L’affaire des primes de la Société africaine de raffinage (Sar) a fait sa première victime. Le Doyen des juges d’instruction de Dakar, Mahawa Sémou Diouf, a inculpé et placé sous contrôle judiciaire l’ancien international de foot, reconverti dans le courtage, Chérif Sène. L’ancien Directeur général, Jean Michel Seck, l’ex-directeur administratif et financier, Ibrahima Guèye et l’actuel directeur des Ressources humaines ont été convoqués par le magistrat, en charge de la plainte avec constitution de partie civile déposée par la Sar, pour le 4 Mai prochain.
Alors qu’on est dans l’attente des auditions dans le fond dans le dossier des « primes exceptionnelles » de l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (Artp), celles de la Société africaine de raffinage (Sar), activées par une plainte de la Direction générale, ont fait une première victime. Dans la plus grande discrétion, le Doyen des juges d’instruction, Mahawa Sémou Diouf, a, il y a quelques jours, inculpé et placé sous contrôle judiciaire le courtier et ancien international de foot, Chérif Sène. Dans sa plainte avec constitution de partie civile déposée au premier cabinet d’instruction, la Sar vise nommément Chérif Sène et X, qu’elle accuse d’avoir fait main basse sur plus d’un milliard de F Cfa. Chérif Sène est désormais tenu de se présenter chaque quinzaine au cabinet du Doyen des juges, sous peine d’un mandat d’arrêt.
Jean Michel Seck, qui juge que l’unique responsable de ce scandale est Chérif Sène, avait déjà déposé une plainte contre lui au parquet de Dakar. À deux reprises, le même Chérif Sène a d’ailleurs été entendu par la Section Recherches de la gendarmerie nationale. Dans cette traque pour faire la lumière sur plus d’un milliard de F Cfa empoché dans des conditions lugubres, la Direction générale et le personnel de la Sar sont du même côté. D’ailleurs, les délégués du personnel n’avaient pas hésité à rencontrer leur ministre de tutelle, Samuel Sarr, après le Directeur général de la Sar, Carmélo Sagna, qui a finalement saisi la justice à la suite d’investigations internes.
En attendant de savoir ce que va donner l’audition des personnalités susnommées, il faut dire que la Sar respire, actuellement, du sang neuf, après avoir frôlé le gouffre. Après avoir injecté quelque 18 milliards de francs pour rentrer à hauteur de 34% dans le capital, Bin Laden group promet de décaisser dans le long terme la rondelette somme de 229 milliards de F Cfa. Le Conseil d’administration de la Sar est, d’ailleurs, convoqué dans ce sens, pour jeudi prochain.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info