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Affaire DSK : attaquer l’image de la plaignante sera difficile

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Le New York Times a mené une enquête d’une ampleur exceptionnelle sur le passé de Nafissatou Diallo. D’après son portrait, celui d’une femme sans histoire, la tâche va être ardue pour les avocats de DSK.

Sept journalistes, des dizaines d’interviews, deux pays du monde passés au peigne fin : le New York Times a mis le paquet pour en savoir plus sur le passé de Nafissatou Diallo, la victime présumée dans l’affaire DSK. Si le quotidien américain apporte quelques détails intéressants sur l’enfance en Guinée de la femme de chambre, rien dans ce qu’il avance ne permet toutefois d’y voir autre chose qu’une simple femme sans histoire. La tâche pour les avocats de DSK s’avère donc compliquée, dont la stratégie est d’attaquer l’image de la plaignante. 

William Taylor et Ben Brafman, avaient pourtant annoncé le 26 mai dernieravoir des informations «substantielles» qui pourraient menacer la crédibilité de l’accusatrice. Mais ces annonces n’ont pas été suivies de révélations. Et toutes les interviews effectuées jusqu’alors par les médias avec des gens qui la connaissent dévoilent pour l’instant une «mère célibataire modeste et travailleuse», comme le résume le New York Times.

Le plus grand quotidien du monde plus de mille journalistes au compteur a interrogé des membres de sa famille, des collègues et des voisins en Guinée et à New York. Les noms de famille de ses proches n’ont pas été rapportés, de même que le nom et prénom de la victime, conformément à la loi américaine.

«Tout ce qu’elle a appris, c’était le Coran»

Nafissatou Diallo est née dans un hameau isolé en Guinée, à Thiakoulle, où ses frères vivent encore, sans électricité ni eau courante. Elle n’a jamais été scolarisée. «C’est une fille du village. Tout ce qu’elle a appris, c’était le Coran», a raconté son grand-frère Mamadou aux enquêteurs du quotidien américain. Leur père était un imam local qui leur enseignait les textes du livre sacré à l’aide de panneaux de bois gravés.

Elle a habité un certain temps à Conakry, la capitale guinéenne, mais le New York Times n’indique pas les raisons précises de ce déménagement. «Peut-être pour du travail», suggère-t-il.

Elle fut ensuite rappelée par son père pour être mariée à un cousin éloigné.Le couple s’est installé à trois heures de route du village, où il a donné naissance à une fille. Mais elle devint veuve, et déménagea alors de nouveau à Conakry.

En 2002, à l’âge de 23 ans, elle décide de rejoindre sa sœur à New-York. «Une migrante comme une autre âgée d’une vingtaine d’années, qui cherche à se créer une nouvelle vie», écrit le New York Times.

Le quotidien n’a pas d’information sur la façon dont Nafissatou Diallo est entrée aux Etats-Unis. Il reste un trou noir que la défense de DSK pourrait exploiter pour la discréditer. Beaucoup de candidats à un visa pour les Etats-Unis mentent en effet sur au moins un point de la liste de conditions exigées, ces conditions étant pour beaucoup de migrants difficiles à remplir.

«Une bonne employée»

A son arrivée, elle s’installe dans le Bronx, un quartier de New York où atterrissent d’autres immigrés de Guinée. Elle y est serveuse dans un petit restaurant. Comme à d’autres médias, le propriétaire du restaurant africain dresse le portrait d’«une bonne employée». Elle reçoit à ce moment là un titre de séjour permanent, mais ses avocats n’ont pas révélé exactement quels étaient les arguments de sa demande. La jeune femme peut avoir invoqué le risque de mariage forcé, ou de mutilations génitales.

Elle trouve plus tard un emploi au Sofitel, ce qui constitue pour elle un travail plus stable et un meilleur salaire. On sait que lors de ses coups de téléphone à sa famille en Guinée, la jeune femme parlait beaucoup de sa fille. On sait encore qu’elle allait parfois rendre visite à l’un de ses proches dans le quartier de New-York et qu’elle regardait le soir des DVD nigérians. Bref, le New York Times arrive à la même conclusion que d’autres médias avant lui: Nafissatou Diallo menait une vie laborieuse et discrète.

Accusés de vouloir chercher à tout prix des histoires dans le passé de Nafissatou Diallo, les avocats de DSK ont publié mardi un communiqué, où ils se sont défendus de vouloir «salir injustement la plaignante». Si tel était leur but, ce devrait être de toute façon difficile, si l’on en croit le New York Times.

lefigaro.fr

 

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