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Affaire des 94 milliards, mais où sont donc nos journalistes d’investigation ? (Par Falilou Cissé)

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Ainsi donc, après nous avoir tenu en haleine pendant plusieurs mois, cette abracadabrante affaire, nous dit – on, a été classée sans suite. Eh oui, le Sénégal est le seul pays au monde où un responsable de haut niveau sensé être dans le secret des Dieux, accuse un autre responsable d’avoir détourné la faramineuse somme de 94 milliards sans que rien ne soit entrepris pour éclairer les citoyens à qui, en principe, appartient cet argent.
Il n’y a jamais eu de fumée sans feu. Ce qui est sur et limpide comme l’eau de roche c’est que quelque chose s’est bel et bien passé au tour de cette histoire. Mais la justice chargée de rassurer les populations et de garantir l’égalité de tout le monde devant la loi a jugé non nécessaire ou inutile de mettre de la lumière sur une si sérieuse affaire pour d’éclairer la lanterne des sénégalais. Les conséquences d’une telle décision sont incalculables et décourageantes pour ceux qui rêvaient légitiment d’une politique de bonne gouvernance. Une occasion en or vient d’être jetée dans la triste poubelle de l’histoire.
En effet, cette surprenante et incompréhensible décision a toutes les chances d’ouvrir des failles et brèches dans lesquelles certaines personnes qui gèrent des ressources publiques pourraient s’engouffrer pour opérer des détournements de sommes faramineuses. Ensuite, elle peut encourager ces personnes à aller trouver refuge au sein du parti au pouvoir pour se tailler un costume d’intouchable. Mamour Diallo est de la mouvance présidentielle où il anime un mouvent de soutien à l’action du super chef, celui qui est perçu à tord ou a raison comme le protecteur de certains délinquants financiers. Enfin, une telle décision va décourager toute personne en possession d’informations sur un cas de détournement ou de malversation. Cela pourrait même encourager une corruption d’envergure.
Alors donc, le plus cocasse dans cette affaire c’est que le peuple risque de ne jamais savoir ce qui s’est réellement passé jusqu’à l’extinction du soleil. La faute, cette lourde faute incombe aux responsables à qui nous avons confiés la gestion de notre destin actuel. Au premier chef de cette classe, le président de tous les sénégalais, celui qui était monté au-dessus de nos têtes et qui avait levé la main pour jurer qu’il respecterait et ferait respecter la constitution, le fondement de notre commun vouloir de vie commune. Il y’a forcément une raison qui explique le fait que l’Etat ne veut pas mettre la lumière sur cette affaire. Quelle est la raison ? Qu’est ce qui s’est réellement passé ? Qui a fait quoi ? Qui a tort ? Qui a raison ? L’Etat a tous les moyens pour savoir et nous édifier. S’il ne l’a pas fait c’est qu’il n’a certainement pas intérêt à le faire. Sinon, ce serai démentiel de croire qu’il pourrait lâcher si facilement une occasion de rêve de ternir l’image d’un opposant teigneux.
C’est là où la justice a décidé de fermer les yeux, là où l’Assemblée Nationale a choisi de faire une enquête apparemment maquillée et orientée par conséquent très opaque que le journaliste investigateur devait prendre le relai. Pour une affaire qui s’est passée au Sénégal pendant ces dernière cinq années et pour laquelle les principaux acteurs sont connus, visibles et fréquentables tous les jours, déclencher une enquête exhaustive pour apporter enfin la pleine lumière devait être un jeu d’enfant. La presse ne doit plus se contenter de relayer ce que disent les uns et les autres dans ce qui ressemble à un jeu de brigands financiers.
Est-ce qu’il y’a eu détournement ? Si oui jusqu’à quel montant ? Comment cela s’est passé ? Qu’est ce qui a rendu cela possible ? y’a t -il eu un deal avorté oui ou non ? Un grand dignitaire devenu mburu dans soow nous confiait aux premières heures de la première alternance que « les bandits de grand chemin ne se chamaillent qu’à l’heure du partage du butin ». Est-ce le cas ici ? Où se trouve Latif Coulibaly ? A t – il la bouche trop pleine au point de ne plus pouvoir dire un seul mot ?
Pour démentir la vente de deux moteurs de la pointe de sangomar évoquée par Latif Coulibaly dans son livre : Wade un opposant au pouvoir : l’alternance piégée, Wade avait convoyé une équipe de journalistes de plusieurs rédactions jusqu’à Perpignan, dans les Pyrénées orientales au sud de la France. Comparaison n’est certes pas raison. Mais dans tous les cas, c’est un scandale d’envergure monumentale qui s’est passé sous le magistère du régime actuel. Ne serait – ce que pour se donner une bonne image, et mettre leurs compatriotes en confiance, les tenants du pouvoir avaient l’obligation et la responsabilité morales, historiques presque sacerdotale de prouver qu’on pouvait compter sur eux. Hélas ! Ils ont choisi de faire moins que Wade et équipe et Latif n’est plus du coté du peuple.

