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Alioune Ndiaye, commissaire divisionnaire directeur des relations publiques de la police : «La police sera plus présente»

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Les délinquants sont avertis : la police leur promet l’enfer. Après l’agression mortelle qui a coûté la vie à un homme à Grand-Yoff dimanche, les forces de sécurité décident de renforcer leur présence dans les quartiers et installer la peur dans le camp des agresseurs. La police invite les populations à dénoncer tout individu suspect et déconseille la mise sur pied de comité d’autodéfense.

Comment la police vit-elle les nombreux cas d’agressions souvent mortelles à Dakar ces derniers jours ?
La police a vécu avec beaucoup de regret, comme tout le monde d’ailleurs, les cas d’agression. Quand il y a mort d’homme, ça dérange tout le monde, surtout quand les circonstances sont dramatiques. Pour un portable, on se permet d’ôter la vie à quelqu’un, de surcroît un père de famille, il n’y a rien de plus atroce. La police n’a jamais croisé les bras par rapport à ce phénomène de violence. Elle a toujours été auprès des populations pour lutter avec elle et trouver des solutions. Malheureusement, c’est un phénomène difficile à juguler, difficile à éradiquer parce que les lieux de crime sont, pour la plupart du temps, des endroits isolés, donc en dehors de la présence policière. Il est vrai que la police se doit d’être présente partout et en même, ce qui très difficile pour ne dire impossible. Mais nous nous y attelons. Le ministre de l’Intérieur et le Directeur général de la police nationale ont décidé de renforcer les effectifs dans les commissariats pour leur permettre de mieux gérer leur secteurs, de renforcer les effectifs dans les lieux recevant du public et également dans les quartiers pour une meilleure proximité avec les populations. La lutte contre le phénomène de la délinquance n’en sera que plus farouche.
On reproche souvent à la police de ne pas répondre à temps aux sollicitations des populations
C’est vrai qu’il y a par ci et par là des retards dans les interventions. Cela peut se comprendre aisément quand on n’a pas le nombre de véhicules qu’il faut dans un poste de police ou un commissariat, il est difficile de se présenter chaque fois que de besoin à un endroit indiqué.

Est-ce que cela suffit pour expliquer le retard des éléments de la police sur les lieux du crime à Grand-Yoff dimanche dernier ?
Vous savez, le quartier Grand-Yoff dispose d’un poste de police qui gère tout un hameau assez important démographiquement. La dernière fois, lorsque la victime se faisait agresser, la police et ses effectifs de renfort était en intervention à l’Unité 12 des Parcelles Assainies, ce qui explique la raison du retard. Malheureusement, les populations ne peuvent l’accepter. C’est leur droit d’exiger de la police plus de promptitude et de réactivité et plus d’efficacité.

Où en est l’enquête sur l’agression de Grand-Yoff ?
L’enquête est confiée à la gendarmerie. Le lieu du crime fait partie d’un secteur pris en charge et par la police et par la gendarmerie. La gendarmerie de la Foire gère l’autoroute jusqu’au lieu d’agression et la police s’occupe des habitations. Je suis en mesure de vous dire que l’enquête avance puisque nous avons déjà des noms et des informations. Lorsque la police est arrivée, elle devait malheureusement d’abord gérer les états d’âme des populations. Elle a essuyé des jets de pierres qui a contraint ses éléments à se replier. La gendarmerie arrivée par la suite, et a pu récupérer le corps sans vie de la victime et a ouvert une enquête. La police avait déjà mis la main sur le suspect que la foule voulait coûte que coûte achever après l’avoir lynché, ce que la police ne pouvait nullement accepter. La gendarmerie officiellement donc mène l’enquête mais en synergie avec la police. Il n’est donc pas exclu que dans de brefs délais, qu’il y ait des résultats.

Pour se protéger de la violence, certains quartiers n’hésitent plus à mettre sur pied des comités de vigilance pour pallier les lacunes de la police. N’est-ce pas là une première solution ?
Des comités d’auto-défense ne peuvent prospérer. Ils ne peuvent être tolérer dans un pays de droit. Ils ne font qu’ouvrir des portes à l’abus, à des règlements de compte, ce qu’il faut absolument éviter. Si par mégarde, les comités de vigilance lynchent quelqu’un, le prenant par exemple pour un voleur, comment l’expliquer à ses parents et ses amis qui certainement ne pourront jamais pardonner. Et bonjour la vengeance, les batailles rangées et des tueries. La police ne peut en aucun cas accepter ces comités de vigilance.

Tout de même, ces comités peuvent jouer un rôle dissuasif
Même si on peut considérer le caractère dissuasif de ces comités dans les quartiers, ils ne sont pas la solution. Moi en tout cas je doute de leur caractère dissuasif. L’exemple des pays où la charia est de rigueur et où on coupe systématiquement les mains aux voleurs, il y a toujours des voleurs. Ce n’est pas parce qu’il a des comités de vigilance que la violence et les agressions vont disparaître de nos quartiers. Par contre, ce que les populations peuvent faire, c’est de collaborer avec la police en dénonçant toute personne suspecte et en attirant l’attention sur des comportements qui mettent en péril leur propre sécurité. Il est avéré aujourd’hui que les agresseurs habitent avec les populations dans les quartiers.

Les délestages qui ont repris et l’éclairage public qui fait défaut en certains endroits ne donnent-ils pas aux forces de sécurité du fil à retordre ?
Ces faits comme vous dites favorisent les agressions mais ne sont pas la vraie cause de l’insécurité. Plusieurs fois des gens sont victimes de malfaiteurs en plein jour ou dans des endroits bien éclairés. La cause de la violence est beaucoup plus profonde. Elle est sociologique. On a toujours essayé de faire croire que cette violence est le fait des étrangers. Les statistiques révèlent que 90% des agresseurs interpellés sont des Sénégalais qui exercent la violence sur des Sénégalais. D’ailleurs, le phénomène n’est pas nouveau. Il date de longtemps.

Et quelles sont les solutions de la police ?
La réunion tenue avec le directeur général de la police nationale et avec le directeur de la sécurité publique et tous les commissaires d’arrondissement et les chefs des services actifs sur le terrain a pris des dispositions allant dans le sens de renforcer les effectifs dans les commissariats, de multiplier les sorties des patrouilles. Des contrôles seront aussi systématiques dans les quartiers, de jours comme de nuit dans certains endroits. Les populations vont constater d’elles-mêmes que la présence de la police sera beaucoup plus permanente et beaucoup plus efficace. Nous allons attaquer les délinquants au plus profond de leurs retraites et transférer la peur dans leur camp. Ce n’est pas un vain mot car à chaque fois que l’avons dit, nous l’avons réussi. Par Simon FAYE : La Tribune et Zik Fm

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