Nous allons aborder le sujet brûlant de l’actualité en empruntant au management sa technique dite « l’entretien d’étonnement ». Cette technique consiste à demander à un cadre de faire-part de ce qui l’a surpris dans le fonctionnement de la nouvelle structure qu’il vient d’intégrer. Ceci dans le but de mettre à profit la fraîcheur de son regard pour améliorer le fonctionnement de l’institution. Et d’ailleurs, l’étonnement n’est-il pas une valeur philosophique puisqu’il suscite interrogation et doute ? C’est justement la lecture que nous faisons de l’attitude du juge Téliko, ci-devant, Président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS).
Naturellement, les Cours et Tribunaux ont besoin, dans l’essence même de leur existence, de juges qui… jugent, en appliquant strictement la loi. C’est en ce sens qu’ils éviteront de rendre une justice désincarnée.
Assurément, en commentant une décision de justice déjà rendue et revêtue de l’autorité de la chose jugée, le magistrat Téliko, toujours prompt à pondre des déclarations et à convoquer la presse, ne cadre pas avec le serment prêté qu’il viole et violente, sans égards ni pour ses pairs ni pour le vénérable pouvoir judiciaire garant de la crédibilité de notre Etat. Cette attitude du juge Téliko, cette défiance de la loi pourtant au-dessus de tous, y compris des magistrats, doit interpeller tout citoyen soucieux de la préservation de l’Etat de droit sur la responsabilité du magistrat clairement définie dans la Loi organique N°2017-10 du 17 janvier 2017 en ses Chapitres I (Nomination, inamovibilité, serment, installation) et II (Devoirs, disciplines et privilèges des magistrats).
Étant entendu que « Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans » (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude), il est opportun de rappeler au juge Téliko que l’article 14 de ladite loi qui définit le statut des magistrats stipule que ceux-ci, « même en position de détachement, n’ont pas le droit d’adhérer à un parti politique ». Et que « toute manifestation politique leur est interdite ».
Mieux, dans le même article il est précisé que : « Toute manifestation d’hostilité au principe ou à la forme du gouvernement de même que toute démonstration politique incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions, leur sont également interdites. Ils sont inéligibles aux assemblées politiques. Ils ne peuvent ni se constituer en syndicat, ni exercer le droit de grève. Il leur est également interdit d’entreprendre une action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions ou d’y participer ».
Sachant mieux que quiconque ces dispositions de la loi, le comportement, pour le moins paradoxal de Téliko révèle une étrange démarche qui cacherait un agenda qui n’a rien à voir avec l’indépendance de la Justice et la Défenses des membres de son Association, l’UMS qui ne serait pour lui, qu’un tremplin pour préparer ses premiers vols dans l’espace politique.
Pour conquérir cet espace politique, le juge Téliko devra avoir le courage de troquer la toge du juge contre la veste et la cravate du politicien, qui ne sera plus soumis à l’obligation de réserve dans l’exercice de « sa liberté d’expression ».
Comme l’a clairement dit l’ancien Président de l’UMS, le juge Aliou Niane : « (…), je m’inscris en faux contre les objectifs visés. Pour ma part, je considère que le fait de commenter une décision de justice est une faute… », toute personne honnête doit condamner l’attitude de Téliko, attitude qui sape le moral des magistrats et discrédite leur travail.
Face à cette précision de taille faite par un de ses pairs, Souleymane Téliko, comme pris de panique, est allé chercher le paravent politique, actionnant ainsi la publication de communiqués émanant de la coalition TAXAWU SÉNÉGAL de Khalifa Sall, dont il semble être très proche (…Tiens, tiens ?!), et du FNR. Le dévoilement ? Allez savoir…
Mais c’est tout le problème du juge Téliko, gagné par une opinion dissidente qui cherche coûte que coûte à jeter le discrédit et à dézinguer la Chancellerie, sans fondements factuels suffisants, ni arguments juridiques. En agissant ainsi, le juge Téliko orchestre une véritable mise en scène, en tentant de mobiliser l’opinion et certains de ses collègues, affidés dans un combat politico-politicien. Et cela, à travers un mépris au zénith, en demandant le départ du ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Ce qui constitue une autre violation flagrante de l’alinéa 2 de l’article cité plus haut. Pire encore, l’oisillon politique s’est pris au piège de sa propre turpitude, en exigeant « l’abandon immédiat de la procédure judiciaire initiée contre lui ». Et comme le ridicule ne tue point, dans un de ses fantasmes corporatistes, M. Téliko veut que ses confrères le soutiennent dans ses grosses prises de liberté avec la vérité. Tout ce qu’il veut, c’est l’absolution de sa faute ayant consisté à remettre en cause l’autorité de la chose jugée, en commentant la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO sur l’affaire Khalifa Sall.
