«Œil pour œil, dent pour dent.» C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’Alliance pour la république (Apr) suite à l’agression sur deux de leurs camarades, en l’occurrence Youssou Touré et Amat Suzanne Camara. L’Apr déclare ainsi la guerre au Parti démocratique sénégalais (Pds) que les camarades de Macky Sall disent être derrière cet acte. Par Diacounda SENE
L’incident, qui a eu lieu lundi dernier, lors de l’émission de Rfi à l’Université, entre le recteur Abdou Salam Sall et le Secrétaire général de l’Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois) Youssou Touré, a pris une tournure politique. En effet, le Bureau politique de l’Apr en a fait son affaire. En point de presse hier, à son siège, la Convergence des jeunes républicains a dénoncé «la violence barbare, indigne et lâche dont les responsables de l’Apr ont été victimes dans l’enceinte de l’université». Les jeunes de l’Apr pointent un doigt accusateur au régime en place et au Parti démocratique sénégalais, pour être à l’origine de cet acte. Ils fondent ainsi leur accusation : «Ce sont les étudiants du Pds qui ont agressé nos camarades et ces étudiants sont entretenus par le pouvoir. Donc, c’est lui qui a installé la terreur à l’Université.» Autre fait qui réconforte leur thèse : les propos tenus par le Secrétaire général de l’Ois, lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances au Palais, à l’occasion de la célébration du 1er mai. «On ne doute pas qu’il y ait un lien entre le discours qu’a tenu M. Touré au Palais et ce qui s’est passé à l’Université». Poursuivant sur cette lancée, les jeunes de l’Apr sont persuadés que «le régime veut éliminer tous ceux qui le gênent, notamment ceux de l’Apr». C’est pourquoi, ils ne cachent pas leur volonté de s’opposer, par tous les moyens, à toute forme de violence venant du pouvoir. Pour cela, il n’y a pour eux qu’un seul mot d’ordre qui vaille : «La lutte.» «Nous avons affaire à un régime de bandits, de nervis, qui ne recule devant rien ; alors, il faut qu’on réponde par la violence», avise la Convergence des jeunes républicains. Poussant le bouchon plus loin, le responsable de ces jeunes déclare : «S’ils n’arrêtent pas de nous intimider, le Pds ne tiendra plus une réunion sur le territoire national.» Il dit faire confiance à leur forte représentativité dans les localités du pays. Ce qui explique cette démarche de révolte, c’est que les poulains de Macky Sall estiment avoir «assez négocié».. S’ils ne perdent pas de vue leur esprit républicain, il n’en reste pas moins que «face à un Etat de bandits, il faut riposter à la hauteur de la menace», disent-ils. Ce qui n’empêchera pas à la procédure judiciaire de suivre son cours. La position qu’adopte la Convergence des jeunes républicains face à cette situation n’est pas méconnue, assure-t-on, de leur Secrétaire général, Macky Sall. «Evoluant dans un parti organisé, notre leader est en phase avec ce que nous faisons», précise le responsable des jeunes. Pour ce qui est de Amat Suzanne Camara, blessé lors des incidents, il souffrirait, «en se référant à son certificat médical, d’un traumatisme crânien».
Stagiaire
LEQUOTIDIEN.SN