La raison d’Etat, c’est la raison que les tenants d’un pouvoir pensent être la meilleure. Cette raison d’Etat, peut être à l’origine de dérapages invraisemblables chez les hommes d’Etat. Cette raison d’Etat enfante également des monstres qui dans plusieurs des cas, se retournent contre l’Etat allant même jusqu’à menacer son existence, sa stabilité. La raison d’Etat prévaut dans plusieurs dossiers d’Etat aux soubassements nébuleux. Elle est souvent assimilée au complot d’Etat.
Au Sénégal, nous avons connu des dossiers qui ont eu à secouer la République. Ce sont : l’affaire Me Babacar SEYE, le naufrage du Joola, l’assassinat des 06 policiers, le supposé coup d’Etat de 1962, les événements de 1988… Ce sont des temps forts inoubliables de l’histoire politique de notre pays.
L’affaire Me Babacar Sèye dans laquelle était cité Me Abdoulaye WADE par le Ps et le coup d’Etat de 1962 imputé à Mamadou Dia par l’Ups, concernent deux hommes politiques qui ont assumé des charges au sommet de l’Etat. En politique, il y a des complots qui se retournent toujours contre leurs instigateurs.
Les violations qu’il a subies sous le règne du Ps, ont fait de Me Abdoulaye WADE, un monstre devenu bourreau d’Abdou Diouf et son parti. Qu’a-t-il fait lui aussi ? De 2000 à 2008, son régime avait commis l’erreur fatale de créer deux monstres politiques : Idrissa SECK et Macky SALL. Le dernier a appris des erreurs du premier en évitant les traquenards sur son chemin jusqu’à succéder à son ancien mentor à la magistrature suprême.
Là, on aborde le dernier virage du premier mandat du leader de l’Apr qui a fait de Karim WADE le monstre qui risque de compromettre son second mandat même entre quatre murs. Dans tous ces événements qui ont marqué la vie politique de notre pays, le mot qui passe en boucle, telle une bande annonce, est : COMPLOT. Complot contre Mamadou Dia, contre Me Abdoulaye Wade, contre Idrissa SECK, contre Macky SALL et maintenant contre Karim WADE.
Deux cas nous intéressent au vu de l’actualité nationale de ces derniers jours. C’est l’affaire Me Seye relancée par Clédor Séne et l’affaire Karim WADE relancée par le Président Macky SALL qui aurait confié qu’il n’accordera jamais une grâce à Wade fils. Ce sont donc deux complots au sommet de l’Etat du Sénégal dont un père et son fils sont victimes. Wade a été arrêté en 1993, et en 2013, c’est-à-dire 20 ans après, son fils est arrêté.
ASSASSINAT DE ME SEYE : Wade victime d’un complot d’Etat
Nous n’allons pas entrer dans les détails de cette affaire qui avait défrayé la chronique et continue d’alimenter les débats dans les lieux publics et privés depuis plus de 20 ans. La récente sortie de l’un des accusés, Clédor Sène a laissé apparaître des indices flagrants d’un complot contre le président WADE. La réponse aux questions suivantes pourrait nous édifier sur certains faits qui pourraient être à l’origine de ce meurtre ignoble :
-Est-ce que si les résultats des élections législatives de 1993 étaient favorables au Ps, Kéba MBAYE allait démissionner ? Rappelons que, trois mois avant, le candidat du Ps avait été déclaré vainqueur sans que le juge n’ait éprouvé le désir de démissionner. Qu’est ce qui s’était donc passé ?
-Est-ce que si les résultats des élections étaient favorables au Ps, la Juge Andrésia Vas allait rendre le tablier elle aussi ? Que s’était-il passé ?
-Qui a fait revenir la Juge Andrésia VAS sur sa démission ?
-Pourquoi la Commission de recensement des votes n’avait pas donné les résultats provisoires comme le recommandait la loi ? Qui a cautionné cette entorse faite à la Loi ?
-Pourquoi le Juge n’avait pas instruit du côté du PS alors qu’il y avait une piste du parti socialiste ?
-Pourquoi le chauffeur de Me Babacar SEYE a fait un grand tour pour se rendre à l’hôpital Principal lorsque le Juge a été atteint d’une balle ? Il a mis trop de temps avant d’arriver à l’hôpital. Pourquoi ?
-Me Sèye était-il réellement vivant lorsque son chauffeur quittait son bureau au Conseil constitutionnel ?
-D’où venait la balle que l’ancien Ministre Madieng Khary Dieng tenait dans ses mains devant les caméras de l’ORTS ?
