L’aéroport international de Diass (AIBD) est en train de réaliser 15 projets-phares, pour un budget de 400 milliards de FCFA, en vue de concrétiser son ambition de devenir un hub aérien, a-t-on appris de son directeur général adjoint, Cheikh Thiam.
Parmi les 15 projets-phares de l’AIBD, figurent en bonne place la construction d’un centre de maintenance aéronautique, qui devrait être bouclé dans 18 mois, a-t-il dit, en recevant vendredi dans les locaux de l’aéroport, une soixantaine d’étudiants de l’ESSEC, une école de commerce basée à Paris, avec un campus au Maroc.
Ils sont au Sénégal dans le cadre d’un voyage d’étude axé sur ’’les défis de l’urbanisation et du développement territorial au Sénégal : le cas de Dakar et Saint-Louis’’.
Selon M. Thiam, le centre de maintenance aéronautique devrait offrir ses services à la compagnie nationale qui compte passer prochainement de 11 à 14 avions, et à l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à d’autres compagnies.
S’y ajoute un projet Académie internationale des métiers de l’aviation, qui a déjà démarré avec 15 élèves-pilotes et 30 techniciens.
Pour son directeur général adjoint, l’Aéroport international Blaise Diagne se positionne par rapport aux hubs de Casablanca, d’Addis-Abeba et d’Abidjan dans une moindre mesure.
Pour ce faire, il doit valoriser sa position géographique, en se focalisant sur « l’expérience passager » grâce à une plus grande attractivité de la plateforme aéroportuaire.
L’AIBD compte aussi développer sa connectivité avec les autres aéroports régionaux, dont certains sont en train d’être mis aux normes, selon M. Thiam.
La société détenue à 60% par une joint-venture d’entreprises turques et à 34% par l’Etat du Sénégal, s’inscrit dans une dynamique de reprise post-covid, avec 2,6 millions de passagers.
Au mois de mai, elle a atteint le trafic de 2019, qu’elle entend surclasser, a dit Cheikh Thiam.
En termes de fret, la plateforme aéroportuaire a enregistré 37.000 tonnes dépassant ainsi l’objectif de 36.000 tonnes à l’horizon 2025.
« En 2021, on a fini à -25% de trafic, alors que beaucoup d’aéroports africains étaient à -30 ou -35% », a soutenu M. Thiam.
L’aéroport international Blaise Diagne, mis en service en 2017, table sur 5 millions de passagers en 2025 et 10 millions en 2035.
Les autorités s’attendent à ce que tout l’écosystème autour de l’aéroport impacte le développement de ce hub.
Il s’agit, entre autres, du projet de développement du pôle urbain de Daga Kholpa, appuyé par la Banque mondiale, sur 1100 ha, pour 8.000 logements de différents standings.
Cette ville se veut à la fois un lieu de résidence et de travail, selon le directeur de projet Mandiaye Ndiaye.
A cela s’ajoutent les ports de Sendou et Ndayane, ainsi que le pôle urbain de Diamniadio.
Ce qui fait dire au directeur général de l’AIBD, Doudou Kâ, qu’au-delà de constituer un hub aérien, cette plateforme avec le port de Ndayane pourra se positionner comme un ’’hub logistique international’’.
Pour Mamadou Ndione, maire de la commune de Diass, qui avec celle de Keur Moussa, abrite l’AIBD, tout comme le port de Ndayane et la zone économique spéciale, cette circonscription de 70.000 habitants il y a vingt ans devra passer à bientôt 300.000 habitants, avec de nombreuses opportunités de développement à saisir.
Pour ce faire, elle travaille en bonne intelligence avec les différentes structures de l’Etat pour une synergie des actions planifiée sur le domaine aéroportuaire.
La municipalité s’est selon lui dotée d’une feuille de route, grâce à l’expertise du Bureau organisation et méthode (BOM).
Pour Franck Vallerugo, professeur à l’ESSEC, la création d’une compagnie aérienne nationale dynamique ’’positionne aussi bien la compagnie, l’aéroport que les alentours de l’aéroport’’.
M. Vallerugo, titulaire d’une chaire sur le lien entre l’entreprise et le développement local, voit dans tous ces aménagements autour de la plateforme, avec les deux villes nouvelles et le port de Ndayane, un ’’ensemble performant’’, pouvant contribuer au désengorgement de Dakar qui est ’’en situation de saturation’’. Toutes choses de nature à améliorer « l’attractivité et de la compétitivité’’ de cette agglomération.
Dans sa politique de développement aéroportuaire, l’Etat a assigné une fonction économique spécifique à chaque aéroport du pays, a signalé Doudou Kâ, rappelant que le Cap Skiring, par exemple, a une vocation touristique.