Karim Wade est une cible mouvante, mais assez récalcitrante. Certes, on ne prête qu’aux riches, en ce sens que leur dos, même rond, est la destination de bien des rumeurs infondées, mais dans le genre problèmes de fric, ces accusations portées contre le fils du Président et ci-devant super ministre d’Etat, commencent à devenir récurrentes et encombrantes.
Après les milliards de l’aéroport de Paris, histoire assez rocambolesque pour manquer de crédit, et après les accusations portées par Souleymane Jules Diop, ponctuées par une plainte vidée à son avantage dans une cour du Canada, voilà que Karim Wade est rattrapé par les câbles félons de Wikileaks.
Cris d’orfraies, menaces et rodomontades s’en suivent, à travers des communiqués de son méga-ministère, dénégations que personne ne lui demande d’agiter, sauf à leur faire prendre du vent. De la pure agitation. Car, un câble de Wikileaks n’est qu’une compilation de notes que s’envoient à travers le monde, et c’est leur job, des milliers d’ambassadeurs des Etats Unis et d’autres pays depuis des dizaines d’années. Le procédé Wikileaks est controversé et contestable, mais il est là et bien là, constituant pour les journalistes des sources d’informations insoupçonnées.
Des câbles de la même source l’avaient affublé d’un surnom de « Monsieur 15% », il n’en n’a pas pris pour autant la mouche. Pourquoi ce dernier câble lui fait-il si mal, au point de menacer un cadre sénégalais irréprochable et un ambassadeur sous immunité, de plaintes pour diffamations.
C’est de la pure agitation, car il sait ne rien pouvoir faire contre ces deux personnes, au vu des termes contenus dans ce câble dévastateur. Monsieur Diarisso a déclaré ne pas se sentir concerné par les propos à lui prêtés dans ce papier de Wikileaks et madame Bernicat n’a pas à lui répondre, car elle n’aura fait que son boulot, lequel est de prévenir son administration lorsque des renseignements lui laissent penser que les intérêts de son pays sont menacés. En plus elle bénéficie de l’immunité diplomatique au moment des faits incriminés.
Les gesticulations de Karim Wade ne sont donc que pure communication, il crie au diffamé, et menace de représailles et on a envie de lui dire « chiche ! attaque en justice ces personnes !!! ». Le remède risque d’être plus violent que le mal.
Il est évident que Karim Wade est embêté par ces révélations car l’opinion à tort ou à raison, s’est faite une image de sa personne. Image vraie ou intox, c’est celle d’une personne qui gère des affaires trop importantes. Ses plaintes et ses menaces n’y changeront rien, elle lui colle à la peau. Passer à l’acte et attaquer deux personnalités qui dans ce pays, comptent autant sinon plus que lui, ne sera pas de tout repos, ni gagné d’avance.
Madame Bernicat et monsieur Diarisso, ne sont pas nés de la dernière pluie, et ne sont pas du genre à venir s’excuser platement devant un tribunal. Leur compétence et leur dignité les en préservent. Il ne peut avec eux jouer au jeu du « tu me tiens-je te tiens par la barbichette ».
Il lui reste à attaquer Wikileaks en justice. C’est assurément une autre paire de manches.
Madame Bernicat, dans la fonction qu’elle occupait, était tenue de procéder à des vérifications poussées des informations en sa possession avant transmission à l’Administration de son pays, tout simplement pour éviter les incidents diplomatiques. Si ces informations viennent d’elle, alors même Abdoulaye WADE sait qu’il faut leur accorder un sérieux crédit.
Par aillers, dire que l’histoire des milliards de l’aéroport de Paris est « rocambolesque pour manquer de crédit » c’est vachement risqué ! Que l’auteur se renseigne sur le VERITABLE objet de la discorde entre Abdoulaye WADE et Idrissa SECK qui a eu pour point culminant l’affaire dite des « chantiers de Thies ». Faire le lien avec le fait que c’est justement Idrissa SECK que WADE Abdoulaye a dépêché à Paris pour désamorcer la « bombe » de l’Aéroport et que Idrissa SECK, dit-on, ne se prive pas de dire qu’il a effectivement détourné de l’argent mais pas par le biais des chantiers de Thiès et il met au défi quiconque de prouver ce détournement !!! Une petite réflexion conduit, sans difficulté, à la bonne conclusion.