Disparu des plateaux et des écrans des télévisions sénégalais, Alioune Badara Diagne Gobert, revient dans cet entretien qu’il nous a accordé, le vendredi 8 juin dernier, dans les locaux de la Radio Téranga, son bien, sise à Saint-Louis, sa ville natale, sur les raisons d’un tel fait. Il a aussi évoqué les manifestations du 23 juin et les projets de la troupe Bara Yëggo. Sans oublier de faire l’apologie du «‘ceebu jën Penda Mbaye’ réel, pur, dur de Saint-Louis».
Qui est Golbert ?
Moi, je m’appelle Alioune Badara Diagne Golbert, je suis un tout petit Saint-Louisien. Je suis né à Saint-Louis, il y a quelques 70 ans 6 mois (rires). Un sénégalais lambda comme tous les autres, qui n’aime pas mentir, qui n’aime pas tricher, qui n’aime pas voler, qui n’aime pas la médisance, qui aime le travail bien fait, un amoureux de ma ville, je dirais même au dessus de tout, ma profession que je respecte, que j’adore. Je ne vis que pour la communication et le journalisme, ma religion, mes parents, mes amis, mes concitoyens. Bref, je suis un serviteur de la nation sénégalaise. Un esclave du peuple.
On ne vous voit plus depuis un certain temps à la télévision, qu’est ce qui explique cela ?
Absolument rien du tout. Dans la vie, il faut savoir, à mi-chemin, s’arrêter… (silence), faire la critique de ce qui a été fait, faire des projections, regarder, se réorienter, pour pouvoir redémarrer. Et inch’Allah nous allons redémarrer. Vous savez, le théâtre est multiforme. Il y en a qui l’apprennent à l’école, il y en a qui l’apprennent dans les Asc (Associations socioculturelles), il y en a qui l’apprennent dans les mouvements associatifs, il y en qui ont le don de Dieu. Moi, je dis que le groupe clé de Bara Yëggo : Golbert, Marie Madeleine, Daouda Guissé, Mame Sèye, tout comme d’ailleurs nos amis de Daaray Kooc, il nous fallait arrêter un moment pour regarder la relève. Vous voyez les troupes poussent comme des bouts de champignons. On y trouve du tout.
Cela ne signifie tout de même pas que vous deviez abandonner les planches…
On ne peut pas occuper les planches il y a quelques années, les occuper aujourd’hui et vouloir les occuper demain. Ce n’est pas bien. On fait son temps, et puis on s’arrête. En fait, nous, nous ne sommes pas arrêtés. Nous allons revenir mais pas pour rivaliser avec les moins jeunes, pas pour leur apporter une contradiction. Mais simplement pour, peut-être simplement, satisfaire la passion qui nous anime et vouloir également faire plaisir à tous ceux qui nous soutiennent.
Nous sommes des produits de la Rts. Quant on fait dans une boîte 37 ans, on y a laissé une partie de sa vie. Et c’est le cas, Golbert a fait 37 ans à la Rts, Daouda Guissé a fait presque 25 ans, Marie Madeleine idem, Mame Seye, peut-être moins. Mais on a beaucoup travaillé avec la Rts. Mais ensuite, il y a eu des promoteurs privés qui sont venus de partout pour des productions. Mais en un certain moment, on s’est arrêté. Pourquoi ? Parce que, on te donne un petit cachet de 2 millions ou de 2,5 millions FCfa, le scénario, c’est nous qui l’écrivons, les répétitions c’est nous, mais ensuite ils vont multiplier les cassettes qu’ils vont vendre à travers le monde. Ils vont faire des centaines de millions sur notre dos, d’artistes. Non ! Ce n’est pas bien.
Avez-vous donc, le sentiment d’être…
Exploités ! Oui, et puis on s’est arrêté. Et depuis que nous nous sommes arrêtés, on écrit. Actuellement, on est, si je ne me trompe pas, je crois que c’est Daouda Guissé qui doit donner le chiffre exact, on a écrit plus de 103 ou 105 scénarii, ficelés et prêts pour le tournage. On se bagarre pour avoir nous même notre matériel de tournage pour avoir un partenaire sérieux. Parce que si moi, j’ai un salaire, si Daouda a un salaire, si Marie Madeleine a un salaire et le reste du groupe ? Il faut que ces gens vivent de l’art. Moi je défends ma troupe, je défends mes hommes.
