XALIMANEWS – En mai 2015, le gouvernement nigérien a fait adopter un texte interdisant le trafic illicite de migrants. Les contrevenants risquent « de un à 30 ans de prison », « des amendes de 3 à 30 millions de francs CFA (4.500 à 45.000 euros) », ainsi que « la confiscation » des véhicules.
« C’est comme si on donnait une claque à un enfant sans qu’il sache ce qu’il a fait de mal ». Issouf Maha, maire de Tchirozérine, près d’Agadez, porte du désert au Niger, résume ainsi le « ressenti des populations » après l’application de cette loi.
Elle a commencé à être appliquée de « manière vigoureuse à partir d’août 2016 », a affirmé à l’AFP le ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum. Plus « d’une centaine de passeurs » ont été interpellés, une centaine de véhicules saisis et « près de 7.000 migrants ramenés à Agadez », ajoute le ministre qui estime qu’il faut lutter contre « tous les trafics (migrants, armes, drogue) qui sont interconnectés ».
Par conséquent, passeurs et « coxeurs » (rabatteurs) sont désoeuvrés, mais commerces, banques et transporteurs pâtissent aussi de l’absence de milliers migrants, qui, malgré leur pauvreté extrême, faisaient vivre la ville, point de passage vers la Libye et l’Europe.
Soutenu par l’Europe, le Niger a adopté un « programme de 300 milliards de CFA » (460 millions d’euros), plan global avec une composante sécuritaire (30%) mais aussi économique et civile (70%), qui doit « concerner tous les domaines d’activités », explique M. Bazoum.
Cette somme fait fantasmer les habitants d’Agadez: « Quand est-ce qu’on va voir l’argent que l’Europe a donné ? Toujours il y a des réunions mais pour nous il n’y a rien. On a des femmes et des enfants et on attend », peste Abdoulaye Alora, coxeur de 45 ans.
Issouf Maha, également secrétaire général de l’association des municipalités de la région d’Agadez, craint que l’interdiction de travailler avec les migrants ne pousse les chômeurs vers des activités illicites déjà omniprésentes: trafic de cocaïne, d’armes ou de voitures volées.
Mais selon un observateur, le soutien européen à la lutte contre le trafic des migrants au Niger est un coup d’épée dans l’eau: « On traite les symptômes pas les causes. Tant qu’il y aura plus de 50% de chômage des jeunes dans les pays africains, il y aura des migrants qui passeront par Agadez ou ailleurs ».
Ce trafic organisé par des Nigériens, des Algériens, a rapporté des milliards en quelques années à leur organisateurs ! Ce ne sont que des négro-Africains qui sont acheminés, jamais un Nigérien ne s’aventure dans ce piège mortel, ils regardent faire ! Pauvres nègres !