-Qui avait demandé à la bande à Clédor Sène de ne pas interjeter appel après le verdict première instance ?
-Pourquoi le procès a été bâclé ?
-A la Cour d’Assises, des prévenus sont condamnés à des peines de perpétuité. Pourquoi cette bande accusée de meurtre d’un Juge n’a pas été sévèrement condamnée par les Magistrats qui ont vu un des leurs sauvagement assassiné ? Clédor s’est lui-même posé cette question pertinente toujours sans réponse.
-Durant toute leur condamnation, la bande a eu un traitement de faveur dans la prison. Pourquoi cela ? Qui a négocié ces privilèges ?
-Pourquoi Clédor SENE a interpelé Djibo KA, Ousmane Tanor Dieng et Madieng Khady DIENG ?
-Pourquoi ces derniers refusent d’en parler pour que la vérité éclate enfin ?
WADE A ACCEPTE LE NDIGEUL DE SERIGNE SALIOU EN 1993
Me Babacar SEYE a été assassiné dans un contexte politique où le pouvoir socialiste avait perdu la confiance du peuple sénégalais. Le Pape du Sopi contrôlait la majorité alors que la minorité était aux affaires. Lorsqu’en 1993, la victoire de Me Abdoulaye WADE a été confisquée par Abdou Diouf, le marabout Serigne Saliou Mbacké aurait demandé au Pape du Sopi d’éviter de faire toute déclaration qui plongerait le pays dans le chaos.
Le père de Karim WADE a suivi le conseil du Saint Homme en demandant aux Sénégalais de faire des élections législatives le second tour de la présidentielle de 1993. Il remportera ces scrutins hauts la main avec 65 députés, le PS se retrouvait avec 35 députés. Cette défaite était inacceptable pour les socialistes puisqu’elle allait créer une cohabitation à l’Assemblée Nationale. Malgré tout, ce complot contre WADE n’avait pas empêché à DIOUF de perdre le pouvoir au terme de son septennat suivant qui avait pris fin en 2000.
ENRICHISSEMENT ILLICITE : Un autre Wade victime de complot
Un autre WADE, un autre complot. Détournons-nous des titres alarmants de cette presse du Palais prompte à croquer du Karim, pour regarder enfin la vérité en face. Wade fils est victime d’un complot qui dépasse les frontières du Sénégal. Cette affaire est commanditée par des lobbies politico affairistes et exécutée par Macky SALL. Accusé de s’être enrichi à hauteur de 694 milliards de FCFA par la CREI, la Commission d’Instruction avait du mal à asseoir cette accusation avec des éléments de preuves suffisants.
Les Commissions rogatoires envoyées sur tous les Continents du monde sont rentrées bredouilles. Face à cette difficulté à prouver les faits reprochés à Karim, ce complot politique exigeait dans sa phase de mise en œuvre, une campagne médiatique pour asseoir dans l’esprit des Sénégalais, la culpabilité de l’ancien Ministre d’Etat avant jugement. Mais la mayonnaise n’a pas pris et les faits qui disculpent Karim ont trop pesé sur la balance de l’opinion publique.
L’arrestation de Karim WADE était l’acte1 d’un complot qu’il fallait à tout prix exécuter. Cela explique les nombreuses violations dans la procédure en amont comme en aval. Il fallait arriver à une condamnation médiatique avant celle politique. Le pouvoir est passé par ses proches pour l’atteindre. Certains ont cédé et accepté couteau à la gorge, de jouer le jeu du régime pour échapper à la prison. Les récalcitrants ont eu le même sort que Karim.
A un moment donné de ce feuilleton, c’est la presse du Palais qui dirigeait les enquêtes et livrait le contenu des PV d’audition en violation du secret de l’instruction au vu et au su de Dame Justice. Elle annonçait mêmes les prochaines personnes à passer devant la CREI. Cet accompagnement médiatique était nécessaire pour adouber le Parquet spécial.
Les 99 milliards du compte de Monaco, les 47 milliards du compte de Singapour inventés par les enquêteurs ont rendu ridicule ce régime clanique qui avait fini de montrer ses tares dans la gouvernance judiciaire. Là où les Sénégalais attendaient de voir les 694 milliards de FCFA rapatriés pour financer des projets porteurs d’emploi, l’Apr et ses alliés se perdaient dans des documents notariés des sociétés ouvertes par Bibo qui en est le bénéficiaire économique. Aucun compte bancaire, aucune société ne porte le nom de Karim WADE.
