Au Sénégal, une crise silencieuse et dévastatrice se joue au large des côtes atlantiques. Depuis plusieurs mois, l’immigration clandestine, motivée par le désespoir économique et social, prend des proportions dramatiques. Les jeunes, souvent sans emploi, sans perspectives, et confrontés à une précarité croissante, se jettent à corps perdu dans des embarcations de fortune pour tenter de rejoindre l’Europe. Pourtant, dans ce contexte tragique, les réponses des élites politiques, de la société civile, des activistes, et même de la majorité des journalistes, se font attendre. Ce silence coupable les rend complices d’une catastrophe humanitaire qui ébranle les fondements mêmes du pays.
En ce 23 septembre 2024, une énième tragédie a frappé les côtes sénégalaises. Une pirogue surchargée, transportant des dizaines de migrants, a chaviré au large des Mamelles de Dakar. Les premiers secours ont découvert une scène macabre : des corps sans vie, des jeunes et des enfants, arrachés à la vie dans leur quête désespérée pour rejoindre l’Europe. Le bilan est encore incertain, mais déjà, le drame s’inscrit dans une série de naufrages qui ont endeuillé le Sénégal tout au long de l’année.
Pourtant, pendant que les familles pleurent leurs disparus, le gouvernement et la classe politique semblent avoir la tête ailleurs. Alors que les corps des victimes sont encore repêchés, les politiciens, eux, se concentrent sur les manœuvres électorales en vue des élections législatives du 17 novembre prochain. Les débats sont focalisés sur les stratégies de campagne, les alliances politiques et les calculs partisans, tandis que la mer continue d’engloutir ceux qu’ils devraient protéger.
Ce fossé entre les préoccupations de l’élite et les réalités du peuple sénégalais est criant. Le Sénégal, pris dans une crise migratoire qui coûte des vies, semble laissé à lui-même. Les acteurs politiques, pourtant élus pour représenter et défendre les citoyens, semblent avoir tourné le dos à cette tragédie nationale. Ce silence et cette inaction sont autant de preuves de la complicité tacite des élites face à une situation qui continue de se détériorer.
Un désespoir profond : le terreau fertile de l’émigration clandestine
Le Sénégal, pays souvent vanté pour sa stabilité politique en Afrique de l’Ouest, se retrouve aujourd’hui pris dans un engrenage social et économique dévastateur. Les jeunes, qui constituent plus de 60% de la population, sont au cœur de cette crise. Le manque d’opportunités, la dégradation des conditions de vie, et l’échec des politiques publiques en matière d’emploi et d’inclusion sociale nourrissent un sentiment de désespoir généralisé. Entre mars et septembre 2024, plusieurs milliers de Sénégalais ont tenté la traversée périlleuse vers l’Europe, via les côtes marocaines, mauritaniennes, ou directement les îles Canaries.
À Dakar, dans des quartiers populaires comme Parcelles Assainies, Ouakam ou encore Pikine, les récits de jeunes disparus en mer deviennent monnaie courante. Au-delà de la capitale, les localités côtières comme Mbour, Saint-Louis, et Joal sont des points de départ privilégiés pour les pirogues clandestines. « C’est une question de survie », confie un jeune pêcheur de Joal. « Ici, les perspectives sont nulles. Partir est notre seul espoir. »
En avril 2024, un reportage révélait déjà l’ampleur du désespoir des jeunes Sénégalais. La majorité d’entre eux affirmaient que le gouvernement n’avait pas tenu ses promesses, malgré les récentes élections et les espoirs de renouveau qu’elles avaient suscités. « Quatre mois suffisent pour voir la direction que prend le pays », affirmait un groupe de jeunes interrogés. Leurs discours, empreints de déception, montraient clairement une perte de confiance vis-à-vis des autorités.
La montée des drames maritimes : un cycle infernal
Les tragédies s’accumulent. Le 16 août 2024, une pirogue chavire à Keur Marieme Mbengue, transportant à son bord des bébés et des femmes enceintes. Le 20 août, 196 migrants, après six jours en mer, débarquent aux Îles Canaries. Les récits des survivants sont glaçants : des conditions de navigation déplorables, un manque cruel de nourriture et d’eau, et des situations sanitaires effroyables.
Le 11 septembre 2024, une autre catastrophe frappe les côtes sénégalaises. Un bateau transportant plus de 125 personnes fait naufrage au large de Mbour. Les chances de retrouver des survivants sont quasi nulles. Le président Bassirou Diomaye Faye s’est rendu sur place, mais sa réponse se limitait à l’annonce d’une traque des passeurs via un numéro vert. Une initiative largement perçue comme insuffisante par les familles des victimes, qui réclament des actions plus concrètes et des mesures d’accompagnement pour les jeunes tentés par l’émigration.
Cette même semaine, une autre pirogue remplie de corps sans vie a été découverte au large des Mamelles de Dakar. Ce sont des histoires comme celle-ci qui ponctuent l’actualité au Sénégal, alors que les départs se multiplient, au nez et à la barbe des autorités.
