Peut-on être propriétaire d’une agence de publicité et en même temps être propriétaire de journaux, de radios et de télévisions ? Pour le journaliste-écrivain et patron de La Gazette, la réponse est non. Abdou Latif Coulibaly qui s’exprimait au cours d’une interview dans les colonnes du journal « Le Pays au quotidien » indique d’ailleurs que le nouveau code de la presse qui est en préparation, prévoit un certain nombre de réglementations. Pour lui, il s’agit d’un « conflit d’intérêts terribles ».
Abdou Latif Coulibaly se désole du fait qu’il n’existe pas de modèle économique précis pour la presse écrite, surtout à un moment où il existe un foisonnement de titres dans la presse. Il a a fait ainsi remarquer que certains journaux sont voués à une mort certaine puisque quelques-uns d’entre eux « naissent à la faveur d’évènements particuliers ou à la faveur du positionnement d’un homme d’affaires, parfois d’une autorité politique. Ils disparaissent alors dès que les moyens ou les intérêts du bailleur déclinent. »
C’est ainsi avance t-il à titre d’exemple que : « Vous pouvez voir un agent publicitaire qui a aussi une société de publicité. Il peut même avoir des journaux et disposer également de radios. Dans d’autres pays, les choses sont réglementées. On ne peut pas être propriétaire d’une agence de publicité et en même temps être propriétaire de journaux, de radios et de télévisions. Vous ne pouvez pas gérer les budgets de publicité et les affecter à vos supports. Il y a une certaine réglementation à faire. »
Le patron de « La Gazette » s’offusque du fait que sur le marché de la publicité au Sénégal, tout est quasiment permis et rien n’est interdit. « Le nouveau code la presse qui est en préparation prévoit un certain nombre de réglementations. Je le disais tantôt, il n’est pas concevable qu’un groupe de presse qui publie un journal, qui a une radio, et pourquoi pas une télévision, gère également une agence de publicité. Il y a un conflit d’intérêts terrible. En fait, il n’y a pas de modèle économique. Le marché de la presse au Sénégal n’est pas organisé. C’est le plus grand problème de mon point de vue. »