Selon la Constitution, le pouvoir est confié à Abdelkader Bensalah, 77 ans. C’est à ce proche du régime que revient le rôle de préparer une transition pour organiser des élections d’ici 90 jours. Son nom est loin de faire l’unanimité, car c’est un pur produit du système.
À 77 ans, son passé parle pour lui. Comme Abdelaziz Bouteflika, il est originaire de la région de Tlemçen. À 18 ans, il s’engage dans les rangs de l’armée de libération. Après des études de droit, il débute une carrière de journaliste dans la presse d’État avant se lancer en politique. À 36 ans, il est élu député.
Il sera ensuite ambassadeur, conseiller ministériel, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et sénateur, puis président de l’Assemblée. Jusqu’à ce qu’il soit désigné par l’ancien chef de l’État président du Conseil de la nation, l’équivalent du Sénat, poste qu’il occupe depuis dix-sept ans.
Discret, Abdelkader Bensalah est un homme qui ne fait pas de vague et qui a su gravir les échelons jusqu’à devenir le visage et la parole d’Abdelaziz Bouteflika quand il fallait s’afficher en public ces dernières années. Dimanche dernier, c’est lui qui a occupé le siège de l’Algérie lors du sommet de la Ligue arabe à Tunis.
Mais c’est précisément ce qui lui est reproché aujourd’hui. Il est perçu comme l’ombre d’Abdelaziz Bouteflika. Il semblait particulièrement mal à l’aise mardi soir à ses côtés, lorsque ce dernier a remis sa démission.
Rfi