Vous semblez un peu frustré par rapport à ce passé ? Est ce que là vous avez des regrets ?
Non, non, non, je n’ai jamais de regret dans ma vie. Jamais de regret. Je me suis arrêté, j’ai regardé, j’ai observé. Ceux-là qui venaient nous produire, c’est parce qu’ils ont le matériel. Ils ne sont pas plus intelligents que nous. Ils ne sont pas plus instruits que nous. Mais il fallait voir par où ils allaient. Maintenant on les a trouvés. On les a poursuivis jusqu’à Paris, jusqu’à Las Palmas, jusqu’à Washington, jusqu’à New York. Et on a vu ce que ces gens là, sur simplement 03 jours de tournage, pour dépense globale de trois (03) millions de FCfa, ce qu’ils ont pu réaliser dans le domaine familial, dans leur vie. Ah non, non, non ! On s’arrête et même nous allons faire comme eux.
Donc le partage des recettes n’était pas équitable ?
Du tout, ça n’a jamais été équitable. Il n’y aucun artiste du Sénégal qui trouve une équité dans la production.
Et si je vous demandais ce que vous pensez du théâtre sénégalais actuellement qu’est ce que vous diriez ?
Il est bon ! Parce qu’on y trouve du tout (rires). Ça dépend des goûts. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Je ne suis pas habilité à juger le théâtre sénégalais. Moi je suis un tout petit acteur qui interprète un scénario comme on nous l’ordonne. Par modestie et par simplicité, par acquit de conscience d’ailleurs, je ne veux vraiment pas me mettre à juger les autres.
Et, ce même si la qualité du produit fait défaut ? Alors qu’aujourd’hui n’importe qui peut faire n’importe quoi dans le monde du théâtre ?
Par moment, le produit laisse à désirer. Par moment ça me fait très mal. Mais je préfère le garder pour ne pas manquer de respect aux autres puisqu’ils pensent que ce qu’ils font, c’est bon. Mais le jour où, ils viendront vers moi, eux, en tant qu’artistes comme moi, pour me demander mon opinion, je leur dirais ce que je pense. Parce que moi, je m’adressais à ceux qui étaient meilleurs que moi. J’allais leur demander ce qu’ils pensaient de ma prestation, pour me faire rectifier, afin de satisfaire le public correctement. Le théâtre, moi, je le résume en trois (3) points : le théâtre c’est d’abord l’éducation, il faut éduquer sans donner l’impression qu’on donne des leçons ; Il faut ensuite enlever le stress des uns et des autres. Et puis unifier le peuple. Le théâtre a un rôle d’unification. Ça se résume donc, pour moi, à cela, pas autre chose.
Comment voyez-vous la culture au Sénégal entre les années 70 et nos jours ? Y a-t-il évolution ou recul dans ce domaine ?
Je peux dire qu’il y a un progrès. Et ce progrès a comme soubassement l’évolution de la technologie, les Ntic. En 70, moi je me souviens, on était dans des troupes d’Asc, dans des troupes de clubs sportifs, dans les troupes de mouvements associatifs, mais la production ne se faisait que sur les planchers. Maintenant vous pouvez découvrir un artiste qui n’a jamais fait le plancher.
(Il hausse le ton) Vous le mettez sur le plancher, il va craquer. Vous le faites monter sur une scène, face à un public de près de 1000 personnes, il ne va pas sortir un son de sa bouche. Parce qu’il ne l’a pas fait. Il faut gravir les échelons, partir du bas à l’étage supérieur. Mais maintenant c’est la télévision qui fait que tu es chez toi, tu as un petit don, ou quelqu’un s’aperçoit que tu as un petit quelque chose, il vient, on te filme et puis tu es projeté à l’antenne. Par contre il y en a qui sont bien. Moi je les aime bien. En un mot, je supporte tout le monde et je les encourage.
