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Aliou Gadiaga : « Jamais Malick Bâ n’est rentré dans ma pharmacie ce lundi-là »

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Le propriétaire de la Pharmacie Sangalkam, Dr Aliou Gadiaga, a réfuté les allégations faisant état d’une présence du défunt Malick Bâ dans son officine, lundi peu avant qu’il ne soit tombé sous les balles d’un gendarme, non loin de la vitrine du pharmacien.

‘’Dire que le jeune Malick Bâ a été tué à sa sortie de la pharmacie est archifaux, il n’est jamais entré dans la pharmacie lundi’’, a soutenu, dans un entretien accordé mardi à l’APS, Dr Gadiaga qui dément la thèse qui veut que le défunt ne prenait pas part aux affrontements avec les gendarmes.

Son officine est située en face de la brigade de gendarmerie de Sangalkam, devant laquelle les incidents se sont produits entre habitants et gendarmes. Selon la gendarmerie, ses hommes ont usé de la légitime défense pour se protéger de l’ »agressivité » des manifestants.

Maçon de profession, Bâ, 32 ans, a été tué lundi à l’occasion de la manifestation contre l’installation d’une délégation spéciale et le découpage administratif de la Communauté rurale de Sangalkam (département de Rufisque).

Sur place à Sangalkam, des témoins avancent les informations selon lesquelles, le défunt Malick Bâ, marié et père de trois enfants dont deux jumeaux, aurait trouvé la mort à sa sortie de la Pharmacie Sangalkam, où il se serait rendu pour acheter des médicaments à son fils malade.

D’après plusieurs témoignages concordants recueillis auprès des habitants et des parents du défunt, le jeune père de famille avait quitté lundi matin le domicile familial dans le but d’acheter des médicaments à son fils malade à la pharmacie.

Dr Gadiaga a précisé qu’il connait très bien le défunt. Revenant sur les faits, le pharmacien raconte : ‘’Lundi matin, j’ai a ouvert la pharmacie à huit heures, comme d’habitude, quelques instants après les hostilités ont débuté entre gendarmes et jeunes de la localité.’’

‘’Quand les échanges de pierres et de grenades lacrymogènes ont gagné en intensité, j’ai été obligé de refermer les portes et je suis monté me réfugier à la terrasse de la pharmacie’’, a ajouté le propriétaire de la Pharmacie Sangalkam.

‘’J’ai fermé les portes vers les coups de 9h du matin, c’est une heure après qu’il (Malick Bâ) a été abattu. De la terrasse où j’étais j’ai vu un homme abattu, je suis redescendu pour essayer de faire les premiers soins mais, il était déjà mort’’, a poursuivi le pharmacien.

‘’Il a reçu la balle en pleine tête’’, a-t-il affirmé, soulignant que dire qu’il a été tué après qu’il soit sorti de la pharmacie est faux. ‘’Cependant, a-t-il expliqué, il se peut que Malick Bâ a quitté chez lui en ayant l’intention de venir à la pharmacie acheter des médicaments mais, il n’est jamais entré dans la pharmacie ce jour-là’’.

D’ailleurs, poursuit Dr Aliou Gadiaga, à cause de cette version qui court, le chargé de l’enquête lui a remis une convocation dans le cadre des investigations pour élucider le meurtre.

Tenant sa pharmacie près du lieu où a été abattu Malick Bâ, le pharmacien dit qu’il a assisté aux échanges entre gendarmes et jeunes depuis le début. Selon lui, les évènements de lundi qui ont occasionné, font suite à ceux du vendredi.

Vendredi, rappelle-t-on, les jeunes de la communauté rurale étaient sortis dans la rue pour organiser une manifestation de protestation contre l’installation d’une délégation spéciale à la tête de la collectivité locale, pour la deuxième fois en trois ans, écourtant le mandat des élus locaux.

‘’Le samedi et le dimanche, a confié le docteur Gadiaga, il ne s’est rien passé et ce n’est que le lundi matin, jour de l’installation de la délégation, que les hostilités ont repris.’’

Aps

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