Falilou Cissé

Conseiller en développement communautaire

5 Commentaires

  1. Mais quel guignole ce monsieur ! Comment tu peux demander à des journalistes de clarifier une affaire alors qu’il suffit simplement que ton protégé Sonko Fusilleur étale ses preuves dans la presse ! En plus il aime tellement parader dans les médias ! Non ne demandez pas à Paul de faire le travail de Jean à la place de Jean, c’est du nafékhisme…

  2. Lemzo, décidément tu n’as absolument rien compris. Je ne suis pas comme toi qui pense que c’est uniquement par l’injure qu’on partage ses idées. C’est à cause des gens comme vous que le président ne pourra jamais répondre aux attentes des populations. Tu pétes les plombs à chaque fois que quelqu’un mets le doigt là où ça fait le plus mal. Ce n’est pas une affaire de Sonko. Je ne suis ni Sonko, ni Macky mais le Sénégal est le seul pays au monde où cette situation peut arriver et c’est ce qui explique que tous tes amis sont des milliardaires. Explique nous comment tes appels sont devenus tous milliardaires?

  3. La plaie qui gangrène l’Afrique depuis les indépendances s’appelle CORRUPTION. Malheureusement c’est celle là venant de notre soit disante élite. Quand je pense à ce phénomène je me demande si ces gens ont une pierre à la place du coeur et de la graisse de canard à la place du cerveau. Tant qu’on ne bat pas sérieusement et sans complaisance contre ce fléau on aura beau copié et importé tous les PSE du monde il ne restera que la misère chez nous à à la fin de la journée. Depuis que ceux qui se disent être des libéraux sont au pouvoir au Sénégal o assiste à une croissance exponentielle de ce phénomène qui a finit de dépasser de loin l’addition de toutes les croissances de notre PIB au cours des 20 dernières années. Eux qui étaient de simples fonctionnaires ou des chômeurs sont devenus subitement milliardaire au point de faire des déclarations de patrimoine à coup de milliards sans que cela n’émeut personne encore moins la justice. Parlant de journalistes d’investigation il n’y en a plus au Sénégal (on doit même se demander s’il y’en avait avant). Ils ont choisit d’investir au lieu d’investiguer. Ils ont choisit d’investir dans les combines avec les hommes politiques et les hommes d’affaires, dans le mercenenariat de la plume et du micro au point qu’on ne sache plus au Sénégal qui dit vrai et qui dit faut Cette affaire des 94 milliards aurait dû servir à la justice et l’administration sénégalaises de mettre à nu toutes les combines et les chemins qui mènent à cette forme de corruption et de bradage de nos maigres ressources tirées de nos impôts et taxes. Mais on a préféré laisser de côté le principal pour s’intéresser au secondaire c’est à dire envenimer le débat sur les personnes de mamour Diallo tairou sa?r et Ousmane sonko et personne ne s’est occupé du principal. Je ne sais pas si c’est volontaire de la part de l’état pour noyer le débat mais tout m’amène à le croire.

  4. Dés que tu évoques Macky Sall et sa gestion calamiteuse aux antipodes des qualificatifs « sobre et vertueuse », tu te heurtes à son armée de supporters, assimilables à des chiens enragés, prêts à te bondir dessus. Ceux qui tous les jours que Dieu fait jettent des fleurs à ce régime et magnifient haut et fort ses actions et souvent à outrance dans toutes les presses, j’estime qu’ils sont libres de le faire, car on est en démocratie. Même si pour la plupart les raisons de ce « braquage » sont purement pécuniaires, alimentaires.
    Le peuple a opté résolument pour la démocratie dans son charte fondamental, ce n’est pas M. Sall qui l’ait instaurée dans ce pays. Le peuple l’a élu pour renforcer cette option démocratique en stimulant l’état de droit, en tant que gardien de la constitution. Pour ce faire il devait veiller à la séparation des différents pouvoirs, qui assure l’équilibre institutionnel et politique de la république. Mais force est de constater que tel n’est pas le cas, il a fait comme ses devanciers à la primature suprême. Son pouvoir s’est accru au détriment du pouvoir judiciaire qu’il avait pourtant promis de rendre indépendant. Il faut se rendre compte que l’écart entre le discours et la pratique est un caractère indéfectible chez la plupart de nos hommes politiques.
    La déception nous habite quand aux attentes, suite aux nombreuses promesses non tenues par ce régime, qui pourtant juste avant sa mise en place, suscitait des espoirs énormes au sein des populations. La mal gouvernance émaillée par les nombreux scandales, qui caractérise ce régime corrompu a fini de nous déchanter. Force est de constater que le rêve d’un Sénégal nouveau, parce que rebâtit sur la vérité et les vertus qui marquent les grands peuples, s’est effrité.
    Souhaitons une prochaine équipe avec des hommes plus compétents moins bavards, imbus d’une culture démocratique et républicaine infaillible et patriotes jusqu’au bout des ongles.

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