XALIMANEWS : Les pilotes sénégalais sélectionnés pour se rendre, du 3 au 13 octobre prochain, à Miami (Etats-Unis) pour subir une formation au siège de Atr 72-600, n’iront plus. La formation a été annulée et le nouvel homme fort de la compagnie aérienne sénégalaise a envoyé les pièces à fournir pour postuler aux pilotes sénégalais. Parmi ces pièces, des documents que certains pilotes disent ne pas connaître selon l’Observateur.
Philippe Bohn, nouveau patron de la nouvelle compagnie aérienne Air Sénégal Sa, est-il hanté par le crash de l’avion de ligne de type A320 de la compagnie Germanwings ? Andreas Lubitz, le copilote de l’appareil, s’est suicidé en écrasant l’avion dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 24 mars 2015, tuant 150 personnes. Depuis lors, de nombreuses compagnies aériennes ont décidé d’introduire, en plus de l’équipage, une autre personne dans le cockpit, tout en étant rigoureux dans les tests phycologiques. Et le nouvel homme fort de Air Sénégal Sa vient de faire table rase sur le système de recrutement des pilotes fait par son prédécesseur.
Ainsi, il a demandé aux pilotes sénégalais qui étaient recrutés par l’ancien Directeur général Mamadou Lamine Sow, de refaire leurs dossiers avant de les déposer auprès de l’agence en charge des recrutements. Et pour s’introduire dans le cockpit, Bohn demande aux postulants : un dossier administratif de base, lettre de motivation, curriculum vitae, lettre de référence du dernier employeur, formulaire de base (que les pilotes disent n’avoir pas reçu), déclaration de suspension du médical (un document que le personnel naviguant ignore), déclaration de non-incident, la copie du certificat médical, la copie des licences, authentification des licences et copie du carnet de vol ; un compte rendu positif, test de connaissance générale (les pilotes s’interrogent sur le sujet en question), test aéronautique spécificité Airlines (les pilotes disent ne pas connaître la signification); compte rendu entretien (Doa et Rrse) compte rendu avec un pilote instructeur (les pilotes s’interrogent sur l’identité du pilote); évaluation simulateur (déjà fait par les pilotes) du 3 au 12 août à Toulouse sous le règne de Mamadou Lamine Sow.
Seulement si tout est concluant, le candidat doit refaire une visite médicale. C’est après tout cela que le candidat serait apte pour aller faire le stage de qualification Atr 72. Des documents dénoncés par les pilotes recrutés par l’ancien Dg qui étaient passés au simulateur de Toulouse du 3 au 12 août. Et pour riposter contre le système de recrutement de Philippe Bohn à six phases, les pilotes sénégalais ont adressé une correspondance au ministre en charge des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, pour lui faire part de leur mécontentement. «L’objectif de Bohn est d’écarter les pilotes sénégalais pour faire venir des étrangers. Car, certains documents qu’il exige sont inconnus dans notre jargon. Les normes internationales exigent un curriculum vitae, une lettre de motivation, copie des diplômes obtenus et qualification mentionnée sur la licence, certificat médical valable suivi d’un entretien avec le nouvel employeur. Ce qu’a fait Bohn est une humiliation contre le commandant instructeur Malick Tall», tempêtent des pilotes.
Le contrat du Commandant Malick Tall non renouvelé
15 pilotes ont été sélectionnés par l’ancien Dg Mamadou Lamine Sow pour faire des séances de simulation à Toulouse, sous la supervision du Commandant de bord instructeur, Malick Tall. Test qu’ils ont fait, sauf deux pilotes parmi eux, retenus pour la formation en Airbus 319. D’ailleurs, les deux pilotes en question étaient qualifiés sur Airbus et Boeing 737-700. Tout le reste avait reçu les documents nécessaires pour s’inscrire sur le site Tsa (organisme américain du transport aérien). Et le premier groupe devait partir demain mardi 3 octobre à Miami pour subir la formation de qualification des Atr 72-600 avant d’y être rejoint par le reste, le 13 octobre.
Des formations annulées. Par qui ? Car, des sources renseignent que Philippe Bohn impute la responsabilité au Commandant Malick Tall. Ce que réfute ce dernier en démontrant des pièces à conviction à sa possession. En tout cas, les pilotes sénégalais ne pourront pas faire de simulations avant avril 2018. Par conséquent, la voie est libre pour Bohn de faire appel à des brookers (loueurs de pilotes d’avion) pour faire voler les avions. Si et seulement si, la compagnie démarre ses vols le 7 décembre prochain, comme annoncé. Alors que les heures de simulation d’une durée de 25 jours au minimum pour ces entraînements de qualification ont été certainement réservés et payés.
Présentement, tous les contrats qui sont arrivés à expiration, n’ont pas été renouvelés par l’Administration Bohn. Seulement, il a demandé à tous ceux qui ont vu leur contrat arrivé à expiration de postuler à nouveau via l’agence en charge du recrutement de la nouvelle compagnie aérienne. «Air Sénégal Sa ambitionne de conquérir les grandes capitales du monde. Il s’y ajoute que l’aviation a des règles très strictes. Par conséquent, la rigueur doit être de mise pour éviter au maximum des accidents. Philippe Bohn veut faire de Air Sénégal Sa une compagnie de référence», défendent des sources d’Air Sénégal Sa. «Seuls les professionnels en la matière travailleront dans la nouvelle compagnie. Il faut qu’on mette fin à ce qui se faisait jusque-là. Le népotisme, les bras longs et le copinage sont à l’origine de la faillite des différentes compagnies aériennes sénégalaises», dénoncent toujours des interlocuteurs d’Air Sénégal Sa. Toutefois, seuls quatre pilotes des défuntes compagnies aériennes sénégalaises étaient restés au Sénégal pour démarrer avec la nouvelle compagnie aérienne. Et avec la nouvelle donne, ils envient leurs 12 collègues recrutés par Air Côte d’Ivoire, dont deux pilotes instructeurs.
L’OBS