Cette absence de preuve en dépit des accusations graves, a véritablement décrédibilisé ce Gouvernement qui, de par ses incohérences dans la gestion du dossier, a fini de faire de WADE fils une victime de Macky SALL aux yeux des Sénégalais réfractaires à l’injustice. Ces maladresses du pouvoir dans le management du dossier de Karim WADE par la CREI, ont fait naître un monstre dans la prison de Reubeuss.
Les Sénégalais veulent comprendre ce que Macky SALL reproche réellement à Karim puisqu’ils ont dégagé en touche les accusations d’enrichissement illicite pour absence de preuve. Les Sénégalais ont classé ce dossier sans suite, et les questions qui reviennent souvent sont :
-Où sont les milliards que Karim WADE a pris ?
-Ils sont dans quelle banque du monde ?
-Pourquoi Macky SALL tarde à ramener les 694 milliards pour financer les jeunes ?
-Pourquoi les notaires qui auraient délivré de faux actes notariés au profit de Bibo n’ont-ils pas été arrêtés ?
-Pourquoi Macky SALL confisque la villa de Me WADE sise au Point E ?
-Pourquoi Karim WADE est victime d’acharnement de la part de Macky SALL qui en a fait l’unique cible à abattre ?
-Pourquoi avoir condamné Karim WADE et vouloir réformer la CREI ?
-Qu’est ce qui n’est pas bon dans la CREI pouvant nécessiter une réforme ?
Ce complot orchestré à la CREI a fait de Karim WADE le monstre qui colle la frousse aux tenants du pouvoir. Il hante le sommeil de Macky qui ne sait plus par quel bout prendre cette affaire. «Affaire Karim WADE : Un caillou dans la chaussure de Macky» disait la chaîne de télévision française «iTélé».
KARIM ACCEPTE LE NDIGEUL DE SERIGNE CHEIKH MATY LEYE
Le crime a été imparfait du fait des manquements et des grandes victoires internationales remportées par Karim WADE sur Macky SALL. Dès le lancement de la traque, les organisations de défense des droits humains la Raddho, la FIDH, la Ligue Sénégal et Amnesty International ont dénoncé le caractère inique de la CREI. Malgré leur opposition, le pouvoir n’a jamais voulu réformer cette Cour. Même Me Sidiki KABA qui la défend aujourd’hui n’en voulait pas non plus. Mais ce complot sur commande devait être exécuté quelle que soit la situation.
Il sera agressé devant la Cour, son avocat interdit de parole. Karim WADE entame une grève de la faim stoppée par le Khalif Général des Mourides Serigne Cheikh Maty LEYE. Il accepte le «Ndigeul » mais poursuit son boycott de la mise en scène organisée par la CREI dans la salle 4 du Palais de Justice.
Partout à travers le monde, cette cour qui viole les droits des prévenus est dénoncée. En dépit de tout, le régime tenait à liquider l’ancien Ministre d’Etat qui bénéficie d’un classement sans suite au parquet de Paris, au Usa, au Liban et à Singapour. A travers une lettre signée par ses avocats, Karim WADE invitait la Banque mondiale à ouvrir une enquête sur les 47 milliards de F CFA de Singapour. L’institution financière internationale ne verra rien. Le compte était faux. Le très inspiré Alboury Ndao l’a reconnu.
Il enregistre une autre victoire aux Nations Unies suite à l’avis émis par le Groupe du Travail qui parle d’une détention arbitraire avant d’exiger sa libération. Sur le plan international, Karim WADE gagnera tous ses duels contre Macky SALL sauf devant les juridictions sénégalaises. Même devant la justice du Peuple, le président SALL a perdu son procès face à Wade fils devenu l’homme le plus populaire du Sénégal depuis son arrestation. La preuve est donnée par Facebook qui dit que depuis l’arrestation de Karim, 2 millions 400 mille Sénégalais ont mis sa photo sur leur profil. Dans la récente étude de Google effectuée sur les cherches, Karim a obtenu 6600 points contre 4400 pour Macky et Me Abdoulaye WADE suivi d’Idrissa SECK 2200 points. Le complot sur commande a créé un monstre à plusieurs têtes (Karim Wade) qui plonge Macky dans des nuits cauchemardesques.
Dans l’affaire Me Babacar Sèye tout comme dans l’affaire Karim WADE, le peuple attend toujours d’être édifié car les deux verdicts ont laissé les Sénégalais sur le faim.
Mamadou Mouth BANE
Journaliste