Alors que René Capin Bassène et Omar Ampouye Bodian ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité dans la tuerie de Boffa Bayotte, leurs familles continuent de demander des explications à la justice. Le coordonnateur du mouvement Vision citoyenne, Madia Diop Sané, dénonce le jugement inéquitable qu’il y a dans le dossier de César Atoute Badiane et ceux d’Omar Ampouye Bodian et René Capin Bassène.
S’exprimant sur la signature des accords, le 3 août 2022, à Bissau, entre l’État du Sénégal et une faction du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) qui matérialise le retour de la paix en Casamance depuis quelques années, il n’a pas manqué de s’interroger sur un certain nombre de préoccupations.
Sur les ondes d’iRadio, il estime que l’opinion ne comprend pas le fait que César Atoute Badiane ait pu négocier et signé de sa propre main ces accords de paix, alors qu’il fait l’objet d’une condamnation et d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice du Sénégal depuis le 13 juin 2022.
‘’Est-ce à dire que le mandat d’arrêt est levé deux mois après son entrée en vigueur ? A-t-il bénéficié d’une grâce présidentielle ? A-t-il bénéficié d’une loi d’amnistie ou de toute autre forme ou de procédure judiciaire l’ayant permis de ne plus être inquiété par la justice et de rester en liberté ? Si c’est le cas, alors qu’Omar Ampouye Bodian et René Capin Bassène sont en prison ?’’, s’est-il interrogé.
Tout en rappelant qu’ils ont été condamnés à la perpétuité en même temps que César Atoute Badiane pour les mêmes chefs d’accusation, il souligne que les charges qui pèsent sur César Atoute Badiane sont plus lourdes que celles des deux coaccusés.
C’est pourquoi il exige des éclairages ‘’sur ce point, car nous avons l’impression d’être en face d’une justice à double vitesse et cela n’honore pas l’image de notre cher pays. Nous croyons qu’au vu de tout ce qui s’est passé, Omar Ampouye Bodian et René Capin Bassène sont en train de vivre une situation d’injustice extrême. Celle de la justice de deux poids, deux mesures’’, dit-il.