Des transactions à hauteur de 23.220 Dollars sont passées inaperçues dans les caisses d’Ecobank. La boîte poursuit la commerçante Wouly Sanké pour escroquerie en usant de faux billets en dollars, lors des échanges effectués à la caisse située à l’agence de « Poste Thiaroye ». Le procureur a requis l’application de la loi. Délibéré le 5 Août prochain.
Hier, le Tribunal des flagrants délits de Dakar s’est penché sur le dossier de la dame Wouly Sanké, poursuivie pour escroquerie au préjudice de la société Ecobank. En effet, cette dernière, selon l’avocat de la partie civile, a effectué des transactions dans une des caisses de la boîte se situant à la poste de Thiaroye. Elle aurait effectué des échanges, quasiment à trois reprises, d’un montant total de 23.220 dollars ; ce qui équivaut à plus de 10 millions francs CFA.
Devant le juge, la commerçante a reconnu avoir fait des transactions à la demande de Thierno Baldé. D’après elle, Baldé est un marabout avec qui elle a été mise en rapport pour fructifier son commerce, du fait que ses affaires marchaient au ralenti. Ce dernier lui aurait soutiré beaucoup d’argent et des parures en or à hauteur de six millions. Vu que son vœu n’est pas exaucé, Wouly a réclamé son argent. Ce que Baldé a accepté. C’est ainsi qu’il lui a remis des sommes d’argent en dollars, à charge pour elle de faire l’échange au niveau de la banque. « L’argent était authentifié par un détecteur de faux billets avant chaque transaction », selon la dame.
Peu importe, le conseil de la partie civile a demandé le maintien de la commerçante dans les liens de la prévention, estimant que « les deux délits d’escroquerie et de faux sont constants ». L’avocat de rappeler le passé pénal de la dame qui a été jugée, en Janvier dernier, pour le même délit, même si elle a été relaxée.
Assurant la défense de la prévenue, Mes Alboury Ndiaye et Issa Diop ont, de concert, soutenu que « pour qu’il y ait escroquerie et usage de faux, il faut nécessairement des preuves ; alors que dans ce cas précis, même les billets censés être faux ne sont pas présentés au Tribunal ». Ils soutiennent, en outre, qu’à chaque transaction, Ecobank procédait à des vérifications et rien que sur cette base, la relaxe s’impose. Me Diop a par ailleurs souligné le retard accusé par Ecobank pour traduire la dame en justice, puisqu’ils étaient en possession du dossier depuis le 31 janvier 2010 alors qu’elle était en détention. « Pourquoi attendre le mois de Juillet ? Entre temps les billets sont recelés, il n’existe plus de faux billets », soutient-il.
Me Ndiaye, quant à lui, est revenu sur le processus même de la transaction. « Comment l’argent peut quitter la caisse de Thiaroye pour transiter à Mariste et ensuite à la direction générale, sans que l’existence de faux billets ne soit mentionnée ? », s’interroge-t-il.
Le juge correctionnel du Tribunal des flagrants délits rendra son verdict le 05 août prochain.
Moussa CISS (Stagiaire)
lasquotidien.info