La justice a relancé une enquête sur des soupçons de « violation du secret de l’instruction » par l’Elysée en 2011, sous Nicolas Sarkozy, à cause d’un communiqué en marge de l’affaire Karachi, a appris l’AFP de source proche du dossier. La cour d’appel de Paris, contre l’avis du parquet général, a annulé le 6 novembre le non-lieu qui avait bénéficié à Nicolas Sarkozy en août 2016 et ordonné la reprise de l’information judiciaire pour « violations du secret de l’instruction et du secret professionnel », et pour complicité et recel de ces délits
. Des parties civiles avaient fait appel. Attentat de Karachi Le 20 septembre 2011, l’Elysée avait indiqué dans un communiqué que « le nom du chef de l’Etat n’apparaît dans aucun des éléments du dossier » financier, ouvert en parallèle à l’enquête sur l’attentat de Karachi, qui avait fait 15 morts, dont 11 ouvriers français de la DCN (Direction des constructions navales), le 8 mai 2002.
Ce texte avait été diffusé peu après les mises en examen de deux proches du chef de l’Etat, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, dans ce volet sur le possible financement occulte de la campagne d’Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy fut au gouvernement le ministre du Budget et le porte-parole. De nombreuses voix avaient dénoncé une intrusion de l’exécutif dans une procédure judiciaire. L’avocat de familles de victimes de l’attentat, Me Olivier Morice, avait porté plainte avec constitution de partie civile en juin 2012 contre l’ancien président.
Non-lieu « C’est une belle victoire », s’est réjoui Me Olivier Morice qui avait contesté le non-lieu. « La chambre de l’instruction considère que l’enquête n’est pas allée jusqu’au bout pour faire la lumière sur les circonstances de l’élaboration du communiqué qui constitue à notre sens une violation du secret de l’enquête et de l’instruction », a commenté l’avocat.
Outre Nicolas Sarkozy, les juges avaient également ordonné un non-lieu pour son ancien ministre de l’Intérieur, l’actuel eurodéputé Brice Hortefeux et celui qui fut à l’Elysée son conseiller chargé de la communication, Franck Louvrier. Thierry Gaubert, qui était au cabinet de M. Sarkozy, seul poursuivi devant le tribunal correctionnel, a vu son renvoi confirmé pour « subornation de témoin »,
son ex-épouse qui l’avait mis en cause dans le dossier financier. Balladur mis en examen En 2017, Nicolas Sarkozy a été entendu comme témoin dans ce volet qui vaut à Edouard Balladur d’être mis en examen pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux ». L’affaire n’a toujours pas été jugée.
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