Mais en voyant cette relève qui n’assure pas comme vous le faisiez à l’époque, est ce que vous n’avez pas un sentiment de regret par rapport à cela ? Parce que le constat est que Golbert, Marie Madeleine éduquaient dans leurs pièces théâtrales, mais là on voit que généralement c’est des artistes comédiens qui jouent et non des artistes qui éduquent ?
Pas tous. Il y en a qui sont à ce niveau de votre question. Mais il y en a d’autres qui également font beaucoup plus d’éducation et qui le font bien. Ils enlèvent le stress, ils éduquent et jouent leur rôle. Un bon artiste, c’est un éducateur social.
Et si on parlait de cette 1ère édition du Festival international du théâtre pour rire (Frite), votre absence a été constatée lors de la cérémonie d’ouverture ainsi qu’au moment des autres manifestations liées à l’évènement. Comment expliquez-vous cela ?
Mais parce qu’ils sont venus vers moi, je le leur ai dit, ce sont mes enfants. Ces artistes-là, ce sont mes enfants, à moi. En aucun moment, il n’y a eu une incompréhension. Il s’est juste trouvé que 24 heures avant l’ouverture, ou 48 h, je ne sais plus, j’ai perdu deux (02) de mes meilleurs amis, qui me sont extrêmement chers.
Lesquels ?
L’un des plus grands chefs religieux de Saint Louis, Thierno Ndiaye Douké, qui a plus de 6000 talibés (fidèles) venant de toute la sous-région, et qui, depuis 15 ans, me soutient le premier dimanche de chaque mois de Ramadan et le deuxième dimanche pour des prières dans les deux cimetières de Saint-Louis. Prières qui drainent parfois 10 à 20 000 personnes et où on fait 700 ou 800 lectures du Saint Coran. Décédé, vraiment la morale voudrait que je sois aux côtés de ses épouses et de ses enfants.
L’autre est aussi un ami. On a grandit ensemble, il s’appelle Abdou Lahad, mais on l’appelle Serigne-Bi Seck. C’est lui qui habitait dans le cimetière Thiaka Ndiaye. Tous les jours, il venait me voir. Il était tout le temps avec moi. Donc le temps de faire un peu les obsèques de Thierno Ndiaye Douké, j’ai, le lendemain, rappliqué chez Abdou Lahad et le surlendemain je retournais chez Thierno Ndiaye. Et c’est ainsi, aujourd’hui, (vendredi dernier) lorsque je vais quitter, je me rendrais chez Thierno Ndiaye Douké, pour préparer le 8ème jour.
Ils (les organisateurs du Frite) m’ont compris et je leur ai dit que si j’ai la possibilité d’être là-bas samedi peut être que je ferai un petit saut, parce que quand même je porte le deuil de ses hommes-là.
Vous êtes une personnalité très connue au Sénégal et surtout à Ndar, on ne peut pas parler de Saint Louis, sans penser à vous. Qu’est ce que cela vous fait de voir qu’on ait trouvé un parrain ailleurs, pour cette 1ère édition du Frite ? Il y en qui n’ont pas compris cela.
Non ! D’ailleurs, ce n’est pas la 1ère édition.
Ils ont voulu organiser la première en 2009, non ?
Oui, ce n’était pas la même forme organisationnelle, ni la même démarche, ni les mêmes invités, ni les mêmes artistes. Mais donc on peut dire deuxième édition, crescendo on monte. Qu’on choisisse un autre parrain, je vous ai dit que, entre ces enfants et moi, il n’y a pas d’incompréhension. Je vais vous dire une chose, ces gosses ne font rien sans que Babacar Faye (le président de l’association des artistes-comédiens «Arcots» de Saint-Louis) ne vienne me voir. Cela veut dire que nous émettons sur la même longueur d’onde. C’est tout. Et ça marche.
Je reviens sur la centaine de scénarii dont vous parliez plutôt, les thèmes portaient sur quoi exactement ?
Permettez-moi de garder la surprise, parce que j’ai dit à un de nos confrères, parce que je suis toujours dans le métier, je n’ai pas encore lâché, et je ne lâcherai jamais inch’Allah, je lui ai dit que le jour où nous reviendrons à l’écran, ça va être la bombe de l’année ou du siècle. Parce qu’on a synthétisé tout le monde (il se répète). Et nous allons défricher le champ qui n’a jamais été exploité.
