XALIMANEWS-Jeudi 9 mai, en soirée, le Sénat du Nigeria a proposé un amendement visant à instituer la peine de mort pour les personnes reconnues coupables de trafic de drogue, remplaçant ainsi l’emprisonnement à vie comme peine maximale.
Depuis plusieurs années, le Nigeria est aux prises avec une augmentation alarmante du trafic de drogue, incluant des substances telles que le Tramadol, l’héroïne et la cocaïne. Pour dissuader ce fléau, le Sénat prône l’application de la peine de mort. Toutefois, Isa Sanusi, représentant d’Amnesty International au Nigeria, s’oppose à cette approche. Selon lui, le Sénat devrait plutôt rechercher des solutions plus efficaces pour combattre le trafic de drogue. Il souligne que la peine de mort n’a jamais été efficace pour réduire la criminalité. Il est crucial d’examiner les facteurs sociaux et économiques qui poussent les individus à se tourner vers le trafic de drogue avant de prendre des mesures aussi extrêmes.
Outre le trafic de drogue, la peine de mort est déjà en vigueur dans le pays pour des infractions liées au terrorisme ou à l’homosexualité. Cependant, malgré cette législation, aucun condamné n’a été exécuté depuis 2016. Ce statu quo est jugé insuffisant par les militants des droits humains : « Même si dans les faits, les exécutions n’arrivent pas, le Nigeria a un des plus hauts taux de condamnation à mort. Nous pensons que même les condamnations ne devraient pas avoir lieu. Le Nigeria devrait supprimer la peine de mort de sa loi, de ses sanctions, de son code civil. Il devrait suivre la ligue des pays abolitionnistes. » Selon RFI, il semble que la question de la peine capitale au Nigeria soit toujours en suspens, avec les deux chambres devant encore harmoniser le projet de loi sur le trafic de drogue.