Tombon Waly devant une Chambre criminelle. Il a ordonné que Sidy Mouhamed Boukhaled soit renvoyé en jugement devant la Chambre criminelle. Seulement, cette ordonnance rendue par le doyen des juges ne passe pas du côté de la défense de ce dernier.

D’ailleurs, dans sa livraison d’hier, Libération informait que le parquet de Dakar a fait appel à l’ordonnance du doyen des juges renvoyant le policier Sidy Mohammed Boughaleb devant les Chambres criminelles dans cette affaire. C’est désormais à la Chambre d’accusation de trancher. En attendant, bien qu’ils aient bénéficié d’un non-lieu que leur a accordé le doyen des juges d’instruction, les policiers Tombong Oualy et Saliou Ndao sont toujours en prison.

Sud Quotidien

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE