XALIMANEWS- Les membres de la Commission ad hoc chargés d’entendre Ousmane Sonko sont connus. Mais l’opposition s’interroge sur l’opportunité de lever l’immunité parlementaire du leader de Pastef alors que le réquisitoire introductif du procureur de la République parle de plainte contre X.
L’Assemblée nationale ne perd pas de temps dans la procédure relative à la levée de l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko. Hier, les 11 membres de la Commission ad hoc ont été installés par la Commission des lois. Il s’agit de 8 députés de la majorité (Dié Mandiaye Ba, Mame Bounama Sall, Adji Mergane Kanouté, Aymérou Gningue, Mamadou Oury Baïlo Diallo, Mously Diakhaté, Pape Biram Touré, Demba Babael Sow), 2 de l’opposition (Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly et Moustapha Guiraasy) et 1 non-inscrit, en l’occurrence Fatou Ndiaye de Rewmi. Ils seront ainsi chargés de convoquer et d’entendre le leader de Pastef, accusé de «viol et de menace de mort» à l’Institut «Sweet Beauty» par la masseuse Adji Sarr.
Les non-inscrits récusent Fatou Ndiaye et désignent Cheikh Bamba Dièye
Même si elle est coordonnatrice des non-alignés pour le mois de février, Fatou Ndiaye n’est pas choisie par ses pairs dans la Commission ad hoc sur l’affaire Sonko. Dans une note, Cheikh Bamba Dièye informe que c’est lui qui a été choisi. «La veille, dans notre groupe WhatsApp, les non-inscrits ont porté leur dévolu sur moi. Et Fatou Ndiaye est bien membre du groupe. Même, l’intéressé, Ousmane Sonko, a adhéré au choix porté sur ma personne. A notre grande surprise, elle s’est auto-désignée», a-t-il dit. Joint par téléphone, le député élu sur la liste de Taxawu Senegaal explique : «Elle est membre de Rewmi, donc de la mouvance présidentielle. Elle ne peut s’opposer à ce que dira la majorité. Or, cette affaire est très sérieuse et sensible parce qu’il s’agit de lever l’immunité parlementaire d’un député. Même un criminel a droit à un défenseur, à la justice et à la transparence. Et, avec mes camarades non-inscrits, nous entendons soutenir Sonko dans cette épreuve.» Cheikh Bamba Dièye annonce qu’ils vont adresser une correspondance au président de l’Assemblée nationale aujourd’hui.
L’opposition refuse de voter pour un réquisitoire contre X
En attendant la ratification de la liste des membres de la Commission ad hoc prévue demain, l’opposition dénonce des vices de procédure. Durant la séance d’installation des membres de la Commission ad hoc, le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie a pointé l’absence d’identification de l’accusé principal dans le réquisitoire introductif du procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. «On ne peut lever l’immunité de Sonko si c’est un réquisitoire contre X», a déclaré Serigne Cheikh Bara Dolly Mbacké. Sans surprise, l’opposition ne compte pas voter cette requête de la justice pour la clarification de cette affaire de mœurs qui pollue l’espace politique. Pour le Pds, c’est la suite logique de la ligne tracée par son Secrétaire général national. Me Abdoulaye Wade a demandé, dimanche, aux députés libéraux de ne pas voter cette levée de l’immunité parlementaire. Même s’il dit avoir «le sentiment que Sonko a manqué de prudence et a été piégé», mais aussi que «son inexpérience a été exploitée par un adversaire puissant et futé qui connaît ses faiblesses».
LeQuotidien