La marine nationale : seule au front
Face à cette hémorragie humaine, la marine nationale sénégalaise est en première ligne. Entre mars et septembre 2024, elle a intercepté 4 198 migrants à bord de 29 pirogues. Parmi eux, des mineurs, des femmes enceintes, et des familles entières fuyant le désespoir. L’opération «Jokko Rek», lancée par les autorités, a permis d’interpeller 690 migrants lors de grands événements nationaux comme le Magal de Touba.
Les forces navales sénégalaises multiplient les patrouilles dans les eaux troubles de l’Atlantique, mais malgré ces efforts, elles ne peuvent pas stopper l’afflux incessant de migrants. Chaque pirogue interceptée est immédiatement remplacée par une autre, gonflée par l’espoir d’une vie meilleure en Europe. En septembre 2024, deux embarcations transportant au total 421 personnes, dont 20 enfants, ont été interceptées au large de Mbour. Des opérations de ce genre se répètent à un rythme alarmant, mettant en lumière l’ampleur du phénomène.
Malgré les moyens déployés par la marine nationale, la lutte contre l’immigration clandestine ressemble de plus en plus à une bataille perdue d’avance. Les moyens sont insuffisants, et la réponse des autorités reste trop limitée pour freiner un tel exode. Le soutien à la marine, en termes de matériel et de logistique, devient une priorité urgente. La situation exige une réponse nationale coordonnée, incluant des mesures préventives pour offrir aux jeunes des alternatives crédibles à l’émigration.
Silence assourdissant des élites et médias : une complicité tacite
Dans cette tragédie nationale, le silence des élites politiques, des activistes, de la société civile et des journalistes est profondément troublant. Les politiciens, habituellement bruyants sur des sujets de moindre importance, semblent ignorer la gravité de la situation. À l’Assemblée nationale, les débats se concentrent sur des questions politiciennes, tandis que des familles pleurent leurs enfants disparus dans les vagues.
Les journalistes, eux, semblent davantage préoccupés par l’actualité politique et les rivalités entre factions. Les reportages sur les naufrages de pirogues, bien que réguliers, ne parviennent pas à créer le choc nécessaire pour pousser à une mobilisation nationale. Le rôle des activistes, souvent prompts à s’indigner face à l’injustice, se fait étrangement discret. Le peuple sénégalais, dans ses quartiers populaires, ressent ce silence comme une trahison.
Un appel à l’action : renforcer les moyens et offrir des alternatives
Il est clair que les solutions répressives seules ne suffiront pas. La traque des passeurs est certes nécessaire, mais elle doit s’accompagner de mesures d’ordre économique et social pour empêcher les jeunes de se jeter à l’eau. L’État doit investir massivement dans l’éducation, la formation professionnelle, et la création d’emplois pour les jeunes. L’ouverture de perspectives viables dans les régions les plus touchées par l’immigration est une priorité pour éviter que cette vague de départs ne devienne incontrôlable.
Le renforcement des moyens de la marine nationale est également crucial. Les patrouilles doivent être mieux équipées, et une coopération renforcée avec les pays voisins, comme la Mauritanie et le Maroc, est indispensable pour lutter contre les réseaux de passeurs qui prospèrent sur la misère des populations. Mais surtout, il faut une prise de conscience nationale. Le silence des élites et des médias doit cesser. Il est temps pour les dirigeants, les activistes, les journalistes, et la société civile de prendre leurs responsabilités et de s’unir pour sauver ce qui peut encore l’être.
Une nation à un tournant
Le Sénégal est à un tournant historique. La crise migratoire qui secoue ses côtes est un signal d’alarme qu’il ne peut plus ignorer. Les jeunes, qui devraient être le futur du pays, se noient dans des eaux inhospitalières où ils se retrouvent coincés dans des camps de détention en Europe. Leur sacrifice ne peut plus rester sans réponse. La nation entière doit se lever pour offrir à sa jeunesse une alternative au désespoir, pour que les pirogues ne soient plus synonymes de mort, mais que l’avenir au Sénégal devienne une promesse de vie meilleure.
Zaynab SANGARÈ, journaliste indépendante, spécialisée en investigation et en data journalisme
Texte beaucoup trop long et répétitif, malgré l’extrême importance du sujet.
Si vous vouliez attirer sincèrement l’attention de tous, tirer sur la sonnette d’alarme, c’est raté car en plus de la longueur du texte, celui-ci est très partisan en limitant le phénomène à compter du mois de mars 2024…
C’est aussi et surtout cela l’un des principaux problèmes du Sénégal: parparloo pour vous propres intérêts personnels en se drapant du manteau de l’intégrité.
Mais ALLAU SWT ne s’amuse pas et ne laisse jamais les hypocrites commettre leurs œuvres sans les mettre à nu: regardez comment vous vous êtes découverte en vous montrant tendancieuse…
Yalla na YALLAH SWT dolli sutura et nous préserve de satan et de ses suppôts.