Parmi les personnes mises en cause par le rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) à la suite de son enquête à l’Agence de régulation des télécommunications et des postes, il y a un membre de la Commission nationale de lutte contre la non transparence, la concussion et la corruption et deux anciens magistrats. Il s’agit du professeur agrégé de droit Abdoulaye Sakho, d’Issakha Guèye et de Oumar Diouf, tous membres du Conseil de régulation de l’Artp.
Outre l’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (Artp), Daniel Goumalo Seck, qui croupit depuis hier à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, le rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) qui l’a fait tomber épingle également les membres du Conseil de régulation de l’Artp. Leurs noms : le Pr Abdoulaye Sakho, Issakha Guèye, Oumar Diouf, Cheikh Tidiane Touré, Babacar Touré, Mamour Niang, Abdoulaye Ndiaye. Dans ce groupe de sept, intéressons-nous à trois d’entre eux pour démontrer à quel point les pratiques de mal gouvernance ont étalé leurs tentacules dans notre pays et phagocyté tous les leviers de contrôle de l’Etat. Il s’agit du Pr Abdoulaye Sakho, d’Issakha Guèye et de Oumar Diouf.
Si l’implication de ce trio dans des faits de détournements mis à nu par les vérificateurs de l’Ige au sein de l’Artp est avérée, il y a de quoi désespérer de ce pays. Il y a de quoi affoler tous les adeptes de la transparence et de la bonne gouvernance, en raison notamment du statut et des fonctions de ceux qui sont éclaboussés. Professeur de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdoulaye Sakho qui préside le Conseil de régulation de l’Artp, est membre de la Commission nationale de lutte contre la non transparence, la concussion et la corruption (Cnlcc). Cette structure, comme son nom l’indique, est chargée de traquer les bandits à col blanc et les délinquants financiers, où qu’ils se trouvent. Il est, par conséquent, renversant qu’un de ses membres, même s’il bénéficie de la présomption d’innocence, soit cité dans une affaire de détournement de deniers publics. Avec des bourreaux pareils, la corruption a de beaux jours devant elle. Les délinquants financiers peuvent agir l’esprit tranquille.
Issakha Guèye et Oumar Diouf, quant à eux, sont de hauts magistrats. Aujourd’hui à la retraite, ils ont exercé dans les plus hautes juridictions de la magistrature sénégalaise. Ancien président des tribunaux de Kaolack, Thiès et Tambacounda, ancien Conseiller à la Cour d’Appel, le premier nommé a servi comme Conseiller à la Cour Suprême. Un moment pressenti à la tête de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Issakha Guèye avait perdu le fauteuil au profit d’un autre ancien magistrat, en l’occurrence Doudou Ndir. Compte tenu de leur trajectoire et du milieu professionnel d’où ils viennent, ils auraient pu se passer d’une telle mauvaise publicité.
H.B
lasquotidien.info