L’inspection envoyée par le ministre de la Santé à Albert Royer, a mis en cause cinq agents du service financier qui répondront des malversations, confirmées par le rapport, devant le juge. Un vrai partage à la « bouki-l’hyène » détaillé par l’inspection. Après avoir reçu ce rapport, Modou Diagne Fada a demandé un complément, pour traquer d’éventuelles complicités. Cette affaire n’est que la face visible d’une « opération épervier » en cours au ministère de la Santé. La preuve par…trois autres cas.
L’affaire de malversations à Albert Royer, révélée par L’As, avant que le ministre de la Santé ne déclenche une inspection, a connu de nouveaux rebondissements. Selon des sources très sûres, Modou Diagne Fada a effectivement reçu le rapport de la mission d’inspection. Ce rapport est un réquisitoire à charge qui a mis à nu des pratiques peu orthodoxes, au sein du service financier de l’hôpital, en mettant directement en cause cinq agents. L’inspection explique que ces agents comme dans un partage à la « bouki-l’hyène » attendaient la fermeture des guichets pour décider ce qu’ils allaient verser à la comptabilité de la structure et ce qu’ils allaient se mettre dans les…poches. Le montant indexé par le rapport est estimé à une dizaine de millions de Fcfa, mais des sources affirment que c’est le fait lui-même qui est « extrêmement grave » puisqu’il s’agit de détournement de deniers publics. Ces agents, même licenciés finalement par le directeur de l’hôpital lorsque l’affaire a éclaté, il reste qu’ils sont dans de sales draps. Après avoir étudié le rapport d’inspection, le ministre de la Santé a décidé, selon les mêmes sources, de déposer une plainte devant la Justice. N’empêche, les inspecteurs sont encore retournés sur les lieux du « crime » financier. En effet, Modou Diagne Fada a demandé des « précisions », aux allures de complément d’enquête, pour voir si ces agents n’ont pas bénéficié de complices plus haut placés. Est-ce la raison pour laquelle, presque dans la même période, une des personnes qui pourrait être inquiétée a déposé… un « avertissement » au ministère de la Santé ?
Opération « épervier » au ministère de la Santé
À côté de ces développements dans l’affaire d’Albert Royer, une vraie opération « mains propres » se joue dans les coulisses du ministère de la Santé. Trois exemples illustrent cette « opération Epervier » à l’instar des vastes investigations qui n’ont pas encore fini de faire tomber des têtes au Cameroun. Un professeur exerçant dans un hôpital a été récemment épinglé dans des faits peu orthodoxes. Ce dernier détournait tout simplement des montants versés par les malades pour les radios. Il ignorait, fait insolite, que la mémoire de la radio conservait tout et une petite comparaison entre celle-ci et ses déclarations l’a fait tomber. Un autre agent croupit depuis quelques jours maintenant à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss. Evoluant dans une structure de la place, il renvoyait les malades venus passer des scanners, en leur demandant de repasser… la nuit. L’argent encaissé pouvait donc être tranquillement versé dans ses poches. Mais le pauvre ignorait aussi que les scanners avaient, comme les éléphanteaux, …bonne mémoire. Enfin, une affaire somme toute rocambolesque. Pressenti pour occuper d’importantes responsabilités dans une structure hospitalière, et la presse l’a même annoncé, un futur directeur est sali par un rapport meurtrier relatif à sa gestion antérieure. Il devra passer dans les prochains jours devant la chambre de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes. Ce qui anéantit du coup ses chances d’être nommé, alors que son nom avait été officiellement proposé.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info