Ce sera sous quelle forme ?
Il y a des séries, il y a des pièces entières. Il y aura un peu de tout. Vous savez, au Sénégal l’intelligence plane à 90% au niveau de chaque individu. Si vous lâchez votre idée, avant que vous ne publiez votre article, je retrouverai mon idée sur les écrans d’une télévision sénégalaise. Je me gère. (Il reçoit un appel, répond à son correspondant et parle de l’anniversaire de ses 70 ans).
Parlez-moi de l’anniversaire de vos 70 ans.
(Rire) Là vous volez une idée qui ne vous appartient pas.
Ah oui ! (Rire), je ne pouvais m’empêcher d’entendre ce que vous disiez…
(Rire). J’ai un ami qui s’appelle professeur Djibril Samb de l’université de Dakar, c’est lui l’initiateur de cette démarche qui va regrouper tous les professeurs agrégés, tous les cadres saint-louisiens, d’ici et d’ailleurs et toutes les populations de Saint-Louis. Ils disent qu’ils vont fêter le Pharaon de Saint-Louis. C’est exactement la phrase du professeur Samb. Et déjà il y a un comité local qui est mis sur place et qui va pousser ses bourgeons pour débusquer sur le plan national afin d’impliquer tout un chacun parce que Golbert, certes appartient à 80% à son île, mais il appartient à 100% au Sénégal. Je me sens de la Casamance, de Kédougou, de Tamba, de toutes les régions du Sénégal. On a voulu faire une chose très simple mais ça a gagné une dimension. Et ça fait beaucoup de travail. Il y aura beaucoup de choses. Je ne peux pas encore parler du programme, mais je peux dire que les Saint-louisiens ont tenu, avec le Professeur Samb, à fêter l’anniversaire de Golbert pour service rendu à la nation et ensuite à la ville de Saint-Louis. La journée religieuse se fera au mois de septembre et les festivités auront lieu le 10 et 11 septembre. Parce qu’à la date du 4 et 5 du même mois, il y a les deux Rakkaa. Ces deux évènements ne peuvent pas cohabiter à Saint-Louis. Donc on décale l’anniversaire d’une semaine. Le parrain sera Youssou Ndour.
Et pourquoi lui ?
Parce que c’est mon ami, c’est aussi mon jeune frère. Il y a aussi Babacar Sy de Supdeco, Racine Sy, ils seront mes parrains et Cheikh Tidiane Sy, le ministre d’Etat, parce que nous avons grandis ensemble. On va aussi mettre un package de miss Saint-louisiennes. Cet évènement on ne peut pas le faire sans Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye, Awa Ndiaye, Madické Niang qui appartiennent à cette ville.
Cette fête a des relents politiques, Golbert…
Jamais de la vie. Le premier qui osera parler de politique me retrouvera sur son chemin. C’est la célébration des 70 ans de Golbert Diagne, sans couleur politique depuis sa naissance, unique militant de la ville de Saint-Louis. Tout sera culturel et tous les artistes du pays sont attendus et seront pris en charge entièrement, inch’Allah.
On a aussi constaté l’absence, au Frite, de Marie Madeleine, de Mame Seye, des personnages connus, qu’est ce qui explique cela ?
Je ne veux pas être l’avocat du Diable, mais je vis les acteurs du théâtre. Je sais que Marie Madeleine est dans une situation extrêmement difficile présentement. Elle vient de perdre sa mère et son époux, Jacob Yankhoba, est gravement malade. Mame Seye est diabétique à presque 70%, je l’ai rencontré il y a 15 jours dans une manifestation à l’université, je l’ai bombardé. Je lui ai dit qu’elle n’avait pas le droit d’être là, bien que c’est une manifestation des femmes leaders du Sénégal, gérer sa santé, sa vie est beaucoup plus importante que ces manifestations-là. Je dis que c’est peut être des raisons, et comme je connais Mame Seye et Marie Madeleine, à leur décharge, j’avoue que c’est de grandes dames, très fidèles, très honnêtes qui aiment ces garçons. Si vous leur posez la question c’est sûr qu’elles vous serviraient une telle réponse.
Vous avez l’habitude de faire l’éloge du riz au Poisson le fameux «ceebu jën Penda Mbaye», qu’est ce qui fait la particularité de ce plat ?
