Dakar, 19 sept (APS) – Les plaidoiries viennent de démarrer au procès du journaliste Cheikh Yérim Seck, jugé depuis mercredi matin devant le tribunal des flagrants délits pour viol sur une fille âgée de 20 ans et étudiante en Droit.
Un public nombreux, composé de proches, d’amis et de badauds, assiste au procès.
Depuis ce matin, les débats ont été marqués par l’interrogatoire des parties. Cinq témoins ont été entendus par le tribunal. Au total, 25 avocats se sont constitués dans cette affaire.
Les faits reprochés à M. Seck remontent au samedi 8 septembre lorsque le journaliste a voulu avoir une relation sexuelle avec la jeune fille qu’il avait invitée dans un hôtel-restaurant. Tous les deux se sont connus au sortir d’une émission de télévision.
A la barre, le prévenu, marié à deux épouses et père de quatre enfants, a défendu une relation sexuelle consentie qui a commencé par des embrassades, un frottement et une pénétration.
‘’Je n’avais pas l’idée de coucher avec elle, c’est venu spontanément’’ a-t-il déclaré. ‘’ Elle m’a vu mettre un préservatif, elle n’a fait aucune réaction, aucune résistance, aucun signe de violence’’, a-t-il ajouté.
M. Seck affirme s’être levé automatiquement de la fille quand celle-ci a commencé à crier. ‘’C’est après 15 minutes qu’elle a commencé à saigner, elle s’est aussitôt rendue dans les toilettes avant de s’y enfermer’’, a-t-il dit.
‘’Je lui ai proposé le mariage quand elle a fait référence à la virginité et à ce qu’elle allait dire à ses parents’’, a en outre expliqué le prévenu qui a ajouté : ‘’Tout dans cette affaire me désole profondément. Les dégâts sont partagés. Mais je ne peux pas accepter qu’on parle de viol.’’
La plaignante, quant à elle, a expliqué que le directeur de publication du journal en ligne ‘’Dakar actu’’ a tenté de la déshabiller. Elle affirme lui avoir dit qu’elle n’était pas venue pour le sexe.
‘’Je ne l’ai pas vu mettre le préservatif. Je le raisonnais au moment où il continuait à se déshabiller’’, a ajouté la victime. ‘’Il a mis toute la force de son corps sur moi, je ne pouvais l’en empêcher. J’ai crié mais, malheureusement, les gens sont venus tardivement quand je me suis enfermée dans les toilettes’’, a souligné la victime, âgée de 20 ans.
Plusieurs personnes travaillant à la résidence Madamel, lieu où se sont déroulés les faits, ont déclaré à la barre avoir entendu un cri venant du premier étage où se trouve la chambre numéro 9.
‘’J’étais à la réception, mais je me suis levé des que j’ai entendu un cri qui venait d’en haut’’, a témoigné une employée de l’hôtel.
‘’Quand on m’a rapporté les cris, je me suis rendu à la chambre, j’ai tapé à trois reprises avant qu’il ne m’ouvre la porte’’, a souligné le chef d’hébergement.
‘’Quand ils sont partis, on a inspecté la chambre et on a vu du sang sur les draps’’, a-t-il ajouté.
Pour l’ami du prévenu Seck cité à témoin, ‘’c’est la fille qui lui a demandé le numéro du journaliste’’ après l’émission de télévision ‘’Débattons’’ sur la 2STV, le 31 août.
Les débats ont été houleux par moments entre la partie civile et la défense, obligeant le président du tribunal à intervenir pour calmer les esprits. ‘’C’est une affaire de viol comme on en juge tous les jours dans ce tribunal. Restez dans le débat technique et juridique’’, lancera le président qui sera applaudi par le public.
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