En Afrique du Sud, les organisations de la société civile s’inquiètent à la veille d’une manifestation contre les étrangers prévue ce vendredi 24 février. Un groupe d’habitants d’un des plus gros townships de Pretoria a prévu un rassemblement pour protester contre le crime et les étrangers – qu’ils estiment responsables du chômage et du trafic de drogue. Depuis 10 jours, les incidents contre les étrangers se multiplient autour de Johannesburg et de Pretoria.
La diaspora africaine, la société civile et la commission des droits de l’homme mettent en garde. Les étrangers vivant dans le pays ne sont pas responsables de tous les maux. Au départ des violences, des habitants d’un quartier sud de Johannesburg en colère contre les Nigérians qu’ils accusent de trafic de drogue et de prostitution. Des maisons – soupçonnés d’être des lieux de prostitution – ont été incendiées. Mais depuis, les incidents se sont propagés, notamment aux commerçants étrangers.
Pour Gushwell Brooks de la Commission sud-africaine des droits de l’homme, même si les Sud-africains ont des préoccupations légitimes ils ne doivent pas se faire justice eux-mêmes. « Tout d’abord ces violences vont à l’encontre de la loi, explique-t-il. Elles ne permettent pas à ceux qui sont accusés de se défendre. Il s’agit d’une communauté qui prend les choses en main, et on a vu que ça débouche sur de la violence. Deuxièmement, cette violence semble ne cibler que des étrangers. Et donc comment ne pas parler de xénophobie. Car la criminalité est un problème de société, qui n’a rien à voir avec la couleur ou l’origine de quelqu’un. »
Les organisations craignent notamment qu’une manifestation anti-étrangers prévue vendredi dans l’un des plus gros townships de Pretoria ne dégénère et appelle le gouvernement à interdire tout rassemblement.
Rfi.fr