Mais mon fils, moi je suis un Saint-Louisien avant d’être sénégalais. Le «ceebu jën» réel pur, dur de Saint-Louis, mais il est différent de tous les «ceebu jën» que vous voyez. Partout au Sénégal on vous parle de plat national le «ceebu jën».
Mais qu’est ce qui fait la différence ?
D’abord parce que nous sommes dans une région où il y a 240 000 ha de terres irrigables avec peut être 18 ou 21% exploitées par les Walo-walo. Le riz que nous mangeons est différent du riz que vous mangez. Vous mangez du riz qui vient d’ailleurs. Nous, nous mangeons le riz de la vallée, avec toutes ses variétés. Et les Sénégalais ont intérêt à découvrir cette production là. Ça donne du «sankhal», «ceeb bu sew», «ceeb bu diij», on a toutes les variétés avec cette production. Il s’y ajoute que le poisson que nous consommons, nous on ne le congèle pas. On le pêche à 10 heures et on le consomme à midi, si c’est à 18 heures on le consomme dans le couscous à 20 heures. Et puis il y a la forme culinaire. Cela s’apprend. Ce que les autres font, bon c’est un «ceebu jën» comme ça rek ! Mais le thiébu Jën Penda Mbaye pur, ça c’est une université, il faut l’apprendre. Il n’est pas donné à n’importe quelle femme de pouvoir le préparer. Moi je ne mange pas n’importe quel «ceebu jën» (il hoche la tête pour dire non). Parfois je pars à Dakar en voyage, il y a des endroits où je mange du «ceebu jën» parce que, je sais que c’est des Saint-louisiens qui font le «ceebu jën» dans ces restaurants là. Mais si par hasard, je n’ai pas le temps, mon «ceebu jën», je le prépare à partir d’ici, je le mets dans un truc, je l’amène à Dakar, à midi je mange mon «ceebu jën» et puis je reviens.
Une toute dernière question relative aux manifestations du 23 juin dernier, comment avez-vous, au niveau de Saint Louis, vécu cela ?
Mouvement du 23 juin, je ne peux pas en parler parce que c’est très politique. Mais je dirais en tout cas, à Saint-Louis, encore une fois, ma ville a prouvé que c’est une ville civilisée. Ici, il n’y a pas eu de casses, ici on n’a pas brûlé de pneus. Et les gens, pourtant, ont défilé, très beaux, très gentils, très ordonnés, avec leurs pancartes et leurs banderoles, faisant leur déclaration devant chez le gouverneur pour sauvegarder le bien commun. Il y a des choses qui nous appartiennent. Maintenant au niveau politique, moi je demanderais à ceux qui sont en haut de s’arrêter un instant, pour se retourner et regarder. Peut être que si on baisse les denrées de première nécessité, peut être que si on réglait les problèmes de l’électricité, peut-être que si on essayait de discuter et de dialoguer avec ceux qui posent des revendications, même si tout n’est pas et que quelque chose est faite, l’on comprendra qu’il y a l’effort et le vouloir mais que les possibilités ne sont pas là. Car c’est ensemble, eux et nous, que nous sauvons le pays. Ni un Français, ni un Allemand, ni un Américain ne viendrait sauver notre pays. Ceux-ci ne sont pas plus intelligents que nous, il faut savoir raison garder pour aider au développement culturel, économique, social et religieux de notre pays.
Votre dernier mot.
J’encourage ma corporation, la presse. Je vois que chacun se bat de son coté, je demanderais simplement qu’on évite la concurrence. Ça nous détruit. Qu’on évite aussi de mettre certaines choses en avant, car la culture n’est l’apanage de personne. Nul ne détient le monopole du savoir. Et c’est Dieu qui donne à chacun ce que bon Lui semble. La déontologie, tout le monde en parle, qu’on la respecte. Quant à l’étique, puis qu’on dit qu’on a le bac, on est universitaire, on est ceci. L’étique, ça ne s’apprend pas à l’école. C’est l’éducation à partir de la maison. On t’apprend à ne pas mentir, à ne pas voler, à ne pas jeter l’anathème, c’est cela l’étique.
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