XALIMANEWS- L’affaire du Programme des domaines Agricoles Communautaire (PRODAC) connait de nouveaux rebondissements. Au moment où l’ancien coordonnateur, Mamina Daffé et le gérant de la société Tida, Ibrahima Cissé, ont été placés en garde à vue. Détenus à la Division des investigations criminelles (Dic), ils sont, tous deux, soupçonnés de détournement de deniers publics, escroquerie, et corruption.
Libération apporte une confirmation sur l’existence d’un rapport de l’Inspection générale des Finances (Igf). Celui-ci avait, notamment, le coeur de la condamnation de l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko.
Ayant été transmis à la DIC, ce rapport, dévoile le journal, avait entrainé l’audition de Khadim Ba de Locafrique, principal bailleur du Prodac. Nos confrères expliquent que M. Ba avait déjà alerté sur des pratiques douteuses en recevant des factures suspectes. C’est plus tard que l’enquête s’est accélérée et implique, aujourd’hui, Mamina Daffé et Ibrahima Cissé.
En effet, le rapport de l’Igf stipule l’agent judiciaire de l’État avait été invité à traduire Ibrahima Cissé en justice pour « faux, usage de faux et escroquerie », occasionnant un préjudice de 517.864.401 FCFA à l’État. La société Tida, créée en 2015, avait reçu un contrat pour la gestion du transit des biens du Prodac en 2017, malgré sa raison sociale limitée au « commerce de détail hors magasin ». Le lien personnel entre Daffé et Cissé, ainsi que le fait que ce dernier soit le frère de Bafodé Cissé, un haut responsable du Prodac, a soulèvé des questions sur des possibles conflits d’intérêts.
Ainsi, les investigations ont révélé que faute de compétence dans le domaine, Ibrahima Cissé avait sous-traité les services de transit à la société Itaa, tout en facturant au Prodac des montants gonflés sous le nom de Tida. Ce système de fausses factures incluait des majorations injustifiées sur divers frais et services.
Par ailleurs, M. Daffé est également soupçonné d’avoir validé des paiements pour des tranches de démarrage sans garantie, et d’avoir approuvé des versements de 6,8 milliards de FCFA sans contrôle préalable à l’entreprise israélienne Green 2000. Lors de sa garde à vue, Mamina Daffé, se déclarant souffrant, a été transféré à l’hôpital Principal de Dakar.