L’adjoint du commandant de la brigade de gendarmerie de Kédougou, le maréchal des logis chef Ahmet Bessine Diop, a été condamné, vendredi, à deux ans de prison ferme par la Cour d’appel de Kaolack (centre) qui l’a reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de Kékouta Sidibé. La juridiction l’a aussi astreint à payer une amende de 200.000 francs CFA. L’affaire Kékouta Sidibé, un sourd-muet de 35 ans mort en détention dans la nuit du 12 au 13 août dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Kédougou, a ainsi connu son épilogue.
Elle avait été appelée à l’audience du 12 octobre de la Cour d’appel de Kaolack, avant d’être renvoyée au 22 novembre dernier.
C’est Sidya Bodian, président de chambre, qui a lu le réquisitoire de l’avocat général Amady Diouf, qui a requis trois ans de prison à l’encontre de l’accusé.
Il a annoncé que la Cour d’appel allait décerner un mandat d’arrêt contre l’homme en bleu, absent à l’audience.
La famille de la victime, satisfaite du verdict, a remercié les avocats, Mes Assane Dioma Ndiaye et Souleymane Niang, et souligné la justesse des magistrats, a indiqué Abdoulaye Sidibé, jeune frère du défunt Kékouta convaincu, que tout Kédougou va adhérer à cette décision de justice.
Lors de son interpellation, le dimanche 12 août dernier, Kékouta Sidibé aurait, selon des ONG de droits de l’homme (Amnesty International Sénégal, LSDH et Raddho), été traîné sur 30 mètres puis ligoté, après avoir refusé d’obéir aux gendarmes. Ces organisations avaient exigé l’ouverture immédiate d’une enquête
L’annonce de sa mort avait alors suscité une vive tension dans la ville, et sa famille qui avait porté plainte contre les hommes en bleu s’était résignée à enterrer le défunt après l’autopsie faite à Dakar.