Formé sur le tas à la Radiodiffusion télévision du Sénégal (Rts), Alassane Mbengue dit « Allou », est aujourd’hui « un homme comblé » parce que vivant pleinement sa passion, c’est-à-dire exerçant un métier dont il a longtemps rêvé. Enseignant de formation, il a abandonné les salles de classe pour entrer dans le journalisme. Actuellement, il est le conseiller en communication du ministre des Energies renouvelables.
En cette matinée du 16 août 2011, le soleil darde ses rayons sur l’immeuble Fayçal en plein centre-ville. Au cinquième étage de cette grande bâtisse est niché le ministère des Energies renouvelables. Alassane Mbengue dit «Allou», cet ancien enseignant, nous accueille dans son modeste bureau. Un endroit qui contraste avec les salles de classe et les studios de radio. Moulé dans un costume cravate, il nous installe. Sur le mur, des affiches et des photos vantant les mérites des énergies renouvelables. Le temps d’un clic sur sa machine, il passe quelques coups de file. M. Mbengue, un homme posé, fait partie des enseignants qui ont changé de métier.
Depuis 1997, il a abandonné la craie pour se consacrer à sa passion qu’est le journalisme plus précisément le micro. «L’enseignement mène à tout », dit-il. Professeur de français, titulaire d’un Certificat d’aptitude à l’enseignement moyen (Caem) après une licence obtenue à l’Ucad de Dakar en 1981, le jeune thiessois a été affecté dans la capitale du Sud, au lycée Djignabo. A Ziguinchor, à côté de l’enseignement, il se découvre une autre vocation, le journalisme. «C’est en 1984 que j’ai fait mes débuts dans la presse. J’animais une émission «la voix de l’éclaireur» à Ziguinchor à la station régionale de la Rts pendant deux ans avec mon ami Habib Diop», rappelle M. Mbengue. Ce passage réussi, il va, à partir de 1986, se lancer dans le reportage sportif en créant une émission «Oxygène» qu’il a animée jusqu’en 1992.
L’enseignement mène à tout
«Tout cela a été facilité par mon ami Badara Cissé de la Rts. Lorsqu’il est venu à Ziguinchor, je lui ai fait part de ma volonté de faire du journalisme. Il m’a immédiatement mis en contact avec Moussa Dièye qui était le chef de station de l’époque. Ce dernier m’a ouvert les portes. Je crois que mon statut de professeur de français a été d’un grand apport», confie l’homme à la voix belle et captivante. Son amour pour le sport et les qualités de Pathé Fall Dièye, Magib Sène, Laye Diaw ont été pour beaucoup dans son orientation dans la presse. «Ces grands professionnels conjugués à mon amour pour le sport m’ont fait aimer le journalisme», note celui qui présente aujourd’hui le journal parlé en wolof à la Rts. «Je faisais la page sportive de la Chaîne 4 de Ziguinchor. Le terrain était favorable. C’était une ville très sportive malgré la rébellion».
Dans cette ville, en plus de l’aide du chef de la station, il a pu bénéficier du soutien de feu Balabass Diallo et Ibrahima Soly Mandiang pour se perfectionner. Il alliait l’enseignement et le reportage sur le terrain sans jamais se lasser. «Je sortais des salles de classe pour aller faire mes reportages. Parfois, je quittais les reportages et studios pour rejoindre le lycée et donner mes cours. J’ai bénéficié du soutien de mes collègues qui m’encourageaient». L’organisation de la Coupe d’Afrique des nations en 1992 par le Sénégal a été une occasion, pour ce féru de sport et de journalisme, de montrer ses preuves. Sélectionné dans l’équipe devant assurer la couverture médiatique de ce rendez-vous sportif à Ziguinchor, il a travaillé aux cotés de grands noms de la presse sportive comme Abdoulaye Dabo et Golbert Diagne sous la coordination de Martin Faye. Voulant se perfectionner davantage dans la presse et progresser, il décide de venir à Dakar au lendemain de Sénégal 92.
Affecté au Cem Amadou Traoré de Bène Tally, il y fait 5 ans. En même temps, il retrouve la maison mère de la Rts et intègre le desk sportif. Là aussi, il allie reportage et enseignement jusqu’en 1997, année où il a été affecté à la Division de la radio et de la télévision scolaire (Drts) par l’ancien ministre socialiste André Sonko. Celui qui a appris le journalisme sur le tas a comme référence feu Alassane Ndiaye « Allou », ancien journaliste qu’il n’a connu que de nom. A moins de cinq ans de la retraite, le conseiller en communication du ministère des Energies renouvelables se dit toujours journaliste en apprentissage. Ce, malgré un Master 2 en communication obtenu en 2008 dans un grand institut de la place. Ce père de 7 enfants, qui déclare vivre aisément sa passion, ne veut plus sortir de ce métier qui l’a fait connaitre dans beaucoup de pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Maroc, le Canada, etc.
Le journalisme, un métier noble et passionnant
Il soutient avoir beaucoup appris en pratiquant le journalisme. « Le journalisme est un métier noble et passionnant. Il m’a permis d’avoir une grande notoriété et d’acquérir beaucoup de connaissances. Il te façonne et te permet d’être beaucoup plus responsable surtout en donnant une information comme le rappelle souvent Khalil Touré», dit-il. «Le micro me passionne beaucoup. En plus, j’ai été un grand sportif pour avoir pratiqué beaucoup de disciplines dans ma jeunesse. Je ne peux plus sortir de ce cadre. Je suis un homme comblé. J’ai des auditeurs affectifs qui m’encouragent à aller de l’avant».
Il a fait toute sa carrière à la Rts et remercie aujourd’hui tous les agents de l’entreprise qui l’ont aidé dans son apprentissage du journalisme. Alassane Mbengue « Allou » aimerait un jour qu’un de ses enfants embrasse la carrière de journaliste. « Mes enfants sont libres de choisir leur profession. Mais, celui qui voudra être journaliste, je l’encouragerai volontiers et l’encadrerai pour lui faciliter la réussite».
Bonjour mon professeur et grand ami.je content pour vous et fier d’avoir un ami qui est devenu ce qu’il a tant aimè devenir mais surtout de la salle de classe à conseiller en communication d’un ministre il y a une frontière que vous avez du traverser .Du courage et fèlicitation.Sekouna Diatta sepuis l’Italie.