Monsieur le juge Téliko quand est-ce qu’allez-vous comprendre que s’assumer est une responsabilité individuelle ?
Alors comme le dit l’adage : « celui qui accepte sa nature de cabri doit assumer la responsabilité de son odeur » !
C’est un paradoxe de crier sur tous les toits et minarets son indépendance et vouloir nier aux institutions de la République leur mission, qui est d’assurer la régulation de ce principe de responsabilité des juges, nécessaire à l’indépendance de la justice. Heureusement que le Premier Président de la Cour suprême, M. Cheikh Tidiane Coulibaly, l’a bien rappelé dans sa dernière sortie médiatique, en déclarant ceci : « Il faut éviter de faire de la magistrature un enjeu politique ». Et de rappeler « qu’aucun n’a intérêt à fragiliser l’institution judiciaire ».
L’indépendance est l’un des piliers de la justice et de la démocratie.
Ce qu’a très bien compris le ministre de la Justice qui est très à l’aise sur le sujet et ne se fait pas taciturne vis-à-vis de la modernisation du système judiciaire.
Il ne faudrait pas non plus laisser l’indépendance échapper ou déborder du cadre défini par les lois et règlements.
Depuis son avènement à la tête de Chancellerie, le ministre de la Justice a toujours abordé les vrais sujets, portant sur une véritable réforme de la Justice, en bannissant l’immobilisme laxiste, et s’est toujours refusé de tomber dans la cécité corticale du Président de l’UMS qui fait dans le corporatisme béat.
Il ne s’agit pas ici de s’attaquer aux honorables magistrats, mais de constater et de dénoncer l’instrumentalisation politicienne de l’UMS par le juge Téliko, pour sa promotion personnelle.
Téliko et compagnie doivent comprendre enfin que ce pays a changé et que les Sénégalais avertis ne seront plus abusés par des maîtres chanteurs qui marchent à contre-courant de l’Histoire.
Alors, que devons-nous faire face au piège grossier de ce politicien du dimanche qui a fini de piétiner son serment et qui cherche à installer la division au cœur du pouvoir judiciaire, un des piliers de notre Etat pays ?
Non Téliko, nous ne tournerons pas le dos à la dignité et nous ne serons jamais dans un calcul intéressé pour défendre les lois et les règlements du Sénégal face à votre monstrueuse manipulation. Le meilleur service que vous rendrez à vous-mêmes et au Sénégal, c’est de répondre devant la juridiction compétente, qui vous a convoquée. C’est là, et là seulement, que tous les honnêtes citoyens qui ont foi en notre Justice, vous attendent. Et nulle part ailleurs, surtout pas…, du porter-presse, du porter-syndicats ou de viser le méga-show médiatique. Ce n’est pas le prétoire idéal…
En vérité, cette affaire Téliko est « une affaire de justice », comme l’on dit et redit beaucoup de personnalités du pays dont le Président Cheikh Tidiane Coulibaly. Le Garde des Sceaux n’a fait que transmettre la convocation que l’IGAJ a adressée à Téliko, en vue de le faire déférer devant le Conseil de discipline.
C’est pourquoi, nous rappelons que notre champ d’actions sera, après avoir fait tomber le masque de l’apprenti politicien Téliko, nous entamerons un débat scientifique sur les réformes et la modernisation de notre système judiciaire, comme déjà enclenché par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Malick Sall.
En effet, depuis sa nomination à la tête de la Justice, il s’emploie quotidiennement à la mise en œuvre d’actions concrètes pour PLUS DE CONFIANCE en notre système judiciaire et PLUS DE DIGNITE à ceux qui l’incarne.
Nous condamnons avec vigueur et rigueur les sorties de Téliko et ses soutiens corporatistes, syndicaux et politiques, faits dans le funeste dessein de salir les dignes magistrats qui résistent au terrorisme intellectuel des opposants.
Nous disons non, à ces parangons de la vertu, peu vertueux, et manifestons à haute et intelligible voix, notre soutien indéfectible à Son Excellence, Monsieur le Président, Macky Sall, au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Me Malick Sall, et condamnons toutes les tentatives sordides d’une certaine opposition politique, en manque de vision et de visibilité, cherchant à manipuler certains magistrats pour les rapprocher de son candidat et, ainsi les rallier à sa cause…
Tous debout, pour l’égalité des citoyens devant la justice !
Tous debout pour une justice indépendante, dans un Etat de droit et de liberté de tous, par tous et pour tous !
PROSPECTIVE RÉPUBLICAINE/UNION DES CADRES DE MATAM (PR/UCM)