C’est une chose tout à fait insolite qui mérite d’être relevée. Le 21 octobre 2014, le Conseil Supérieur de la Magistrature a procédé à des affectations parmi celles-ci figuraient les juges des CAE. Ainsi :
Monsieur Souleymane TELIKO, est affecté en qualité de Conseiller à la Cour d’appel de Kaolack.
Monsieur Ciré Aly BA,en qualité de Procureur général près la Cour d’Appel de Tambacounda.
Monsieur Jean KANDE, en qualité Conseiller à la Cour d’appel de Ziguinchor.
Monsieur Abdoul Aziz DIALLO, en qualité de Substitut du Procureur de la République près le tribunal régional hors classe de Dakar.
Monsieur Lamine Sow, en qualité de Président de Chambre à la Cour d’appel de Tambacounda.
Monsieur André Bob SENE en qualité de Président de Chambre à la Cour d’appel de Thiès.
Madame Absatou LY, en qualité de Substitut du Procureur de la République près le tribunal régional hors classe de Dakar.
La démarche d’affectation des juges des CAE avant le terme de leur mission qui s’est terminée le 15 février 2015 démontrait, s’il le fallait, qu’ils n’ont jamais porté les habits de juges internationaux mais demeuraient toujours sous la coupe du Ministère de la justice qui venait de les nommer à des emplois judiciaires bien avant la fin de leur mission au sein des CAE.
Seulement, dés l’annonce de ces nominations, des rumeurs persistantes faisaient état du refus catégorique des juges des CAE de les accepter. Eh bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, le Conseil Supérieur de la Magistrature du 27 mars 2015 est revenu sur l’ensemble des affectations des juges des CAE.
M Souleyman Téliko est passé Conseiller à la Cour d’Appel de Thiés.
M Jean Kande devient Conseiller à la Cour d’Appel de Thiés.
M André Bob SENE devient Président de Chambre à la Cour d’Appel de Dakar.
M Abdoul Aziz Diallo devient Conseiller à la Cour d’Appel de Thiés.
M Lamine Sow est désormais Président de Chambre à la Cour d’Appel de Thiés.
Mme Absatou Ly est devenue Conseiller à la Cour d’Appel de Dakar.
Tout le monde a donc eu une belle promotion, ce sera donc une première dans l’histoire de la magistrature sénégalaise que des magistrats arrivent à faire reculer le Conseil supérieur de la magistrature présidé par le Président de la République sur des nominations rendues officielles.
Il est vrai que nous sommes dans l’affaire Habré, et quand on demande à des juges de participer à un complot, il est évident que la tutelle n’en ait plus vraiment une.
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